Cette année, Trump est allé beaucoup plus vite qu’en 2016 pour dévoiler les membres qui composeront son administration : fort de l’expérience de son premier mandat, il a annoncé les 23 noms de son futur cabinet avant le 4 décembre, soit seulement 29 jours après l’élection présidentielle. Il lui avait fallu 72 jours en 2016, soit un peu plus que Biden à la suite de sa victoire de 2020 (69 jours).

Plusieurs de ces nominations ont suscité des divisions au sein des rangs républicains.

  • Matt Gaetz, initialement choisi pour diriger le département de la Justice, s’est rétracté le 21 novembre en raison d’allégations de trafic sexuel et de consommation de drogue ayant conduit à la publication par le comité d’éthique de la Chambre des représentants d’un rapport accablant.
  • Le nominé de Trump pour diriger le Pentagone, Pete Hegseth, est certainement le choix le plus controversé du président-élu. Accusé d’agression sexuelle, de mauvaise gestion financière et connu pour ses propos islamophobes et sexistes, il dispose cependant de la plus grande qualité aux yeux de Trump : une loyauté sans faille.

Avec 47 sièges à la Chambre haute, les Démocrates ne disposent pas de suffisamment de votes pour bloquer à eux seuls les nominations de Trump — un scénario qui semble dans tous les cas peu probable. La stratégie du leadership démocrate pourrait consister, selon un plan présenté par Chuck Schumer la semaine dernière, à exposer la nature des nominés de Trump aux yeux des électeurs et à les pousser à expliquer comment ces derniers prévoient de mettre en œuvre les promesses de campagne du républicain 1.

Le processus de confirmation est souvent long, et pourrait durer au moins plusieurs semaines.

  • En 2017, il avait fallu 37 jours en moyenne au Sénat pour approuver les choix de Donald Trump. Au-delà du cabinet, la chambre haute devra se prononcer sur plus de 1 300 des 4 000 nominations à des postes politiques que Trump devra soumettre pour constituer ses départements et agences fédérales.
  • Les rejets par le Sénat de nominés à des postes de cabinet sont très rares, le dernier remontant à 1989. Avec une majorité de 53 sièges, Trump devrait être en mesure de traverser ce processus relativement aisément – pour la plupart de ses choix.

Le mot d’ordre donné pour la seconde administration Trump est la loyauté totale envers le président-élu et son programme. De son premier mandat, celui-ci regrette d’avoir eu à ses côtés des fonctionnaires et responsables qui n’étaient pas entièrement dévoués au projet MAGA.

Sources
  1. Riley Rogerson, Ben T.N. Mause et Katherine Swartz, « Democrats Question Whether Reflexive Opposition Is Best for Trump’s Confirmation Hearings », NOTUS, 13 janvier 2025.