À 15h mercredi 12 juin, un bureau politique exceptionnel, convoqué par Annie Genevard, la secrétaire générale des LR (Députée du Doubs), a statué à l’unanimité l’exclusion du président Éric Ciotti du parti Les Républicains.

  • Toutefois, comme nous le remarquions hier, Éric Ciotti semble avoir anticipé cette situation avec une stratégie claire : il refuse la légalité de cette procédure. L’article 23 des statuts de LR prévoit la possibilité de réunir un Bureau politique qui pourrait démettre le Président sur demande d’un quart du Conseil national du parti. Seul problème : le président (Éric Ciotti) dispose d’un délai de 8 jours pour organiser cette réunion — soit après la date des investitures qui tombe ce dimanche. 
  • Une personne ayant participé au bureau politique de cet après-midi nous confiait cette après-midi : « La charte des valeurs de LR (ex-UMP) interdit toute alliance avec des partis extrémistes. Avec son annonce, Eric Ciotti l’a évidemment violée. Puisqu’elle régit nos statuts, sa démission d’office et son exclusion automatique du parti sont légitimes. » 
  • S’il devait y avoir une contestation judiciaire de la décision, le verdict interviendrait selon toute probabilité après les législatives. En cas de contentieux, la compétence relèverait du juge judiciaire et semble peu probable qu’une procédure en référé puisse aboutir rapidement sur un sujet d’une extrême sensibilité politique et où la procédure est aussi liée au fond de l’affaire. Cela pourrait expliquer la décision du bureau politique de faire fi de la procédure prévue par l’article 23.

À 19h, sur les 35 membres LR ayant joué un rôle actif au sein d’un gouvernement sous la présidence Sarkozy, aucun ne s’est prononcé pour valider les déclarations de Ciotti.

  • Parmi les 60 élus LR à l’Assemblée nationale (sans compter Éric Ciotti), seulement une député, Christelle D’Intorni, a soutenu l’alliance électorale avec le Rassemblement National proposée par l’ex-président.
  • D’Intorni, député de la 5ème circonscription des Alpes-Maritimes (06) et ancienne maire de Rimplas, un village situé dans le Mercantour, a déclaré au micro de la radio France Bleu Azur qu’il s’agissait d’un « choix courageux soutenu par les électeurs »1.
  • Un sondage conduit mardi 11 juin par Odoxa indique que la formation d’une alliance électorale avec le RN constitue un réalité un sujet très clivant pour les électeurs républicains : 50 % sont favorables à une alliance avec l’extrême-droite2.
  • Plus de 90 % (55) des députés LR à l’Assemblée se sont publiquement opposés aux propos d’Éric Ciotti, tandis que trois élus — Meyer Habib (huitième circonscription des Français établis hors de France), Alexandra Martin (8ème circonscription des Alpes-Maritimes) et Hubert Brigand (4ème de la Côte-d’Or) — n’ont pas encore réagi publiquement.
  • Victor Habert- Dassault, député de la 1ère circonscription de l’Oise, a quant à lui seulement déclaré : « Je suis aujourd’hui loin des négociations qui se jouent entre les partis et Paris. Je trace ma route. J’ai fait de l’Oise mon parti »3.

À 19h20 sur CNews Eric Ciotti a déclaré avoir obtenu l’accord de principe d’environ 80 candidats, sans pouvoir les nommer.

  • Une figure clef dans cette séquence, la présidente de la Commission nationale d’investiture, Michèle Tabarot, une députée Alpes-Maritimes proche d’Eric Ciotti a pourtant pris position contre le président limogé.