En octobre 2023, le Comité international olympique (CIO) a pris la décision d’interdire aux athlètes russes de participer aux Jeux Olympiques de Paris en raison de l’ajout par le Comité National Olympique russe parmi ses membres des organisations sportives régionales qui relèvent de l’autorité du CNO d’Ukraine (Donetsk, Kherson, Louhansk et Zaporijia)1. Suite à un appel, le Tribunal arbitral du sport a confirmé la décision en mars.

  • Afin d’accueillir des athlètes russes sous bannière neutre, le comité exécutif du CIO a établi une liste de « principes » auxquels ces derniers doivent adhérer pour être invités à participer aux Jeux de Paris.
  • Cette charte comprend notamment l’abstention « de toute activité ou communication associée au drapeau national, hymne, emblème ou à tout autre symbole de la Fédération de Russie, ou au soutien de la guerre en Ukraine »2.
  • Cette condition vaut pour « avant, pendant et après les Jeux olympiques de Paris 2024 ».

Le Comité d’examen de l’éligibilité des sportifs neutres individuels a par la suite dressé une liste de 35 athlètes russes éligibles à qui une invitation a été envoyée pour participer aux Jeux de Paris. Au 24 juillet, seulement 15 athlètes détenteurs d’un passeport russe ont accepté de participer sous les conditions du Comité international olympique.

  • En conséquence, le nombre d’athlètes russes présents aux Jeux de Paris s’est effondré de 95,5 % depuis les Jeux de Tokyo de 2020.
  • Il y a quatre ans, 334 athlètes russes avaient participé aux épreuves olympiques malgré l’interdiction de concourir sous le drapeau russe en raison de révélations concernant le dopage d’athlètes organisé par l’État russe six ans plus tôt, lors des Jeux de Sotchi.
  • À Tokyo, le Comité olympique russe (ROC) avait terminé cinquième du classement avec 71 médailles, dont 20 en or. Cette année, à Paris, les athlètes russes participeront à seulement 10 disciplines sportives — soit trois fois moins qu’en 2020.

Comme le note Lukas Aubin, « la séquence ouverte par Sotchi et l’annexion de la Crimée a placé la Russie « renaissante » dans une situation d’isolement progressif : elle a pu faire peur et cristalliser une forme de défiance ». Cet isolement s’est d’autant plus accentué depuis l’invasion à grande échelle de 2022, alors que le nombre d’athlètes russes est le plus faible depuis les Jeux Olympiques de Londres de 1908, lorsque la délégation russe ne comptait que 6 athlètes.