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Les images et les textes de description des biens sont tirés du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Forteresses circulaires de l’âge des Vikings (Danemark)
Ces cinq sites archéologiques comprennent un système de forteresses monumentales en forme d’anneau datant de l’âge des Vikings, qui partagent une conception géométrique uniforme. Construites entre environ 970 et 980 de notre ère, les forteresses d’Aggersborg, de Fyrkat, de Nonnebakken, de Trelleborg et de Borgring occupaient des positions stratégiques à proximité d’importantes voies terrestres et maritimes, et chacune a utilisé la topographie naturelle de son paysage environnant à des fins de défense. Elles sont une illustration emblématique du pouvoir centralisé de la dynastie de Jelling, et un témoignage des transformations sociopolitiques que le royaume danois a connues à la fin du Xe siècle.
Gordion (Turquie)
Situé dans un paysage rural ouvert, le site archéologique de Gordion est un établissement ancien à multiples strates qui comprend les vestiges de l’ancienne capitale de la Phrygie, un royaume indépendant de l’âge du fer. Les éléments principaux de ce site archéologique comprennent le tertre de la citadelle, la ville basse, la ville extérieure et les fortifications, ainsi que plusieurs tertres funéraires et tumuli et leur paysage environnant. Les fouilles et les recherches archéologiques ont révélé une multitude de vestiges qui documentent les techniques de construction, l’organisation spatiale, les structures défensives et les pratiques d’inhumation, mettant en lumière la culture et l’économie phrygiennes.
Kaunas, ville moderniste : une architecture de l’optimisme, 1919-1939 (Lituanie)
Ce bien témoigne de l’urbanisation rapide qui a transformé la ville provinciale de Kaunas en une ville moderne qui fut la capitale provisoire de la Lituanie entre la Première et la Seconde Guerre mondiale. Sa transformation d’un paysage urbain à l’initiative de la communauté est l’adaptation d’un plan de ville antérieur. La qualité de la ville moderne de Kaunas s’est manifestée par l’organisation spatiale des quartiers Naujamiestis (la ville nouvelle) et Žaliakalnis (la colline verte), ainsi que par les bâtiments publics, les espaces urbains et les résidences construits pendant l’entre-deux-guerres qui démontrent une variété de styles à travers lesquels le Mouvement moderne trouva son expression architecturale dans la ville.
Koh Ker : site archéologique de l’ancienne Lingapura ou Chok Gargyar (Cambodge)
Le site archéologique de Koh Ker est un ensemble urbain sacré comportant de nombreux temples et sanctuaires renfermant des sculptures, des inscriptions, des peintures murales et des vestiges archéologiques. Construite en une période de vingt-trois ans, elle a été l’une des deux capitales rivales de l’Empire khmer (avec Angkor) et est restée l’unique capitale entre 928 et 944 de notre ère. Établie par le roi Jayavarman IV, la ville sacrée a probablement été conçue en suivant les anciens concepts religieux indiens concernant l’univers. La nouvelle ville est un modèle tout à fait original d’urbanisme, d’expression artistique et de technologie de construction avec, notamment, d’énormes blocs de pierre monolithiques.
Le caravansérail persan (Iran)
Les caravansérails étaient des relais situés au bord des routes offrant un abri, de la nourriture et de l’eau aux caravanes, aux pèlerins et aux autres voyageurs. Les routes et les emplacements des caravansérails étaient déterminés par la présence de ressources en eau, les caractéristiques géographiques et les questions de sécurité. Les cinquante-quatre caravansérails de ce bien ne représentent qu’un petit nombre des nombreux caravansérails construits sur les anciennes routes d’Iran. Ils sont considérés comme les exemples les plus influents et opulents d’Iran, présentant un large éventail de styles architecturaux, de modes, d’adaptation aux conditions climatiques et de matériaux de construction, répartis sur des milliers de kilomètres et construits sur plusieurs siècles. Ensemble, ils illustrent l’évolution et le réseau des caravansérails en Iran à différentes périodes de l’histoire.
Le paysage culturel du pays gedeo (Éthiopie)
Ce bien s’étend le long de la marge orientale du sud de la vallée du Rift éthiopien, sur les contreforts escarpés des hauts plateaux éthiopiens. C’est une zone d’agroforesterie caractérisée par des cultures multi-étagées, avec de grands arbres abritant l’ensète indigène, la principale culture vivrière, sous laquelle poussent le café et d’autres arbustes. La zone est densément peuplée par les membres du peuple gedeo, dont les savoirs traditionnels soutiennent les régimes forestiers. Sur les pentes cultivées de la montagne se trouvent des forêts sacrées utilisées traditionnellement par les communautés locales pour des rituels associés à la religion gedeo. Et le long des crêtes montagneuses se dressent des groupes denses de monuments mégalithiques, vénérés par les Gedeo et entretenus par leurs aînés.
Monuments des pierres à cerfs et sites associés de l’âge du bronze (Mongolie)
Situées sur les versants des monts Khangaï, en Mongolie centrale, ces pierres à cerfs sont liées à des pratiques cérémonielles et funéraires. Datant d’environ 1200 à 600 av. J.-C., elles mesurent jusqu’à quatre mètres de hauteur, sont placées directement dans le sol en tant que pierres isolées ou en groupes et sont presque toujours situées au sein d’ensembles comprenant de grands tertres funéraires appelés khirgisüürs et des autels sacrificiels. Recouvertes de gravures de cerfs très stylisées ou figuratives, les pierres à cerfs sont les plus importantes structures subsistantes de la culture de l’âge du bronze des peuples nomades eurasiens qui évolua puis disparut lentement entre les IIe et Ier millénaires avant J.-C.
Parc archéologique national Tak’alik Ab’aj (Guatemala)
Tak’alik Ab’aj est un site archéologique situé sur la côte pacifique du Guatemala. Son histoire longue de 1 700 ans s’étend sur une période marquée par la transition entre la civilisation olmèque et l’émergence de la culture maya ancienne. Tak’alik Ab’aj fut l’un des principaux acteurs de cette transition, notamment en raison du rôle essentiel qu’il joua dans la route commerciale longue distance qui reliait l’isthme de Tehuantepec, dans l’actuel Mexique, au Salvador actuel. Cette route favorisa de vastes échanges d’idées et de coutumes. Les espaces et édifices sacrés étaient disposés en fonction de principes cosmologiques, et des systèmes de gestion de l’eau innovants, des céramiques et des objets d’art lapidaire ont été découverts. De nos jours, des groupes autochtones de différentes origines considèrent toujours le site comme un lieu sacré et s’y rendent pour accomplir des rituels.
Patrimoine médiéval juif d’Erfurt
Situé dans le centre historique médiéval d’Erfurt, la capitale de la Thuringe, ce bien comprend trois monuments : la vieille synagogue, le mikveh (bain rituel) et la maison de pierre. Ces monuments illustrent la vie de la communauté juive locale et sa coexistence avec la majorité chrétienne en Europe centrale durant le Moyen Âge, entre la fin du XIe siècle et le milieu du XIVe siècle.
Paysage culturel des forêts anciennes de théiers de la montagne Jingmai à Pu’er (Chine)
Situé dans la montagne Jingmai dans le sud-ouest de la Chine, ce paysage culturel a été façonné sur une période de mille ans par les Blang et les Dai, selon des pratiques qui remontent au Xe siècle. Le bien consiste en une zone de production de thé composée de villages traditionnels situés dans d’anciens théiers entourés de forêts et de plantations de thé. La culture traditionnelle de théiers anciens en sous-bois est une méthode qui répond aux conditions spécifiques de l’écosystème montagneux et du climat de mousson subtropical, associée à un système de gouvernance assuré par les communautés autochtones. Les cérémonies et festivités traditionnelles sont liées à la croyance aux Ancêtres du thé, selon laquelle des esprits vivent dans les plantations de thé ainsi que dans la faune et la flore locales, croyance qui est au cœur de cette tradition culturelle.
Routes de la soie : corridor de Zeravchan-Karakoum (Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan)
Le corridor de Zeravchan-Karakoum est un des principaux tronçons des routes de la soie de l’Asie centrale, qui raccorde d’autres corridors venant de toutes les directions. Situé dans des montagnes escarpées, des vallées fluviales fertiles et des déserts inhabités, ce corridor de 866 kilomètres de long part de l’est vers l’ouest en longeant la rivière Zeravchan et continue vers le sud-ouest en suivant l’ancienne route des caravanes, à travers le désert du Karakoum jusqu’à l’oasis de Merv. Les échanges est-ouest étant en grande partie canalisés sur les routes de la soie du IIe siècle avant notre ère au XVIe siècle de notre ère, d’importantes quantités de marchandises furent négociées le long de ce corridor. Des hommes voyagèrent, s’établirent, firent des conquêtes, ou subirent des défaites en cet endroit, le transformant en un creuset mêlant appartenances ethniques, cultures, religions, sciences, et technologies.
Santiniketan (Inde)
Sites préhistoriques de la Minorque talayotique (Espagne)
Situés sur l’île de Minorque, en Méditerranée occidentale, ces sites archéologiques sont situés dans des paysages agropastoraux. Témoignages de l’occupation de l’île par des populations préhistoriques, ces sites présentent une diversité d’établissements préhistoriques et de lieux de sépulture. Les matériaux, formes et emplacements des structures datent de l’âge du bronze (1600 av. J.-C.) à l’âge du fer tardif (123 av. J.-C.) et montrent l’évolution d’une architecture « cyclopéenne » composée de blocs de pierre très imposants. Des orientations astronomiques claires et des interconnexions visuelles entre les structures préhistoriques indiquent l’existence de réseaux ayant une possible signification cosmologique.
Tr’ondëk–Klondike (Canada)
Situé dans la région subarctique du nord-ouest du Canada, le long du fleuve Yukon, Tr’ondëk-Klondike se trouve sur le territoire de la Première nation Tr’ondëk Hwëch’in. Le site comprend des ressources archéologiques et historiques qui reflètent l’adaptation des peuples autochtones à des changements sans précédent qui furent causés par la ruée vers l’or du Klondike à la fin du XIXe siècle. Ce bien en série illustre les différents aspects de la colonisation de cette région, notamment les sites d’échange entre les populations autochtones et les colons, et les sites illustrant les adaptations des Tr’ondëk Hwëch’in à la présence coloniale.
Tumuli de Gaya (Corée du Sud)
Ce bien en série est composé de sites de cimetières archéologiques comprenant des tertres funéraires attribués à la Confédération de Gaya, qui se déploya dans la partie méridionale de la péninsule coréenne du Ier au VIe siècle de notre ère. Par leur répartition géographique et leurs caractéristiques paysagères, leurs types de sépultures et leur mobilier funéraire, les cimetières témoignent du système politique particulier de Gaya, dans lequel les chefferies affiliées existaient en tant qu’entités politiques autonomes et égales, tout en partageant des affinités culturelles. L’introduction de nouvelles formes de tombes et le renforcement de la hiérarchie spatiale dans les sites de tumuli reflètent les changements structurels vécus par la société de Gaya au cours de son histoire.
Vieille ville de Kuldīga (Lettonie)
Située dans la partie occidentale de la Lettonie, la ville de Kuldīga est un exemple exceptionnellement bien conservé d’un établissement urbain traditionnel qui se développa à partir d’un petit hameau médiéval en un centre administratif important du duché de Courlande et Sémigalle entre le XVIe et le XVIIIe siècle. La structure de la ville de Kuldīga a conservé en grande partie le tracé des rues de cette période, et présente une architecture traditionnelle en rondins ainsi que des styles inspirés par des influences extérieures illustrant la richesse des échanges entre les artisans locaux et itinérants baltes. Les influences architecturales et les traditions artisanales introduites à l’époque du duché perdurèrent pendant la plus grande partie du XIXe siècle.
Žatec et le paysage du houblon Saaz (Tchéquie)
Massif Forestier d’Odzala-Kokoua (Congo)
Ce bien représente un excellent exemple, à une échelle exceptionnellement vaste, du processus de reconquête postglaciaire de la forêt sur les écosystèmes de savane. Il est donc écologiquement important en tant que point de convergence de types d’écosystèmes multiples (forêt congolaise, forêt basse-guinéenne et savane). La vaste gamme des classes d’âge à travers le spectre de la succession forestière contribue à l’écologie très distincte du parc, intégrant un vaste éventail de processus écologiques remarquables. C’est l’un des bastions les plus importants des éléphants de forêt en Afrique centrale, et il est reconnu comme le parc ayant la diversité de primates la plus riche d’Afrique centrale.
Volcans et forêts de la Montagne Pelée et des pitons du nord de la Martinique (France)
L’importance mondiale de la montagne Pelée et des pitons du Carbet s’appuie sur la représentation d’éléments, matériel et processus volcaniques. L’éruption de 1902-1905 est considérée comme un événement clé dans l’histoire de la volcanologie qui a eu des conséquences dramatiques pour la ville de Saint-Pierre, aboutissant à la perte tragique de vies et à un patrimoine qui fait partie de la culture de la Martinique. Des espèces menacées sur le plan mondial se trouvent dans ce bien en série, notamment l’allobate de la Martinique (Allobates chalcopis), la couleuvre couresse (Erythrolamprus cursor) et l’oriole de Martinique (Icterus bonana), une espèce endémique.
Ancien Jéricho/Tell es-Sultan
Situé dans la vallée du Jourdain, le bien proposé pour inscription est un tell, ou monticule, de forme ovale, qui recèle les gisements préhistoriques d’activités humaines et comprend la source voisine pérenne d’Aïn es-Sultan. Un établissement permanent s’y forma entre le IXe et le VIIIe millénaire avant notre ère, mettant à profit la fertilité du sol de l’oasis et un accès facile à l’eau. Des crânes et des statues témoignent de pratiques cultuelles parmi les populations du Néolithique qui vivaient là, et le matériel archéologique du début de l’âge du Bronze comporte des traces de l’urbanisme. Les vestiges de l’âge du Bronze moyen révèlent la présence d’une grande cité-État cananéenne occupée par une population socialement complexe.
Djerba : témoignage d’un mode d’occupation d’un territoire insulaire (Tunisie)
Ce bien en série est le témoignage d’un schéma de peuplement qui se développa sur l’île de Djerba autour du IXe siècle dans un environnement semi-aride et déficitaire en eau. Sa principale caractéristique était une densité faible : elle impliquait le découpage de l’île en quartiers regroupés économiquement autonomes, reliés les uns aux autres, ainsi qu’aux lieux de culte et de commerce de l’île, par un réseau de routes élaboré. Issu d’une combinaison de facteurs environnementaux, socioculturels et économiques, le schéma distinctif de peuplement et d’occupation des sols de Djerba illustre la manière dont les populations locales ont adapté leur mode de vie aux conditions et à leur environnement naturel pauvre en eau.
Ensembles sacrés des Hoysala (Inde)
Ce bien en série comprend trois ensembles de temples de style hoysala les plus représentatifs du sud de l’Inde, datant des XIIe et XIIIe siècles. Le style hoysala est le fruit d’une sélection minutieuse des caractéristiques des temples du passé et de celles des temples contemporains, dans le but de créer une identité différente de celle des royaumes voisins. Les temples sont caractérisés par des sculptures hyperréalistes et des sculptures en pierre qui couvrent toute la surface architecturale, une plate-forme circumambulatoire, une vaste galerie de sculptures, une frise à plusieurs niveaux et des sculptures illustrant la légende de Sala. L’excellence de l’art sculptural souligne la réussite artistique de ces ensembles de temples, qui représentent une période significative dans le développement historique de l’architecture des temples hindous.
La Maison Carrée de Nîmes (France)
Érigée au Ier siècle de notre ère dans la colonie romaine de Nemausus – l’actuelle ville de Nîmes en France –, la Maison Carrée est un des premiers exemples de temple romain qui peut être associé au culte impérial dans les provinces de Rome. Dédié aux héritiers d’Auguste, prématurément décédés, les Princes de la jeunesse, cet édifice promulgua le contrôle de Rome sur le territoire qu’elle avait conquis, tout en annonçant de manière symbolique l’allégeance de la population de la ville de Nemausus aux descendants de la dynastie d’Auguste. Le programme architectural et la décoration soigneusement élaborée communiquaient symboliquement le programme idéologique d’Auguste, qui fit basculer la Rome antique de la république à l’empire, ouvrant ainsi un nouvel âge d’or connu sous le nom de Pax Romana.
La ville ancienne de Si Thep et ses monuments de Dvaravati associés (Thaïlande)
Il s’agit d’un bien en série composé de trois éléments constitutifs : un site caractéristique de villes jumelles, qui comprend une ville intérieure et une ville extérieure entourées de douves ; le monument ancien massif de Khao Klang Nok ; et le monument ancien de la grotte de Khao Thamorrat. Ensemble, ces sites représentent l’architecture, les traditions artistiques et la diversité religieuse de l’empire de Dvaravati qui s’épanouit du VIe au Xe siècle, témoignant des influences de l’Inde. L’adaptation locale de ces traditions fut à l’origine d’une nouvelle tradition artistique dénommée l’école d’art de Si Thep, qui influença par la suite d’autres civilisations d’Asie du Sud-Est.
Le paysage culturel du peuple Khinalig et la route de transhumance « Köç Yolu » (Azerbaïdjan)
Ce paysage culturel est composé du village de haute montagne de Khinalig situé au nord de l’Azerbaïdjan, des pâturages d’été de haute altitude et des terrasses agricoles dans les montagnes du Grand Caucase, des pâturages d’hiver dans les plaines des basses terres du centre de l’Azerbaïdjan, et de la route de transhumance saisonnière longue de 200 kilomètres appelée Köç Yolu (« route de migration »). Le village de Khinalig abrite la population semi-nomade des Khinalig, dont la culture et le mode de vie sont définis par la migration saisonnière verticale entre les pâturages d’été et d’hiver, et qui conserve l’ancienne coutume de la transhumance verticale sur de longues distances. Le réseau essentiellement évolutif des anciennes routes, les pâturages temporaires et les sites de campement, les mausolées et les mosquées illustrent un système éco-social durable adapté à des conditions environnementales extrêmes.
Les ouvrages en terre cérémoniels Hopewell
Ce bien est une série de huit enceintes monumentales en terre, construites il y a 2 000 à 1 600 ans, le long des affluents centraux de la rivière Ohio. Ce sont les expressions subsistantes les plus représentatives de la tradition autochtone connue aujourd’hui sous le nom de culture Hopewell. Les figures géométriques précises, ainsi que les sommets de collines sculptés pour ceinturer de grandes places planes, témoignent de leur envergure et de leur complexité. Ces enceintes sont alignées sur les cycles du Soleil et sur ceux, bien plus complexes, de la Lune. Ces ouvrages en terre ont servi de centres cérémoniels et les sites ont livré des objets rituels raffinés fabriqués à partir de matières premières exotiques venues de contrées lointaines.
Les sites funéraires et mémoriels du Front Ouest de la Première Guerre mondiale (Belgique, France)
Les sites de ce bien en série transnational se trouvent le long du Front Ouest de la Première Guerre mondiale, où les forces allemandes et alliées s’affrontèrent entre 1914 et 1918. Situés entre le nord de la Belgique et l’est de la France, les éléments constitutifs du bien sont de tailles variées et incluent aussi bien de vastes nécropoles, abritant les dépouilles de dizaines de milliers de soldats de plusieurs nationalités, que des petits cimetières plus simples, ou des monuments commémoratifs uniques. Les sites comprennent différents cimetières militaires, notamment situés près de champs de bataille et d’hôpitaux, souvent associés à des monuments commémoratifs.
L’axe cosmologique de Yogyakarta et ses monuments historiques emblématiques (Indonésie)
Mosquées hypostyles en bois de l’Anatolie médiévale (Turquie)
Ce bien en série comprend cinq mosquées hypostyles construites en Anatolie entre la fin du XIIIe siècle et le milieu du XIVe siècle, chacune située dans une province différente de l’actuelle Türkiye. La structure inhabituelle de ces mosquées associe une enveloppe extérieure en maçonnerie à plusieurs rangées de colonnes intérieures en bois (« hypostyles ») qui soutiennent un plafond plat en bois et le toit. Ces mosquées sont réputées pour la qualité de la sculpture sur bois et de la réalisation de leurs structures, éléments architecturaux et ameublement.
Musée et lieu de Mémoire de l’ESMA – Ancien centre clandestin de détention, de torture et d’extermination (Argentine)
Ce bien est situé au sein du complexe de l’ancienne École de mécanique de la marine de Buenos Aires, dans l’ancien « Casino des Officiers ». Il fut le principal centre de détention secret de la marine argentine pendant la dictature civilo-militaire (1976-1983). Dans le cadre d’une stratégie nationale visant à détruire toute opposition au régime militaire, armée ou non violente, le bâtiment du « Casino des Officiers » de l’ESMA (Escuela Superior de Mecánica de la Armada) a été le lieu de détention des opposants enlevés à Buenos Aires, qui y ont été interrogés, torturés et finalement tués.
Observatoires astronomiques de l’université fédérale de Kazan (Russie)
Le bien est composé de deux parties : l’une dans le centre historique de Kazan et l’autre dans une zone suburbaine boisée à l’ouest de la ville. L’observatoire astronomique de la ville de Kazan, construit en 1837, est situé sur le campus de l’université et le bâtiment est caractérisé par une façade semi-circulaire et trois tours avec des dômes construits pour abriter des instruments astronomiques. L’observatoire astronomique Engelhardt, situé en banlieue, comprend des structures pour l’observation du ciel et des bâtiments résidentiels, tous situés dans un parc. Les observatoires ont été conservés avec leurs instruments astronomiques et remplissent aujourd’hui principalement des fonctions éducatives.
Paysage culturel de Zagori (Grèce)
Situé dans un paysage rural reculé au nord-ouest de la Grèce, des petits villages en pierre connus sous le nom de Zagorochoria s’étendent le long du versant occidental de la partie septentrionale du massif montagneux du Pinde. Ces villages traditionnels, généralement organisés autour d’une place centrale sur laquelle se dresse un platane, et entourés de forêts sacrées entretenues par les communautés locales, présentent une architecture traditionnelle adaptée à la topographie des montagnes. Un ensemble de ponts en arc, de chemins pavés et d’escaliers, tous en pierre, reliait les villages et formait un réseau assurant l’unité politique et sociale des communautés du bassin de la rivière Voïdomatis.
Planétarium Eisinga de Franeker (Pays-Bas)
Élaboré entre 1774 et 1781, ce bien est un modèle mécanique et mobile, réalisé à l’échelle, du système solaire tel qu’il était connu à cette époque. Conçu et fabriqué par un citoyen ordinaire, le cardeur de laine Eise Eisinga, le modèle orne le plafond et le mur sud de l’ancien salon-chambre de son créateur. Actionné par une horloge à pendule unique, il offre une représentation réaliste des positions du Soleil, de la Lune, de la Terre et de cinq autres planètes (Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne). Les planètes tournent autour du Soleil en temps réel et la distance entre les planètes est à l’échelle. Le modèle occupe toute la surface du plafond, ce qui en fait l’un des précurseurs des planétariums de projection et de plafond des XXe et XXIe siècles.
Site archéologique de Jodensavanne : établissement de Jodensavanne et cimetière de Cassipora Creek (Suriname)
Ce bien en série est un vaste terrain karstique de gypse épigénique exceptionnellement bien préservé. On y trouve une très haute densité de grottes : plus de 900 sur un espace relativement petit avec plus de 100 kilomètres de grottes en tout. C’est le premier et le mieux étudié des karsts évaporitiques au monde, les travaux académiques ayant commencé au XVIe siècle. Il comprend aussi certaines des grottes de gypse les plus profondes du monde, atteignant jusqu’à 265 mètres de profondeur.
Sites memoriaux du genocide : Nyamata, Murambi, Gisozi et Bisesero (Rwanda)
Entre avril et juillet 1994, près d’un million de personnes à travers le Rwanda ont été tuées par des milices armées appelées Interahamwe qui exécutaient non seulement les Tutsi, mais également les Hutu modérés et les Twa. Ce bien en série, composé de quatre sites commémoratifs, rend hommage aux victimes du génocide. Deux de ses éléments constitutifs ont été le théâtre de massacres : une église catholique et une école technique construites respectivement en 1980 sur la colline de Nyamata et en 1990 sur la colline de Murambi. À Kigali, sur la colline de Gisozi se trouve le Mémorial du génocide de Kigali construit en 1999, où plus de 250 000 victimes ont été inhumées. Dans la Province de l’Ouest, la colline de Bisesero, abrite, quant à elle, un monument commémoratif construit en 1998, dédié à ceux qui se sont opposés à leurs bourreaux pendant plus de deux mois, avant d’être exterminés.
Anticosti (Canada)
Situé sur l’île d’Anticosti, la plus grande île du Québec, ce bien constitue l’enregistrement paléontologique le plus complet et le mieux préservé de la première extinction massive de vie animale, il y a 447-437 millions d’années. Il comprend le témoignage fossile le plus complet de la vie marine, couvrant 10 millions d’années de l’histoire de la Terre. L’abondance, la diversité et l’état de conservation des fossiles sont exceptionnels et permettent un travail scientifique de classe mondiale. Des milliers de grandes surfaces de litage permettent d’observer et d’étudier les animaux à coquille, et parfois à corps mou, qui vivaient dans les fonds marins peu profonds d’une ancienne mer tropicale.
Déserts turaniens à hiver froid (Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan)
Ce bien en série transnational comprend quatorze éléments constitutifs, distribués à travers les zones arides de la zone tempérée de l’Asie centrale, entre la mer Caspienne et les hautes montagnes turaniennes. La zone est sujette à des conditions climatiques extrêmes avec des hivers très froids et des étés chauds, et possède une flore et une faune exceptionnellement diverses qui se sont adaptées à ces conditions rigoureuses. Le bien représente aussi une diversité considérable d’écosystèmes de désert, s’étendant sur plus de 1 500 kilomètres d’est en ouest. Les éléments constitutifs se complètent du point de vue de la biodiversité, des types de déserts et des processus écologiques.
Forêts de tugay de la Réserve naturelle de Tigrovaya Balka (Tadjikistan)
Ce bien se trouve dans l’interfluve des rivières Vakhsh et Panj, dans le sud-ouest du Tadjikistan. La réserve comprend de vastes écosystèmes ripicoles de tugay, le désert sableux du Kashka-Kum, le pic de Buritau, ainsi que les montagnes Hodja-Kaziyon. Le bien se compose d’une série de terrasses de plaine d’inondation couvertes de sols alluviaux comprenant, dans la vallée, des ripisylves de tugay à la biodiversité très spécifique. Les forêts de tugay de la réserve sont les plus vastes et les plus intactes de ce type en Asie centrale, et c’est le seul lieu au monde où l’écosystème de tugay et de peupliers d’Asie a été préservé dans son état d’origine sur une superficie de cette taille.
Karst et grottes évaporitiques de l’Apennin du Nord (Italie)
Ce bien en série est un vaste terrain karstique de gypse épigénique exceptionnellement bien préservé. On y trouve une très haute densité de grottes : plus de 900 sur un espace relativement petit avec plus de 100 kilomètres de grottes en tout. C’est le premier et le mieux étudié des karsts évaporitiques au monde, les travaux académiques ayant commencé au XVIe siècle. Il comprend aussi certaines des grottes de gypse les plus profondes du monde, atteignant jusqu’à 265 mètres de profondeur.
Parc national de Nyungwe (Rwanda)
Parc national des monts Balé (Éthiopie)
Le bien protège une mosaïque paysagère à la beauté extraordinaire, façonnée par les forces conjuguées des écoulements de lave anciens, de la glaciation et de la dissection par la vallée du Grand Rift. Sa beauté naturelle exceptionnelle lui vient de ses pics et crêtes volcaniques, de ses escarpements spectaculaires, de ses vallées à perte de vue, de ses lacs glaciaires, de ses forêts luxuriantes, de ses gorges profondes et de nombreuses cascades. Le bien abrite une biodiversité diverse et unique au niveau des écosystèmes, des espèces et de la génétique, et cinq grandes rivières prennent leur source dans le Parc, dont on estime qu’elles alimentent en eau et soutiennent les moyens d’existence de millions de personnes en Éthiopie et au-delà.
‘Uruq Bani Ma’arid
Ce bien comprend l’extrémité occidentale de la plus grande étendue de sable éolien sur Terre, Rub’ al-KhaIi, et constitue l’un des paysages désertiques les plus spectaculaires de la planète. La topographie variée du bien crée des habitats nombreux et divers pour les espèces sauvages, et le site est remarquable au plan mondial pour la réintroduction dans leur habitat naturel d’animaux emblématiques du désert tels que l’oryx d’Arabie (Oryx leucoryx) et la gazelle des sables (Gazella marica), après des dizaines d’années d’extinction à l’état sauvage. Les dunes mobiles procurent un habitat excellent et bien oxygéné pour les invertébrés et les reptiles qui plongent dans le sable.