Le président actuel du pays, Daniel Noboa Azín, à la tête du parti de droite Action démocratique nationale, est au pouvoir depuis novembre 2023 seulement, à la faveur d’élections anticipées. Il était alors devenu, à 35 ans, le plus jeune président de l’histoire du pays.

  • Comme il y a deux ans, Noboa affrontera de nouveau aujourd’hui, dimanche 9 février, la leader de gauche du Mouvement de la révolution citoyenne, Luisa González.
  • Les derniers sondages placent les deux candidats dans un mouchoir de poche, et il est probable qu’un second tour soit organisé le 13 avril si la barre de 50 % des suffrages n’est pas atteinte.
  • L’Assemblée nationale du pays sera également intégralement renouvelée aujourd’hui pour un mandat de quatre ans.

L’Équateur a été marqué par une recrudescence des violences, notamment armées, et le trafic de drogue, contre lesquelles Noboa, figure de la droite latino-américaine présente à l’investiture de Trump, a bâti un arsenal de mesures, accroissant la présence des forces militaires et de police dans le pays et ouvrant une prison à sécurité maximale.

  • Le taux d’homicides pour 100 000 personnes a bondi ces dernières années en Équateur, passant de 6 en 2018 à 47 en 2023. Il est cependant redescendu à 38 l’an dernier.
  • La hausse de la criminalité dans le pays est en grande partie due au trafic de cocaïne, produite notamment en Colombie et au Pérou. De nombreux cartels mexicains et colombiens se sont récemment implantés en Équateur.
  • L’autre grand sujet de la campagne est la sécurité énergétique, dans un pays dépendant à 70 % de l’énergie hydraulique et qui a été touché par plusieurs sécheresses en 2024. Ces derniers mois, les coupures de courant durent jusqu’à 14 heures par jour dans certaines zones du pays.

Les électeurs voteront à bien des égards sur le style et la méthode employée par Noboa depuis fin 2023 pour faire baisser le taux de criminalité. Le pays est en état d’urgence depuis plus d’un an, et Noboa a provoqué la stupéfaction en avril 2024 en autorisant la police à intervenir dans les locaux de l’ambassade du Mexique à Quito pour arrêter l’ancien vice-président Jorge Glas, arrêté pour corruption et à qui le gouvernement mexicain avait accordé l’asile politique. L’opération avait conduit à la première rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.

Sur le plan international, il est difficile de dire si la réélection de Noboa permettrait à l’Équateur de bénéficier ou, tout du moins, de naviguer dans l’ère Trump 2.0 sans faire l’objet de menaces et mesures ciblées du président américain, à l’image du Mexique, du Canada ou de Panama. Si Noboa était l’un des rares dirigeants présents dans la rotonde du Capitole le 20 janvier, Trump ne s’est pas exprimé sur l’Équateur depuis sa réélection. Le secrétaire d’État Marco Rubio a également laissé de côté Quito dans le cadre de sa visite en Amérique latine qui s’est achevée vendredi 7 février.