Les données compilées par l’analyste War Mapper indiquent que l’armée russe a accru de 350 km² son contrôle du territoire ukrainien au cours du mois d’août — ce qui correspond à 0,06 % de la surface totale du pays. Au rythme de progression actuel, il faudrait 114 ans à Moscou pour conquérir l’Ukraine dans sa totalité.

  • Si l’Ukraine a réalisé début août une percée dans l’oblast de Koursk, exerçant à ce jour son contrôle sur plus de 1 000 km² de territoire russe, son armée a reculé sur l’ensemble de la ligne de front.
  • Dans l’oblast de Donetsk, la progression russe a significativement accéléré au cours du mois d’août. Moscou revendique être à seulement 5 kilomètres des limites de Pokrovsk.
  • La perte de la ville, qui constitue un nœud logistique vital pour l’approvisionnement de ses troupes dans le reste du Donbass, constituerait un revers majeur pour l’armée ukrainienne.

Kiev n’a pas l’intention d’abandonner Pokrovsk, où demeurent de nombreux civils. Les autorités militaires déclarent que « près de cinq lignes » de fortifications ont été construites pour protéger la ville1. L’armée russe décidera vraisemblablement de raser entièrement les bâtiments avec son artillerie et son aviation, comme elle l’a fait à Avdiivka ou Vovchansk.

  • Il est peu probable que la tendance s’inverse au cours des prochains mois. Kiev fait face à une armée russe disposant de moyens matériels et humains plus importants, et ce malgré la continuité du soutien occidental.
  • Le commandement ukrainien compte également dans ses rangs de plus en plus de recrues peu expérimentées et entraînées2.

L’incursion de Koursk, le déploiement en Ukraine d’avions de chasse occidentaux F-16 ainsi que l’augmentation du nombre de frappes de drones dans la profondeur du territoire russe constituent des victoires pour Kiev qui sont néanmoins insuffisantes pour mettre un terme à la progression russe. S’il est élu en novembre, Donald Trump pourrait chercher à imposer des conditions à la signature de textes approuvant des financements supplémentaires pour l’aide à l’Ukraine qui seraient susceptibles de contraindre Kiev à céder aux revendications territoriales russes.