Après une série de réunions conclues hier soir, le gouvernement israélien a annoncé être parvenu à un accord sur la libération d’au moins 50 otages en échange d’une « pause dans les combats » de quatre jours et de la libération de 150 prisonniers palestiniens détenus en Israël.
- Les otages libérés sont « des femmes et des enfants ».
- Selon le Qatar, principal médiateur de l’accord, la « pause humanitaire » devrait être mise en place « dans les prochaines 24h ».
- La libération d’otages a été obtenue en échange de la libération de 150 prisonniers palestiniens 1 détenus en Israël, également des femmes et des enfants.
- Le gouvernement israélien a ajouté que la pause pourrait être prolongée, en échange de la libération de 10 otages pour chaque jour supplémentaire obtenu 2.
- La pause humanitaire devra également, selon le Qatar, permettre l’entrée d’« un grand nombre » de convois humanitaires dans la bande de Gaza.
Avant la conclusion de l’accord, au moins 242 otages étaient dans la bande de Gaza, d’après l’armée israélienne.
- Depuis le début de la guerre, 5 otages ont été libérés, dont le dernier au cours d’une opération de l’armée israélienne.
- L’une des deux otages israéliennes libérées le 23 octobre a rapporté dans son témoignage avoir parcouru des portions des tunnels à Gaza suite à son enlèvement dans l’un des kibboutz proche de la frontière de la bande de Gaza.
- Peu d’informations sur la situation des otages étaient jusqu’à maintenant accessibles pour les organisations internationales, d’après le Comité international de la Croix-Rouge. Le CICR a déclaré lundi qu’il n’était toujours pas parvenu à obtenir le droit d’accéder aux otages, ni d’informations sur leur état de santé.
- La présidente du Comité international de la Croix-Rouge a rencontré ce lundi au Qatar le chef du bureau politique du Hamas Ismaël Haniyeh. Le CICR, « intermédiaire neutre », a rappelé qu’il ne participait pas aux négociations pour la libération des otages, domaine réservé aux États.
Le Qatar a confirmé que l’accord avait été obtenu par le biais de sa médiation entre Israël et le Hamas, aux côtés de l’Égypte et des États-Unis.
- Les autorités ont également déclaré espérer que cette pause mène à des négociations sur un processus de paix.
- Plusieurs pays et organisations internationales ont salué l’accord et la libération des otages, parmi lesquels l’Union européenne, la France et la Russie. La présidente de la Commission européenne a appelé à un « sursaut de l’aide humanitaire » dans la bande de Gaza. Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a également salué l’accord.
« La préoccupation d’Israël envers le sort des otages s’ancre dans des traditions historiques et religieuses profondes », rappelait également Etienne Dignat dans nos pages. Comme le décrivait Мilàn Czerny dès le 7 octobre, « la présence d’otages change la donne pour Israël, compte tenu de la considération que porte l’armée et la société pour les siens. En 2011, le soldat Gilad Shalit avait été libéré après des années de détention à Gaza contre un peu plus de 1 000 prisonniers palestiniens ».
- L’ONG israélienne B-Tselem évaluait à 4 764 le nombre de prisonniers palestiniens détenus en Israël pour des raisons « de sécurité », en septembre 2023.
- Le gouvernement israélien a présenté cet accord comme « la première étape » dans le cadre de son « obligation de ramener chez eux tous les otages ». Il a par ailleurs réaffirmé son but d’éliminer complètement le Hamas.
- Des critiques se sont cependant élevées en Israël contre l’accord, y compris au sein du gouvernement. Le ministre Itamar Ben Gvir, représentant de la frange la plus radicale du gouvernement d’extrême-droite de Netanyahou, a averti ce mardi matin que l’accord constituait un « dangereux précédent » 3. Il se déclare insatisfait des termes de l’accord qui auraient « pu et dû être différents », en ligne avec « l’obligation morale » de ramener tous les otages en Israël, et se dit en faveur du maintien de la pression militaire sur la Hamas au lieu d’accepter ses conditions.
Sources
- Reuters, « Hamas says Israel truce will bring in aid, free prisoners », 22 November 2023.
- Prime minister’s office, Statement by the Government of Israel, 22 November 2023.
- Déclaration d’Itamar Ben Gvir sur X (anciennement Twitter), 22 novembre 2023.