Dans la jeune république américaine, de la fin du XVIIIe siècle jusqu’à la fin du XIXe, la sécurité des présidents était volontairement minimale. Les hommes d’État américains souhaitaient alors se distinguer des monarques européens et de leurs lourdes gardes, dans un idéal empreint de républicanisme : le président, simple citoyen, n’avait pas besoin d’une protection rapprochée considérée propre aux tyrans.

Ce n’est qu’après l’assassinat du président républicain William McKinley en 1901 que le Secret Service, une agence gouvernententale créée en 1865 et rattachée au Département de la Sécurité intérieure, fut chargé de la protection des présidents.

  • McKinley est l’un des quatre présidents américains assassinés aux côtés d’Abraham Lincoln (1865), James A. Garfield (1881) et John F. Kennedy (1963).
  • Trois présidents et ex-présidents ont été blessés lors d’une tentative d’assassinat (Theodore Roosevelt, Ronald Reagan et Donald Trump), tandis que 16 présidents ont été visés par des tentatives d’assassinat et des complots finalement déjoués.
  • L’histoire politique des États-Unis est ainsi l’une des plus violentes au monde avec près de 9 % de ses 46 présidents ayant été assassinés, et 35 % ayant été victimes au moins d’une tentative d’assassinat.

Il s’agit de la deuxième tentative d’assassinat ayant visé Donald Trump. Bien que la tentative de Butler du 13 juillet 2024 est celle ayant le plus mis en danger l’ex-président, un britannique de 19 ans, Michael Sandford, avait tenté en juin 2016 de saisir l’arme de service d’un policier lors d’un meeting de Trump à Las Vegas. Quelques jours plus tard, Sandford avait avoué avoir voulu « tuer Trump »1.

  • L’ex-président avait également été visé par une tentative d’assassinat moins aboutie lors d’un meeting de septembre 2017 à la raffinerie de Mandan, dans le Dakota du Nord, lorsqu’un homme avait volé un chariot élévateur avec pour l’objectif de renverser la limousine transportant Donald Trump et de tuer le président2. La tentative n’avait été révélée que plusieurs mois plus tard.
  • Deux mois plus tard, en novembre 2017, un homme ayant menacé d’assassiner Trump lors d’un sommet de l’ASEAN à Manille, aux Philippines, avait été appréhendé par la police philippine après avoir été localisé par le Secret Service américain3.

Les proches de Trump cherchent d’ores et déjà à capitaliser sur cette tentative d’assassinat seulement quelques heures après que Trump ait été évacué de Butler.

Sur Twitter, le co-responsable de la campagne présidentielle de Donald Trump, Chris LaCivita, attribue la responsabilité de cette tentative aux « activistes gauchistes, aux donateurs démocrates et maintenant même Joe Biden », qui encourageraient implicitement depuis « des années » à tirer sur l’ex-président4. Le sénateur républicain de l’Ohio et potentiel futur colistier de Trump, J.D. Vance, dénonce quant à lui la « rhétorique » démocrate consistant à qualifier Trump de « fasciste qu’il faut arrêter à tout prix »5.

Sources
  1. Jim Acosta et Greg Clary, « Man who attempted to grab gun at rally wanted ‘to kill Trump’ », CNN, 21 juin 2016.
  2. Amy B. Wang, « Inside one man’s failed plan to use a stolen forklift to assassinate Trump », The Washington Post, 3 décembre 2018.
  3. Marlow Stern, « How the Secret Service Foiled an Assassination Plot Against Trump by ISIS », Daily Beast, 13 octobre 2018.
  4. Publication sur X (Twitter) de Chris LaCivita, 14 juillet 2024.
  5. Publication sur X (Twitter) de J.D. Vance, 14 juillet 2024.