Hier, mardi 28 janvier, s’est ouvert à Bruxelles pour une durée de deux jours une conférence « Make Europe Great Again » organisée par les Conservateurs et réformistes européens (CRE), quatrième groupe au Parlement européen. Celle-ci sera suivie à Madrid la semaine prochaine, les 7 et 8 février, par un événement similaire organisé par les Patriotes pour l’Europe (PfE) sous la direction du leader de Vox Santiago Abascal. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán et Marine Le Pen devraient y participer.

  • L’une des sessions qui se tiendra aujourd’hui à Bruxelles sera encadrée par l’ancien Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki et leader du groupe parlementaire européen CRE. Giorgia Meloni, dont le parti Fratelli d’Italia compte pour près d’un tiers des eurodéputés du groupe, est quant à elle absente.
  • La conférence est une opportunité pour les souverainistes européens de présenter leur réponse à la victoire de Trump — qui a donné un nouveau souffle au mouvement conservateur mondial — sous la bannière « Make Europe Great Again » (MEGA).
  • Le général de Matteo Salvini aux élections européennes, l’eurodéputé de la Lega Roberto Vannacci, a déclaré mardi 28 janvier au Grand Continent lors du premier jour de la conférence : « Trump est un cadeau tombé du ciel. Il ne faut pas le craindre. MEGA et MAGA sont totalement compatibles car tous deux croient au retour aux bases qui ont fait la grandeur de nos pays dans le passé. Toute relation internationale repose sur ce que l’on peut faire pour l’autre. Trump doit voir que nous sommes forts aussi – et MEGA nous rendra forts ».

Vannacci a affirmé que Trump n’avait pas été conflictuel vis-à-vis de l’Europe, mais des institutions européennes : « Trump n’a pas appelé von der Leyen. Et alors ? Elle devrait se demander pourquoi il parle à Meloni et pas à elle. La Commission s’inquiète des droits de douane ? Elle devrait s’inquiéter de la folie du Green Deal et de la manière dont elle a détruit notre base industrielle ». La présidente du Conseil italien était la seule dirigeante invitée par le nouveau président américain à son investiture, le 20 janvier.

La conférence du CRE s’articule autour de deux grands axes : la protection de l’héritage européen et de son identité culturelle qui, selon le groupe, serait « diluée par les politiques woke », et les migrations.

  • Les conférences portent sur des thèmes comme : l’Avenir de la civilisation européenne – Développement économique, identité culturelle et vraies valeurs fondamentales ; Migration, emploi, démographie et logement dans l’Union européenne ; ou bien Washington et Bruxelles – Unis dans l’avenir.
  • Les Conservateurs européens considèrent que la victoire de Trump leur offre une plateforme pour mettre fin aux politiques vertes et migratoires « radicales » de Bruxelles.
  • Élu sur la promesse de mettre fin aux politiques de transition environnementale et de « mener la plus grande opération de déportation de l’histoire américaine », la mise en place du programme de Trump est suivie de près en Europe par les Conservateurs qui espèrent pouvoir répliquer certaines mesures dans leurs pays.

Les Patriotes pour l’Europe et les Conservateurs et réformistes européens ont tous deux appelé le Parti populaire européen (PPE) à étendre leur collaboration au niveau parlementaire afin de former ce qu’ils appellent « une majorité alternative » à la majorité progressiste et pro-européenne entre le PPE, Renew, les Socialistes et les Verts. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a déclaré vouloir préserver cette majorité après sa réélection pour un second mandat.