Dans un ouvrage paru en 1976, l’historien britannique Moses Finley et l’archéologue néerlandais Henri Willy Pleket décrivaient les difficultés liées aux fortes chaleurs ainsi qu’à l’aridité estivale rencontrées lors de l’organisation des jeux olympiques antiques, et ce malgré les conditions climatiques plus favorables du site d’Olympie par rapport au reste de la Grèce1.

Les jeux olympiques modernes font également face à ce difficile équilibre entre conditions climatiques et performances sportives.

  • Depuis le début du XXe siècle, à l’image des jeux originels, les compétitions olympiques se sont majoritairement tenues au cours de l’été — avec quelques exceptions.
  • Les derniers jeux olympiques de Tokyo de 2020, organisés entre juillet et août, ont été qualifiés par les météorologues de « Jeux les plus chauds de l’histoire », marqués par des températures dépassant 34°C et un taux d’humidité de près de 70 %.
  • Dans ces conditions, les épreuves sportives peuvent s’apparenter à de la « torture » pour les athlètes et bénévoles2.

En raison des vagues de chaleur et des hautes températures de plus en plus caractéristiques de l’été dans les capitales européennes, les Jeux Olympiques de Paris pourraient détrôner Tokyo de son sinistre titre. Malgré les diverses préconisations et stratégies développées par les organisateurs et le Comité international olympique (CIO), le réchauffement climatique est susceptible de compromettre à terme la pérennité du modèle même des jeux3.

  • Ce risque ne concerne pas tant l’organisation même des épreuves et l’aménagement des sites — un enjeu de plus en plus pris en compte par les comités d’organisation — que la pénibilité rencontrée par les athlètes.
  • Dans sa déclaration de consensus sur les « recommandations et réglementations pour les événements sportifs dans la chaleur », le CIO reconnaît que le « niveau de stress thermique environnemental subi par les athlètes continuera d’augmenter dans les années à venir en raison d’une combinaison de la prévalence, de l’intensité et de la durée accrues des épisodes extrêmement chauds »4.
  • Selon un sondage conduit entre août et septembre 2023 par la fédération sportive internationale World Athletics, 75 % des athlètes disent percevoir un impact négatif direct sur leur santé et leurs performances provoqué par le changement climatique5.

Afin de préparer les compétiteurs aux fortes chaleurs, le département médical et scientifique du CIO a élaboré un guide fournissant une liste de recommandations visant à réduire les risques sur la santé6. Dans le comté de Los Angeles, qui accueillera les Jeux en 2028, les autorités ont mis en place un réseau de « centres de rafraîchissement » pour face aux vagues de chaleur qui frappent en ce moment la Californie7.

Sources
  1. Moses Finley et Henri Willy Pleket, The Olympic Games : the first thousand years, Chatto and Windus, Londres, 1976.
  2. Jonathan Watts, « Olympic athletes and volunteers in Tokyo ‘tortured’ by hottest Games ever », The Guardian, 5 août 2021.
  3. Rings of Fire. Heat risks at the 2024 Paris Olympics, Basis, 17 juin 2024.
  4. Racinais S, Hosokawa Y, Akama T, et al., « IOC consensus statement on recommendations and regulations for sport events in the heat », British Journal of Sports Medicine, 57:8-25, 2023.
  5. Three-quarters of athletes directly impacted by climate change, World Athletics survey finds, World Athletics, 29 novembre 2023.
  6. How to beat the heat at Paris 2024, CIO.
  7. Excessive Heat, Comté de Los Angeles.