Le Trésor américain a publié aujourd’hui, vendredi 10 janvier, une liste de nouvelles mesures restrictives visant le secteur énergétique russe 1.

  • Celles-ci ciblent plus de 180 navires appartenant à la « flotte fantôme » russe, utilisée pour contourner les sanctions pétrolières existantes – le G7 a notamment adopté fin 2022 un plafonnement du prix à 60 dollars le baril pour les ventes de pétrole russe 2.
  • Des sanctions ont également été imposées contre les deux principales entreprises pétrolières russes, Gazprom Neft et Surgutneftegas, ainsi que leurs filiales, en coordination avec le Royaume-Uni 3.
  • Des mesures visent aussi les projets russes de gaz naturel liquéfié, les responsables et entreprises du secteur énergétique, ainsi que leurs prestataires de services.
  • Certaines exemptions accordées aux banques pour faciliter les transactions énergétiques russes – avec une entrée en vigueur fixée au 12 mars, qui permettra la finalisation des transitions déjà en cours — ont également été durcies.

La secrétaire d’État au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que « les mesures prises aujourd’hui augmentent le risque de sanctions liées au commerce du pétrole russe, y compris le transport maritime et la facilitation financière en faveur des exportations de pétrole de la Russie ». Depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, la Chine reste le premier importateur de pétrole russe.

  • Il s’agit de l’un des paquets de sanctions les plus importants visant le secteur énergétique russe — l’un des plus difficiles à cibler en raison de l’impact que cela peut avoir sur les prix du pétrole et du gaz à l’échelle mondiale, et donc sur l’inflation — depuis le début de la guerre.
  • Elles adressent aussi une tendance de fond de l’année 2024 — à savoir la hausse des prix des exportations de pétrole russe —, et contribueront potentiellement à renforcer la position de l’Ukraine à la table des négociations.

Selon le Centre pour la recherche sur l’énergie et la propreté de l’air, les recettes russes provenant des combustibles fossiles ont diminué de 5 % en 2024. Les volumes d’exportation ont connu une baisse similaire de 6 % sur l’année 4

  • Moscou a toutefois enregistré une hausse de 6 % des recettes provenant des exportations de pétrole, et cela malgré une baisse de 2 % des volumes exportés, ce qui indique une augmentation du prix auquel la Russie peut vendre son pétrole — en septembre 2024, le gouvernement avait en effet revu à la hausse ses prévisions de revenus issus des exportations de pétrole et de gaz 5.

Moscou estime dans son budget qu’en 2025, les recettes pétrolières et de gaz devraient diminuer d’environ 3 % comparé à 2024, pour atteindre 10,9 trillions de roubles (113 milliards de dollars). Le gouvernement table sur un prix annuel moyen de 69,7 dollars par baril 6.