L’année 2024 a été marquée par un nombre inédit d’élections qui ont vu se déplacer aux urnes plus de la moitié de la population mondiale. En addition des grandes démocraties (Inde, États-Unis, Indonésie, Brésil, Mexique…) dont les élections étaient prévues cette année, des élections anticipées ont également été organisées en France, au Sénégal ou en Irlande le week-end prochain.

  • Au 25 novembre, 84 élections législatives ou présidentielles se sont tenues dans 60 pays depuis le début de l’année (sans compter les territoires, pays constitutifs ou les élections européennes).
  • La Namibie, l’Islande, la Roumanie, le Ghana, le Tchad et la Croatie doivent également organiser des élections d’ici la fin de l’année. Des élections fédérales allemandes devraient quant à elles avoir lieu en février 2025.

Dans les pays développés, les élections ont dans la quasi-totalité des cas vu une défaite ou du moins un net recul des partis ou formations ayant remporté les précédents scrutins :

  • en France, la coalition autour d’Emmanuel Macron a perdu 150 sièges par rapport à 2022 ;
  • aux États-Unis, les Démocrates ont perdu la Maison-Blanche et le Sénat ;
  • au Royaume-Uni, les Conservateurs ont connu leur pire défaite de la Seconde Guerre mondiale ;
  • au Japon, le Parti libéral-démocrate est toujours la première formation à la Diète mais a perdu sa majorité pour la première fois en 15 ans.

Si une tendance globale semble se dégager, celle-ci s’efface largement lorsqu’on regarde les scores réalisés par les partis au pouvoir dans le reste du monde. Sur les 84 élections qui se sont tenues depuis le début de l’année, les partis vainqueurs lors du précédent scrutin ont terminé premier dans 54 élections, soit 68,5 %. Dans la plupart des cas, les partis au pouvoir ont ainsi été reconduits par la population.

  • Certains voient dans la défaite des partis au pouvoir en Europe et aux États-Unis les conséquences de l’inflation galopante et de l’impact de la pandémie de coronavirus sur le marché de l’emploi 1.
  • Si cette tendance existe, elle se limite principalement aux pays riches au sein desquels le niveau de vie de la population a certes été sévèrement touché par l’inflation, mais demeure bien plus important que dans le reste du monde.
  • Dans les pays de l’OCDE, tous les gouvernements en exercice ayant pris part à des élections cette année ont obtenu un score moins important par rapport au dernier scrutin — voire ont perdu leurs mandats.
Sources
  1. John Burn-Murdoch, « Democrats join 2024’s graveyard of incumbents », Financial Times, 7 novembre 2024.