Dans son point de situation quotidien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré hier, samedi 14 décembre, que Kiev disposait d’informations préliminaires indiquant que « les Russes ont commencé à utiliser des soldats nord-coréens dans leurs assauts. Un nombre significatif d’entre eux » 1.

Des analystes militaires russes ont avancé ces derniers jours sur Telegram que quelques centaines de ces combattants nord-coréens avaient repris seuls le village de Plekhovo, situé à une dizaine de kilomètres au sud-est de Soudja, lors d’affrontements les 6 et 7 décembre 3. La majeure partie des 11 000 nord-coréens présents sur le territoire russe, selon les estimations de Kiev, ne sont toutefois pas déployés sur le front.

L’engagement croissant de troupes nord-coréennes dans le conflit pourrait compliquer l’équation lors de futures négociations de paix.

  • Pour le moment, Moscou semble avoir recours à ces effectifs uniquement dans l’objectif de repousser les forces ukrainiennes hors des frontières russes — une condition qui sera certainement nécessaire pour que le Kremlin accepte d’entamer des discussions avec l’Ukraine.
  • L’envoi par Pyongyang de milliers de combattants en Russie traduit le rapprochement militaire opéré par les deux pays depuis 2022, qui avait jusqu’alors principalement pris la forme d’envoi de millions d’obus d’artillerie nord-coréens à partir d’août 2023.
  • S’il estime que les risques sont limités, Vladimir Poutine pourrait cependant décider de déployer ces soldats sur la ligne de front en territoire ukrainien, comme le sous-entend Volodymyr Zelensky.

Moscou a beaucoup de mal à reprendre le contrôle de la poche d’environ 500 km² (une zone relativement stable depuis près de deux mois) contrôlée par des forces ukrainiennes à Koursk, et subit des pertes humaines et matérielles considérables par rapport à sa progression. Des analystes militaires ukrainiens estiment toutefois que l’état-major russe pourrait intensifier ses assauts au cours des prochaines semaines en amont de l’investiture de Donald Trump le 20 janvier 4.