Depuis les années 1960, le nombre d’athlètes présents ainsi que les événements organisés dans le cadre des Jeux Olympiques ont plus que doublé, passant de 5 338 participants et 150 événements lors des jeux de Rome de 1960 à 11 420 et 339 lors des jeux de Tokyo de 20201. L’inflation de la taille de l’événement s’est traduite par une augmentation substantielle du coût pour les organisateurs, qui a atteint près de 29 milliards de dollars à Sotchi en 2014.

  • Pour les jeux de Paris 2024, le Comité d’organisation a fait un choix de sobriété en limitant notamment les constructions de nouvelles infrastructures, de manière à maintenir le coût en-dessous des 9 milliards d’euros.
  • Si les autorités parviennent à maintenir le budget total dans cette tranche, il s’agirait des Jeux d’été les moins onéreux depuis ceux de Pékin en 2008.
  • Les données historiques indiquent toutefois que les dépassements de coûts sont quasi-systématiques, et peuvent considérablement augmenter la charge financière de l’organisation : jusqu’à 3,5 fois le coût initial pour les jeux de Rio de 2016.

Sans dépassement majeur, le scénario intermédiaire dessiné par le Centre de Droit et d’Économie du Sport pourrait faire des Jeux de Paris l’une des rares compétitions olympiques profitables de l’époque moderne. Dans son étude publiée en avril, le CDES estime que la compétition pourrait générer 8,9 milliards d’euros (dont 16 % de cette somme dans une phase dite « d’héritage » s’étalant de 2025 à 2034)2.

  • L’INSEE estime que les Jeux de Paris — en prenant en compte la vente des billets, les droits audiovisuels et les retombées secondaires sur le secteur du tourisme — soutiendraient la croissance du PIB français à hauteur de 0,3 point au troisième trimestre 20243.
  • En matière de tourisme, les autorités s’attendent à accueillir entre 1,34 million et 1,85 million de spectateurs français et étrangers pendant les Jeux, dont les dépenses pourraient atteindre 1,5 milliards d’euros.
  • Au cours des jeux de Londres, Pékin et Salt Lake City, le tourisme a connu une baisse par rapport aux années précédentes, tandis qu’il a augmenté après les jeux de Sydney, Vancouver et Barcelone4.

Plusieurs éléments pour le moment inconnus, comme le coût associé à la sécurité de l’événement, pourraient néanmoins ajouter plusieurs centaines de millions d’euros voire plusieurs milliards à la facture finale des Jeux. La menace terroriste notamment, comme celle posée par l’État islamique au Khorassan, est considérée « extrêmement forte » par le ministère de l’Intérieur5.

Sources
  1. Budzier, A., & Flyvbjerg, B., « The Oxford Olympics Study 2024 : Are Cost and Cost Overrun at the Games Coming Down ? », 2024.
  2. Étude d’impact économique ex-ante des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Centre de Droit et d’Économie du Sport, avril 2024.
  3. Julie Kiren, Mathilde Niay et Guillaume Roulleau, Note de conjoncture – Juillet 2024 , INSEE, 9 juillet 2024.
  4. James McBride, Noah Berman et Melissa Manno, The Economics of Hosting the Olympic Games, Council on Foreign Relations, 8 juillet 2024.
  5. Jérémie Pham-Lê et Geoffroy Tomasovitch, « Ce que l’on sait des projets terroristes évoqués par Gérald Darmanin », Le Parisien, 5 juillet 2024.