Le conseil des gouverneurs de la BCE a tenu sa réunion de politique monétaire aujourd’hui, à l’issue de laquelle la BCE a décidé de ne pas augmenter de nouveau ses taux directeurs.
- Les taux directeurs de la BCE se maintiennent à leur niveau actuel, entre 4,00 % à 4,75 %.
- La Réserve fédérale américaine avait également décidé de marquer une pause dans ses hausses de taux lors de sa dernière décision de septembre, mais n’a pas exclu une hausse supplémentaire d’ici la fin de l’année. Les taux directeurs américains se situent actuellement entre 5,25 % et 5,50 %.
Cette décision s’explique par le contexte économique de cette fin d’année.
- L’inflation a légèrement baissé dans la zone euro au mois de septembre, et l’économie montre des signes de ralentissement.
- En octobre, le FMI a revu à la baisse les prévisions de croissance pour la zone euro. Sur fond de ralentissement global des grandes économies, la zone euro connaît le plus fort ralentissement. Le Fonds prévoit un passage de la croissance de 3,3 % en 2022 à 0,7 % en 2023.
L’économie est à l’agenda du Conseil européen qui se tient aujourd’hui à Bruxelles.
- Les chefs d’État et de gouvernement parleront du budget européen dans le cadre de la révision de mi-parcours du Cadre financier pluriannuel 2021-2027. La Commission a proposé plusieurs augmentations ciblées, dont une enveloppe d’environ 19 milliards d’euros pour faire face à la hausse des taux d’intérêt sur la dette européenne émise pour le financement du plan de relance Next Generation EU.
- La réforme des règles budgétaires européennes est également à l’agenda politique de cette fin d’année. La proposition de réforme présentée par la Commission en avril 2023 pour mettre fin au fonctionnement actuel du Pacte de stabilité et de croissance, après sa suspension temporaire du fait de la pandémie, pourrait être moins ambitieuse que prévu du fait de l’opposition de certains États membres à la mise en place de mécanismes considérés comme trop flexibles et individualisés – dont l’Allemagne et l’Autriche.
- Le calendrier actuel pour l’adoption de la réforme est serré, la clause de suspension temporaire du Pacte de stabilité et de croissance arrivant à échéance le 1er janvier 2024. Des questions persistent quant à la volonté de la Commission européenne d’ouvrir des procédures de déficit excessif dès le printemps prochain, alors que des pays comme l’Italie et la France tablent sur des déficits dépassant les 4 % en 2024.
La réunion de politique monétaire de la BCE de ce jeudi s’est exceptionnellement tenue à Athènes. La présidente de la banque centrale européenne a salué le « retour de la confiance » vis-à-vis de l’économie grecque du fait de l’amélioration des principales variables macroéconomiques et la « remarquable résilience » du pays suite aux crises financière, économique et environnementale subies depuis 2008. Cette prise de parole arrive après que l’agence de notation S&P a relevé la note de crédit de la Grèce, faisant passer le pays de la catégorie dite « spéculative » à « investment grade ».