+++ Depuis hier matin et l’incursion de plusieurs centaines de membres du Hamas sur le territoire israélien déclenchant l’opération « Déluge Al-Aqsa », nous suivons heure par heure la situation autour de la bande de Gaza. Vous pouvez retrouver ici toutes nos publications depuis 24h sur cette nouvelle guerre et là notre dernière mise à jour.
Que s’est-il passé cette nuit ?
- À 11h (CEST) dimanche, des éléments du Hamas sont toujours présents sur le territoire israélien, tandis que le Hezbollah revendique des frappes dans la zone contestée de Har Dov (ou fermes de Chebaa) à la frontière nord d’Israël.
- Le dernier bilan combiné de l’incursion massive et des tirs de roquette fait état de plus de 250 Israéliens tués et 1 800 blessés ; des civils et des soldats sont toujours pris en otage à Gaza. Les frappes israéliennes en réponse auraient causé la mort de 256 Palestiniens.
- Dans la matinée, la police israélienne a diffusé les noms de 30 de ses agents tués lors d’affrontements avec le Hamas sur le sol israélien.
- Dans un communiqué publié dimanche matin, le Hezbollah a déclaré avoir attaqué trois postes israéliens à l’aide d’obus et de missiles guidés dans la région des Fermes de Chebaa, que le groupe considère comme un territoire libanais occupé. Cette attaque d’opportunité est explicitement liée à la séquence ouverte hier par l’offensive du Hamas.
Que va-t-il se passer au plan militaire ?
- Comme nous l’expliquait hier matin à chaud l’historien militaire Azar Gat, la réponse d’Israël à l’opération « Déluge Al-Aqsa » se fera au moins en deux phases : la première consistera pour Israël à neutraliser tous les éléments du Hamas ayant réussi à s’introduire sur le territoire israélien, certains ayant pris le contrôle de centre de commandements ; la deuxième pourrait prendre la forme d’une offensive terrestre à grande échelle sur toute la bande de Gaza avec pour objectif de neutraliser toute possibilité d’attaque depuis cette zone. Une telle opération nécessite la mobilisation des réservistes de l’armée israélienne qui pourrait prendre jusqu’à 48h.
- Dans la nuit, Benjamin Netanyahou a déclaré que cette première phase était « presque terminée ». Hier soir, depuis Tel-Aviv, il a officiellement appelé tous les civils à « quitter Gaza » en déclarant : « nous réduirons en ruines tous les endroits où le Hamas se cache et opère. » Le Factbook de la CIA estime en 2023 la population de la bande de Gaza à plus de 2 millions de personnes — sur une superficie d’environ 365 kilomètres carrés.
Deux questions rendent cependant l’équation particulièrement complexe pour Tel-Aviv :
- L’attaque hybride du Hamas lancée hier passe en effet par le rapt systématique d’Israéliens, civils et militaires, kidnappés et emmenés à Gaza ou pris en otages sur place — il est toutefois difficile d’avancer un chiffre avec certitude. Comme le notait dans nos pages Milàn Czerny, « la présence d’otages change la donne pour Israël, compte tenu de la considération que porte l’armée et la société pour les siens. En 2011, le soldat Gilad Shalit avait été libéré après des années de détention à Gaza contre un peu plus de 1000 prisonniers palestiniens. »
- Que fera le Hezbollah ? Si l’organisation a visiblement choisi dans un premier temps de ne pas se joindre à l’opération du Hamas samedi matin, les échanges de tir autour des Fermes de Chebaa risquent d’ouvrir un nouveau front au nord d’Israël alors que l’armée entend concentrer son effort autour de Gaza.