Que s’est-il passé hier à Butler, en Pennsylvanie ?

Pendant la nuit en Europe entre samedi et dimanche, un homme a tiré à plusieurs reprises en direction de Donald Trump lors d’un meeting à Butler, une petite ville au nord de Pittsburgh en Pennsylvanie. 

Dans la vidéo on entend des coups de feu interrompre l’ancien président des États-Unis qui se laisse tomber au sol, en se touchant l’oreille droite. Un groupe d’agents de sécurité se jette sur lui. Quelques instants après, en se relevant, on aperçoit des tâches de sang sur son visage. Il lève le poing vers le public à plusieurs reprises.

Dans une conférence de presse, Kevin Rojek un responsable du FBI a confirmé que l’attaque était « une tentative d’assassinat ». 

Le président est en sécurité et son état n’est pas critique.

Deux morts (dont le responsable de l’attaque), deux blessés graves : un premier bilan provisoire

L’homme responsable de l’attaque a été identifié par le FBI comme étant Thomas Matthew Crooks, âgé de 20 ans, originaire de Bethel Park, en Pennsylvanie, à une heure de route au nord de Butler, lieu de l’attaque. Il a été tué par des agents des Secret Service, l’agence gouvernementale responsable de la sécurité des présidents des États-Unis. 

Les coups de feu ont tué une personne dans le public. Deux autres ont été gravement blessés et transportés à l’hôpital.

L’ancien président a déclaré sur Truth Social, le réseau social qu’il a créé et qu’il utilise pour toutes ses communications, que le projectile « a percé la partie supérieure de mon oreille droite ».

Réactions politiques américaines

Le compte officiel des Républicains a annoncé immédiatement après la fusillade prier pour Donald Trump, « le 45e et le 47e (donc le prochain) président des États-Unis ».

La réaction du Président Joe Biden s’est faite particulièrement attendre.

  • La Maison Blanche a déclaré que le président avait reçu un premier briefing sur l’attaque à 00h50 (heure de Paris). 
  • Un premier communiqué a été publié vers 2h00 (heure française), où le président Biden affirme « être reconnaissant d’apprendre que [Donald Trump] est en sécurité… et prier pour lui, pour sa famille et pour toutes les personnes qui étaient au meeting ». Les deux hommes se sont également entretenus.
  • Un responsable de la campagne de Biden a d’ailleurs déclaré que la campagne électorale pour la réélection du président « suspendait toutes les communications et travaillait à retirer les publicités télévisées aussi rapidement que possible ».

Chuck Schumer, chef de file de la majorité démocrate au Sénat, avait été la première figure démocrate de premier plan à réagir en déclarant : « Je suis horrifié par ce qui s’est passé lors du meeting de Trump en Pennsylvanie et soulagé que l’ancien président Trump soit en sécurité. La violence politique n’a pas de place dans notre pays ».

Le candidat indépendant à la présidentielle, Robert F. Kennedy Jr., avait également réagi dans la foulée et déclaré que « le moment [était] venu pour chaque Américain qui aime notre pays de prendre du recul par rapport à la division, de renoncer à toute violence et de s’unir dans la prière pour le président Trump et sa famille ».

Dans sa réaction, l’ancien président Obama a souligné le danger de la violence politique. 

Une image déjà iconique

L’image de Donald Trump blessé, le poing levé, criant « Fight ! Fight ! », après avoir reçu une balle dans l’oreille est déjà en train de faire le tour du web. 

Le compte officiel d’Elon Musk — qui est l’un des donateurs de la campagne de Donald Trump — a publié l’image de l’attaque sur X qui en quelques heures a déjà eu plus de 2 millions entre partages et likes.

La campagne peut-elle basculer ? 

Avant l’attaque, les marchés n’avaient pas encore clairement tranché sur la possibilité d’une présidence Trump.

Immédiatement après la tentative d’assassinat, sur Predictit, un marché de prédiction en ligne qui propose des transactions sur des événements politiques et financiers, les chances de Trump de remporter l’élection présidentielle étaient en forte hausse de 8,33 points.

Cette attaque intervient à un moment crucial de la campagne : Trump, en tête dans les sondages et ayant creusé son avance sur Joe Biden à la suite du premier débat télévisé, devait annoncer ce week-end le nom de son colistier pour l’élection présidentielle en amont de la Convention nationale républicaine qui s’ouvre lundi matin. Certains suspectaient qu’il aurait pu faire cette annonce très attendue lors de son meeting de Butler.

Réactions européennes

  • Le Haut Représentant Josep Borrell a critiqué la fusillade dans un message sur X. « Choqué par la nouvelle de l’attaque contre le président Trump. Une fois de plus, nous assistons à des actes de violence inacceptables contre des représentants politiques ».
  • La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré sur X dimanche dans la matinée : « Je suis profondément choquée par la fusillade qui s’est déroulée durant un meeting de campagne de l’ancien président Donald Trump » ; « je souhaite à Donald Trump une convalescence rapide et j’offre mes condoléances à la famille de la victime innocente. La violence politique n’a pas sa place dans une démocratie », a-t-elle ajouté.  

Le président de la République française a également publié sur X : « Mes pensées au Président Donald Trump, victime d’une tentative d’assassinat, à qui j’adresse mes vœux de prompt rétablissement. Un militant est décédé, plusieurs sont blessés. C’est un drame pour nos démocraties. La France partage le choc et l’indignation du peuple américain ».

Viktor Orbán, Premier ministre hongrois, qui a rencontré Donald Trump la semaine passée à Mar-a-Lago a été parmi les premiers à réagir : «  Mes pensées et mes prières vont au président Trump en ces heures sombres  ».