Alors qu’Israël et la Palestine ne sont pas des producteurs de pétrole clefs, les inquiétudes sur les marchés des hydrocarbures sont surtout liées à l’hypothèse d’extension régionale du conflit, et aux répercussions possibles de la guerre sur la production de pétrole de l’Iran – huitième producteur mondial en 2022 – dans l’hypothèse de la mise en place de sanctions.

  • Les prix du pétrole ont nettement augmenté à la suite de l’attaque du Hamas lancée le 7 octobre mais n’atteignent pas un niveau record sur l’année écoulée. Le prix du baril du pétrole a atteint 89,82 dollars au 17 octobre. 
  • Le premier choc pétrolier survenu il y a 50 ans dans le contexte de la guerre du Kippour avait résulté entre autres facteurs de la décision des pays de l’OPEP de réduire leur production de pétrole, exigeant le retrait d’Israël des territoires occupés en Palestine. Les effets de la guerre Soukkot sur les marchés mondiaux des matières premières restent pour l’instant largement réduits par rapport au choc pétrolier de la guerre du Kippour. 
  • Concernant la production de gaz, le ministre israélien de l’énergie a par ailleurs annoncé le 9 octobre la suspension temporaire de la production de gaz de la plateforme offshore Tamar, située en Méditerranée orientale. 

L’effet de l’attaque du 7 octobre s’est observé sur le prix des titres de dette israélien échangés sur le marché obligataire, pour Israël, mais aussi pour les autres pays de la région. 

  • Le coût des contrats sur les risques de défaut (CDS) israéliens, soit de l’assurance sur un potentiel défaut, ont connu une nette augmentation – de 50 points de base sur les contrats à cinq ans depuis le 7 octobre, d’après Bloomberg.  
  • Les autres pays de la région, dont le Qatar, l’Arabie saoudite, sont également concernés par cette traduction de la guerre sur les marchés internationaux et ont aussi connu une augmentation nette des coûts d’assurance sur leur dette – bien que dans une moindre mesure qu’Israël.   

Sur le marché des changes, la valeur du shekel israélien par rapport au dollar a atteint son niveau le plus bas depuis 10 ans. La Banque d’Israël a annoncé le 9 octobre une opération sur le marché des changes afin de soutenir la valeur du shekel, avec la vente de jusqu’à 30 milliards de dollars de réserves étrangères. 

  • L’intervention de la banque centrale est historique : c’est la première fois que la banque vend directement des dollars afin de soutenir la valeur de sa monnaie1. L’attaque du Hamas par ailleurs s’est produite dans un contexte où la valeur du shekel par rapport au dollar était en baisse depuis janvier 2022 ; la Banque d’Israël n’était jusqu’alors pas intervenue directement. 
  • Le gouverneur de la banque d’Israël Amir Yaron a cependant déclaré le 15 octobre que l’économie israélienne restait stable et que les effets budgétaires de la guerre ne devraient pas entraîner « de changement majeur » de la position budgétaire du pays. Le mandat du gouverneur, qui devait arriver à échéance fin 2023, a par ailleurs été prolongé « au moins jusqu’ à la fin de la période d’urgence ».

Malgré les perturbations enregistrées depuis le début de la guerre, ses conséquences économiques internationales restent ainsi limitées et locales (touchant principalement l’économie israélienne) – et tout du moins incomparables à celles observées lors de précédentes escalades militaires majeures du conflit israélo-palestinien. À ce stade, le principal facteur susceptible de changer la donne et d’entraîner de fortes perturbations à l’échelle internationale reste la potentielle expansion régionale du conflit.