En Ukraine, la progression russe continue de s’accélérer. Après Bakhmout en 2023, Moscou a capturé Avdiivka puis Vuhledar cette année. Dans l’Est du pays, le front ukrainien recule toutes les semaines, chaque prise de village ou de ville menaçant un peu plus d’effondrement ses lignes de défense.

  • L’armée russe a progressé de 468 km² en Ukraine au cours du mois de septembre, soit une accélération de 33 % par rapport à août (351 km²), selon les données de l’analyste War Mapper.
  • Moscou n’avait pas connu de progression aussi rapide depuis deux ans et demi, et occupe désormais 17,87 % de l’Ukraine (+ 10,82 % depuis le lancement de l’invasion de février 2022).

C’est sur le front Est, particulièrement dans l’oblast de Donetsk, que l’armée russe progresse le plus. Les troupes de Moscou sont désormais entrées dans la partie orientale de la ville de Toretsk, et menacent d’encerclement les unités ukrainiennes autour de Pokrovsk — qui se situe à l’intersection d’importantes routes et voies ferrées, constituant un nœud logistique vital pour l’approvisionnement des troupes ukrainiennes dans le reste du Donbass.

Rien ne semble à ce stade pouvoir enrayer la progression de l’armée russe en Ukraine.

  • Kiev souffre d’un désavantage crucial qui ne peut être compensé par l’assistance militaire extérieure : le pays ne dispose pas de suffisamment d’hommes.
  • Les chiffres les plus récents font état d’un déséquilibre de l’ordre de 90 000 combattants, la Russie disposant de 540 000 hommes sur le front contre 450 000 pour l’Ukraine 1.
  • Moins nombreuses, les troupes ukrainiennes sont également pour la plupart épuisées. Sur certains secteurs du front, comme à Vuhledar, certaines unités n’ont connu aucune rotation en plus de deux ans et demi de guerre.

Si peu d’éléments tangibles permettent d’affirmer que l’incursion ukrainienne à Koursk a conduit à accélérer le délitement du front ukrainien dans l’Est du pays, les données indiquent que c’est au cours de la période mi août-mi septembre que Moscou a réalisé ses avancées les plus importantes. Au rythme de progression actuel, il faudrait 88 ans à l’armée russe pour occuper la totalité de l’Ukraine — soit 26 ans de moins par rapport au mois dernier — et 23 mois pour le Donbass (oblasts de Louhansk et Donetsk).

Sources
  1. « Ukraine is on the defensive, militarily, economically and diplomatically », The Economist, 26 septembre 2024.