Les forces russes ont pénétré dans les limites de la ville de Toretsk aux alentours du 22 août, et progressent depuis le long de la route principale en direction de la mine de charbon (la plus ancienne du pays toujours en activité). Les combats ont désormais lieu dans le centre urbain de la ville1.

  • L’avancée russe dans la ville est relativement lente. Au 7 septembre, les données de l’Institute for the Study of War indiquaient que Moscou était présent sur 1,64 km² de la surface municipale de la ville.
  • Au 7 octobre, le contrôle russe estimé est de 4,4 km², soit une progression inférieure à 100m² par jour au cours du mois précédent. 
  • L’armée russe contrôle à ce jour une surface représentant environ 20 % de la ville (qui est de 21,5 km²).

La question à ce jour ne semble pas être si la ville tombera aux mains des combattants russes mais quand. L’état-major ukrainien a démontré par le passé qu’il était prêt à défendre coûte que coûte certaines villes contestées par Moscou, comme à Avdiivka, s’il estime qu’il est en mesure d’infliger des pertes plus importantes aux forces russes. À Vuhledar, tombée la semaine dernière, Kiev a pris la décision de se retirer afin d’éviter l’encerclement — mettant fin à une bataille qui aura cependant duré plus de 30 mois.

  • Les unités ukrainiennes présentes à Toretsk décrivent des combats pour chaque entrée d’immeuble : « Il est même arrivé que nous soyons présents dans un immeuble au rez-de-chaussée, alors que les Russes se trouvaient au deuxième étage »2.
  • La situation, bien que décrite comme « très dynamique », s’inscrit dans un contexte d’accélération de l’avancée russe dans l’oblast de Donetsk depuis août. Si le front ukrainien tient dans l’ensemble, Kiev n’a plus l’initiative depuis fin 2023.
  • Moscou menace désormais également de lancer une offensive massive dans l’oblast voisin de Zaporijia, où les lignes ukrainiennes sont interdépendantes avec celles de Donetsk.

La perte des villes du Donbass représente un coût militaire important pour l’Ukraine, mais également économique. Le président du consortium de producteurs d’acier Ukrmetalurgprom, Oleksandr Kalenkov, estimait fin septembre que la perte de la dernière mine ukrainienne de charbon à coke, située à Pokrovsk, diviserait par 2 les capacités domestiques de production d’acier. L’armée russe se trouve désormais à 5 kilomètres des limites de la ville.