L’élection présidentielle de ce dimanche, la cinquième depuis la déclaration d’indépendance de la Moldavie, se double d’un référendum sur l’adhésion de la Moldavie à l’Union.

  • Le référendum vise surtout, après l’ouverture des négociations en juin dernier en vue de l’adhésion, à empêcher tout futur gouvernement de changer de cap. Des élections législatives auront lieu en juillet 2025 et les sondages d’opinion donnent le parti de Maia Sandu en position de fragilité, en passe de perdre sa majorité.

Quel est l’état du vote ?

  • Les résultats du référendum étaient anticipés à environ 55 %, avec une possibilité d’atteindre 60 % en cas de démobilisation massive du camp du non, augmentant ainsi le pourcentage du oui par l’abstention.
  • Le score de la diaspora, qui devrait atteindre entre 70 et 80 % en faveur du oui, est en train d’être compté. Le résultat reste sur le fil du rasoir.
  • Selon le spécialiste Florent Parmentier il y aurait un point de préoccupation : seulement deux bureaux de vote ont été ouverts en Russie, contre 17 lors de la précédente élection et 5 exigés cette fois par la commission électorale.
  • Alors que la Russie a multiplié ses efforts pour influencer le scrutin, l’OSCE a envoyé 11 observateurs en Moldavie pour s’assurer du déroulement démocratique du vote. Plus de 110 irrégularités ont été signalées hier lors du scrutin.  
  • Le dénominateur commun de la rhétorique pro-russe. Les deux principaux opposants de Maia Sandu, Alexandr Stoianoglo, du Parti des socialistes de la République de Moldavie, un parti de gauche populiste, eurosceptique et russophile, et Renato Usatîi, président de Notre parti, populiste de droite et également russophile, ont tous deux insisté, dans leur campagne, sur la nécessité de renforcer la neutralité du pays, inscrite dans la constitution en 1994.
  • Dans un entretien avec le Grand Continent, Maia Sandu déclarait : “Nous comprenons que notre neutralité est utile pour nous préserver. Nous sommes en sécurité, si ceux qui, manifestement, ne respectent pas l’intégrité territoriale de leurs voisins respectent notre neutralité. Mais s’ils ne la respectent pas, pourquoi croirions-nous que nous sommes en sécurité ?”
  • Selon une source diplomatique consultée par la revue la faiblesse du soutien européen vis-à-vis de l’Ukraine aurait servi la propagande russe : pourquoi demander aux Moldaves de sortir d’une « neutralité » alors que les Européens n’auraient pas choisi d’une manière tranchée leur camp…