La candidate du parti conservateur VMRO-DPMNE (Parti démocratique pour l’unité nationale macédonienne, proche du PPE), Gordana Siljanovska-Davkova, est arrivée largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle le 24 avril, avec 42,1 % des voix, devançant le président sortant Stevo Pendarovski, du parti social-démocrate SDSM.

En Macédoine du Nord, le président a un rôle essentiellement protocolaire, ce qui rend les élections législatives, organisées dans un seul tour, d’autant plus importantes. La coalition de centre-droit du VMRO-DPMNE est donnée comme favorite par les sondages.

La question de l’adhésion du pays à l’Union est au cœur des débats. La Macédoine du Nord est candidate depuis 2005, mais les avancements dans le processus sont modestes. 

  • En 2018, le pays avait résolu un différend avec la Grèce qui datait de son indépendance en 1991 sur la question de son nom. À la suite de l’« accord de Prespa », il a ainsi obtenu son adhésion à l’OTAN en 2020 et en 2022 l’ouverture des négociations d’adhésion à l’Union. 
  • Mais aujourd’hui, c’est une révision constitutionnelle visant à reconnaître la minorité bulgare, exigée par Sofia comme condition de l’adhésion de la Macédoine du Nord à l’Union, qui polarise la campagne. 
  • Le parti VMRO-DPMNE est opposé à cette modification. Son leader, Hristijan Mickoski, qui fait référence au pays avec le nom de  « Macédoine » plutôt que « Macédoine du Nord » risque également de raviver les tensions avec la Grèce.
  • Le parti a également écarté toute possible coalition avec le parti de la minorité albanais DUI (Union démocratique pour l’intégration), ce qui pourrait à terme menacer la stabilité du pays.

La Macédoine du Nord a le taux de croissance le moins élevé des pays des Balkans selon la Banque mondiale, et connaît un taux d’inflation de 9,4 % en 20231

Dans son rapport de 2023, la Commission européenne note que « La corruption perdure dans de nombreux secteurs et constitue un sujet de préoccupation »2