Après 24 heures de combats et un cessez-le-feu qui ouvre la voie à des négociations, est-ce la fin du conflit au Haut-Karabagh, l’Azerbaïdjan ayant atteint ses objectifs ?
Je crois qu’on peut dire avec assez d’assurance que nous sommes très loin de la fin d’un conflit qui dure depuis plus de trente ans. Il y avait plusieurs enjeux, dont une partie seulement est en voie de règlement — et pas forcément de la manière la plus diplomatique qui soit. Les enjeux depuis le début de ce conflit ont trait à la contradiction fondamentale entre les positions de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie. D’un côté, il y a le principe d’intégrité territoriale que l’Azerbaïdjan a toujours mis en avant, soutenant que la région du Karabagh et les régions qui l’entourent faisaient partie du territoire de la République soviétique d’Azerbaïdjan et donc devraient faire partie de l’Azerbaïdjan après 1991. Mais de l’autre, l’Arménie met en avant le principe d’autodétermination des peuples, arguant que le Haut-Karabagh a décidé de faire sécession et a le droit de le faire parce qu’il s’agit d’une communauté arménienne qui ne se voit pas vivre en Azerbaïdjan. Ceci dit, avant 2020, l’Arménie ne s’est jamais présentée comme partie à ce conflit. C’est seulement à ce moment-là que la guerre est devenue ouvertement inter-étatique, avec notamment des incursions azerbaïdjanaises en territoire arménien au-delà du Karabagh.
Aujourd’hui, ce qui est en train d’être réglé par la force par l’Azerbaïdjan, c’est la question du contrôle du territoire. En 2020, l’Azerbaïdjan avait repris le contrôle des régions autour du Karabagh mais n’avait pas repris le contrôle du Karabagh lui-même. L’offensive qui a été lancée ces derniers jours vise à reprendre le contrôle entier et physique de ce territoire. Cela s’inscrit dans une séquence ouverte avec les négociations qui se sont tenues depuis 2020 : en effet, l’Arménie a récemment opéré un revirement majeur par rapport à sa position initiale, en reconnaissant que le Karabagh faisait partie du territoire de l’Azerbaïdjan. Cela avait été notamment l’un des acquis de la réunion de Prague, en 2022, sous l’égide de Charles Michel et d’Emmanuel Macron. Cette reconnaissance était déjà sur la table ; ce qui a changé cette semaine, c’est que l’Azerbaïdjan cherche à obtenir le contrôle physique de ce territoire.
L’autre question qui se posait était celle du statut de la population et des garanties qu’on pourrait apporter pour la sécurité et le respect des droits de la communauté arménienne du Karabagh. Cette question n’est pas du tout réglée et sera abordée pendant les discussions — il est difficile de parler de « négociations » tant le rapport de forces est déséquilibré — qui ont commencé aujourd’hui [le 21 septembre] entre les représentants de la population arménienne du Karabagh et ceux du gouvernement azéri.
Il est très clair que l’Arménie n’est plus impliquée dans ces discussions, alors qu’elle avait auparavant demandé l’établissement d’un mécanisme international pour discuter de cette question. La discussion va se passer entre les représentants locaux de la population arménienne qui, du point de vue de Bakou, doivent devenir des citoyens de l’Azerbaïdjan. En réalité, et c’est ce que disait l’Azerbaïdjan ces derniers mois, si ce territoire fait partie de l’Azerbaïdjan, alors la question du statut de ses habitants est une question interne qui n’a pas vocation à être discutée dans un cadre international. Il est évident aujourd’hui que ce ne sera pas une discussion internationale, d’autant que les représentants de la communauté arménienne du Karabagh ne sont pas en position de force. On peut donc craindre que la solution qui soit trouvée conduise à la réalisation d’un scénario malheureusement très probable, à savoir le départ des Arméniens du Karabagh, qui après dix mois de blocus est dans une situation humanitaire catastrophique et sous la menace permanente d’une reprise des hostilités comme.
Enfin, un des derniers enjeux importants qui ont été un sujet de désaccord depuis le début des années 1990 est la question des communications entre l’Arménie et le Karabagh, ainsi qu’entre l’Azerbaïdjan et le Nakhchivan — la portion la plus occidentale du territoire azerbaïdjanais qui est séparée du reste du pays par l’Arménie. La création d’une voie de communication était prévue par le mémorandum de 2020 qui établissait un cessez-le-feu après la seconde guerre du Karabagh, sous la forme de l’ouverture d’une liaison terrestre sécurisée par les forces russes. Cependant, cela ne s’est pas fait jusqu’à présent en raison d’une différence de vision entre les deux parties : l’Azerbaïdjan souhaite que ce corridor soit sous son contrôle territorial ; pour l’Arménie, s’il était établi sous cette forme, cela signifierait qu’elle perdrait le contrôle de sa propre frontière avec l’Iran. C’est une ligne rouge non seulement pour l’Arménie, mais aussi pour l’Iran.
En définitive, si l’Azerbaïdjan entre sur le territoire arménien pour prendre le contrôle de ce corridor, l’Arménie sera de fait de nouveau en situation de guerre. Il est par ailleurs très probable que l’Iran n’apprécie pas un tel scénario, et les risques de déstabilisation régionale seraient considérables s’il venait à se produire.
Justement, quelle va être la stratégie azérie désormais ? Vont-ils temporiser, ou peuvent-ils pousser leur avantage en se retournant contre l’Arménie ?
C’est difficile à dire. En 2020, l’Azerbaïdjan aurait sans doute pu poursuivre l’offensive militaire et reconquérir le Haut-Karabagh. Il ne l’avait pas fait à l’époque, sans doute parce que Moscou avait sifflé la fin de la partie. À l’époque, la Russie avait les moyens de le faire. J’aurais tendance à supposer qu’elle a toujours une certaine prise sur l’Azerbaïdjan. C’est le contingent russe présent dans le Karabagh qui a fait office de médiateur pour obtenir le cessez-le-feu qu’il y a eu hier. Donc la Russie conserve un rôle régional et on peut supposer qu’elle ne souhaite pas qu’il y ait d’escalade au-delà de la région du Karabagh à ce stade.
En même temps, on a vu aussi que l’Azerbaïdjan tend à pousser et à tester les limites de ce qui est acceptable par la Russie. Cela s’est vu en 2021 et 2022, puis de nouveau avec cette offensive des derniers jours. Il n’est donc pas exclu qu’il recommence assez vite à tester ces limites. J’aurais tendance à penser, mais c’est vraiment plus de l’intuition qu’autre chose, que dans l’immédiat, l’Azerbaïdjan va s’efforcer de montrer qu’il est capable de trouver un accord avec les populations arméniennes. Il s’agit pour eux de montrer à l’opinion internationale que les habitants arméniens du Karabagh sont des populations qui font partie de l’Azerbaïdjan et qui, à ce titre, doivent être traitées comme n’importe quel citoyen du pays. Cela n’empêchera pas l’Azerbaïdjan de souhaiter le départ de ces populations, en jouant éventuellement de l’insécurité psychologique dans laquelle elles vivent — et continueront de vivre. Ce n’est probablement que dans un second temps que l’Azerbaïdjan va recommencer à mettre la pression pour obtenir satisfaction sur la question de la liaison terrestre vers le Nakhchivan.
Mais on ne peut pas non plus complètement exclure un scénario dans lequel l’Azerbaïdjan continue à pousser son avantage en profitant d’un contexte perçu comme lui étant favorable. De fait, la Russie, avec une grande partie de ses ressources militaires occupées ailleurs, n’a pas vraiment de capacité à augmenter sa présence militaire sur le terrain pour s’interposer entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Par ailleurs, les Occidentaux ont aussi une capacité d’attention limitée pour ce théâtre. Alors que cela fait des mois que la pression monte et que l’on pouvait voir venir cette escalade, ce sont principalement les Américains et les Français qui ont déployé des efforts diplomatiques au cours des dernières semaines pour essayer de prévenir cette guerre. Malgré tout, cette question n’a jamais été au cœur de l’attention médiatique et diplomatique internationale.
L’autonomisation de l’Azerbaïdjan face à la Russie marque-t-elle son affaiblissement ? Ou est-ce plutôt le signe d’un renforcement de l’Azerbaïdjan, capable de multiplier ses partenariats, notamment dans le domaine militaire ?
La modification du rapport entre l’Azerbaïdjan et la Russie n’est pas un élément complètement nouveau. C’était déjà le cas en 2020, et — en réalité — l’Azerbaïdjan n’a jamais été un allié inconditionnel de la Russie ; il s’est toujours efforcé de multiplier les partenariats. Pendant un temps, le pays a cherché à se rapprocher des États-Unis ; la Turquie est un allié inconditionnel depuis 1991. Par ailleurs, l’Azerbaïdjan a développé une relation significative avec Israël en matière d’armements. Bref, l’Azerbaïdjan a toujours essayé de développer des partenariats diversifiés, ce qui lui avait permis en 2020 d’avoir différentes options et de monnayer sa relation avec la Russie.
De son côté, cette dernière est théoriquement alliée à l’Arménie, dont elle est supposée garantir la sécurité. Mais en réalité, elle a aussi cherché à cultiver sa relation avec l’Azerbaïdjan parce qu’elle craignait de perdre ce pays au profit d’autres acteurs régionaux. Elle avait aussi besoin de conserver une bonne relation avec l’Azerbaïdjan pour assurer son corridor Nord-Sud avec l’Iran qui passe par le territoire azerbaïdjanais. Ce besoin s’est renforcé à mesure que la relation entre l’Iran et la Russie s’est développée, notamment dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Donc l’Azerbaïdjan est en position de force parce qu’il a un éventail de partenaires internationaux et peut jouer sur différents tableaux. À l’inverse, l’Arménie a toujours été extrêmement dépendante de la Russie, en particulier parce qu’elle était en guerre avec l’un de ses voisins, l’Azerbaïdjan, et que sa frontière avec un autre autre voisin, la Turquie, est fermée.
Cette semaine, l’Arménie a fait le choix de ne pas s’impliquer. Quelle est la situation du pays ?
Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian est arrivé au pouvoir à la suite d’une révolution, ce qui n’en fait pas le dirigeant préféré de la Russie. L’une de ses premières décisions à son arrivée au pouvoir a aussi été d’ouvrir des poursuites contre Robert Kotcharian, qui avait été Premier ministre puis Président de la République (1998-2008) et qui avait tissé des liens étroits avec Vladimir Poutine. Après la défaite de 2020, , Pachinian a compris qu’il ne pouvait se reposer sur la seule alliance avec la Russie et devait diversifier ses options de politique étrangère. Il a donc tenté de se rapprocher des Européens et des États-Unis, mais aussi de normaliser la relation de l’Arménie avec la Turquie. Il y a quelques mois, Pachinian s’est par exemple rendu à la cérémonie d’investiture d’Erdogan. Ce geste, complètement inédit, était particulièrement fort et faisait suite à l’assistance apportée par l’Arménie après le séisme de février 2023 en Turquie. Il y a eu toute une série de symboles très forts dans ce sens, avec une contrainte majeure dans ce processus de normalisation : la persistance du conflit dans le Haut Karabagh.
Pour Pachinian, résoudre ce conflit constitue un préalable à la normalisation des relations avec la Turquie et à la sortie de la relation très déséquilibrée avec la Russie. D’où le fait qu’il ait accepté de reconnaître que le Karabagh faisait partie de l’Azerbaïdjan et qu’il ait, ces derniers jours, complètement dissocié le destin de l’Arménie de celui du Karabagh en disant qu’il ne voulait pas être entraîné dans cette guerre. Ce qu’il affirme ici, c’est que le destin de l’Arménie ne doit plus être lié à celui du Karabagh. C’est un choix politique extrêmement courageux, difficile et potentiellement risqué pour lui, d’autant plus qu’il a déjà été très fragilisé en 2020 après la guerre.
À ce moment-là, il est probable que les Russes estimaient avoir besoin de lui pour la mise en œuvre de l’accord de novembre 2020 et ne soufflaient donc pas sur les braises de la protestation interne. La configuration est probablement complètement différente aujourd’hui, et les Russes pourraient chercher à contribuer à son renversement au profit d’un pouvoir plus favorable à leurs intérêts.
Autrement dit, si rien n’est réglé sur le plan du conflit du Haut Karabagh lui-même, il ne faut pas non plus sous-estimer de potentiels scénarios de déstabilisation interne en Arménie.
À quelques semaines du sommet de Grenade, ce nouvel embrasement marque-t-il l’échec définitif de la Communauté politique européenne (CPE) ?
La CPE n’est pas uniquement axée sur la question des conflits. Il s’agit avant tout d’une enceinte informelle de dialogue entre tous les dirigeants du continent européen. En marge des sommets de la CPE, il y a eu des rencontres consacrées à certains des conflits du continent, notamment celle entre les dirigeants arméniens et azerbaïdjanais, Charles Michel et Emmanuel Macron. Lors du dernier sommet, Olaf Scholz s’était également joint aux discussions. Ces discussions avaient produit des résultats politiques significatifs sur la question du Haut Karabagh, notamment l’acceptation par l’Arménie que ce territoire fait partie de l’Azerbaïdjan.
Plusieurs questions se posent maintenant. Les dirigeants arménien et azerbaïdjanais assisteront-ils au sommet de Grenade ? Et surtout, s’ils viennent, accepteront-ils de se parler en marge de ce sommet ? Et est-ce que cela pourrait permettre à l’Union européenne de reprendre l’initiative pour jouer un rôle dans un processus diplomatique de règlement du conflit ? Pour l’instant, je n’ai de réponse à aucune de ces trois questions. Les réponses dépendent beaucoup de ce qui se passera dans les prochaines semaines entre la communauté arménienne du Karabagh et les autorités azerbaïdjanaises, sans parler de possibles nouvelles tensions dans la région.
Par la voix de son haut représentant, l’Union a « condamné l’escalade militaire » et envoyé Toivo Klaar son représentant dans le Caucase. Sommes-nous trop dépendants des réserves d’hydrocarbure azerbaïdjanais pour pouvoir faire quoi que ce soit ?
Du point de vue de ces déclarations — qui sont l’un des instruments de la diplomatie —, l’Union européenne ne se distingue pas nécessairement des autres acteurs internationaux. Par ailleurs, si l’on excepte la mission d’observation à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, elle n’a pas vraiment de présence sur le terrain. Ce qui s’est passé ces derniers jours concerne le Haut-Karabagh, où le seul acteur international présent est la Russie. Cela limite sans doute les leviers dont l’Union européenne pourrait disposer pour être active sur le terrain.
Par ailleurs, l’Union a peut-être été un peu timide dans l’utilisation des leviers dont elle dispose, notamment vis-à-vis de l’Azerbaïdjan. On aurait pu espérer davantage d’efforts diplomatiques de sa part dans les dernières semaines. Il y a eu des efforts concentrés sur la situation humanitaire au Haut-Karabagh, qui était tout à fait justifiés, mais pas assez d’attention à la montée des tensions. Les Français ont fait beaucoup d’efforts sur ce plan, et les Européens auraient peut-être pu en faire davantage. Ils auraient aussi pu signaler à l’Azerbaïdjan que dans un scénario d’escalade militaire, ils pourraient utiliser l’instrument des sanctions, ce qu’ils n’ont pas fait.
Il n’est pas impossible que le rôle de l’Azerbaïdjan dans les approvisionnements énergétiques de certains pays européens ait joué un rôle. Cependant, il ne faut pas établir un lien de causalité univoque et simpliste entre l’achat de pétrole à l’Azerbaïdjan et le silence sur la guerre du Karabagh. La situation est plus complexe. Il se peut que la capacité d’attention limitée à ce conflit, en raison de l’attention portée au conflit en Ukraine, ait également joué un rôle, tout comme la perception par certains Européens de l’Arménie comme un pays allié de la Russie.
Au sein de la droite et de l’extrême droite françaises, notamment dans les milieux orphelins de la figure tutélaire de Vladimir Poutine depuis février 2022, la défense de l’Arménie est devenue un nouveau cheval de bataille civilisationnel. Ce discours pourrait-il gagner en traction après ce nouvel épisode ?
Il faut d’abord souligner que l’attention à l’Arménie en France n’est pas limitée à la droite et à l’extrême droite. Elle est avant tout liée à la présence d’une importante communauté arménienne, héritière des Arméniens qui sont arrivés après le génocide de 1915. Cette population est très présente dans certaines villes et circonscriptions électorales, ce qui fait que leurs élus sont particulièrement attentifs à la situation en Arménie. Il n’y a pas de clivage gauche-droite à cet égard ; des élus de tous bords s’intéressent à ce qui se passe en Arménie.
Par ailleurs, il est vrai qu’au cours des dernières années, cette attention à l’Arménie a parfois rejoint un discours sur la protection des chrétiens d’Orient dans certaines parties de la droite et de l’extrême droite française. De fait, l’Arménie représente un symbole particulièrement parlant : c’est le premier pays à s’être converti au christianisme et il est menacé par deux nations musulmanes, la Turquie et l’Azerbaïdjan. Cela fait écho à un certain imaginaire de l’extrême droite.
Il serait problématique que cette représentation simpliste de la situation l’emporte. L’ensemble du spectre politique devrait continuer à s’intéresser à ce sujet, car les enjeux géopolitiques sont majeurs pour le continent européen. Il se joue dans cette région et dans ce conflit un équilibre entre la Russie, la Turquie et un certain nombre de puissances moyen-orientales, notamment l’Iran, qui aura des répercussions sur le paysage géopolitique du voisinage de l’Union européenne à très long terme.
Le conflit ne peut pas simplement être compris comme celui d’un petit pays chrétien menacé par des envahisseurs musulmans ; les choses sont plus compliquées et les enjeux sont beaucoup plus importants pour l’Europe.
La guerre s’étend. Quels nouveaux fronts pourraient s’ouvrir ?
Il y a quelques mois, j’ai fait un parallèle entre la situation dans le Sud Caucase et la situation en Asie centrale. L’idée était que dans ces deux régions, il y avait des conflits antérieurs à la guerre en Ukraine, mais que l’usage décomplexé de la violence militaire par la Russie avait fait sauter un tabou. Des tensions relativement limitées entre les États de ces régions s’étaient transformées en conflits interétatiques avec des risques d’escalade élevés. Cette thèse reste valable tant pour le Sud Caucase, en particulier l’Arménie et l’Azerbaïdjan, que pour l’Asie centrale, notamment dans la relation tendue entre le Kirghizstan et le Tadjikistan.
Il y a également d’autres foyers de tension possibles, notamment dans les Balkans occidentaux, où l’on observe une recrudescence du discours nationaliste. On sait les ravages qu’ont fait ces phénomènes de nationalisme brutal dans les Balkans dans les années quatre-vingt-dix. On observe une résurgence de ce type de discours dans plusieurs pays, notamment en Bosnie-Herzégovine autour de la Republika Srpska, au Kosovo et en Serbie. On ne peut donc pas exclure de nouveaux épisodes de violence, d’autant que les efforts menés par l’Union européenne pour rétablir un dialogue entre la Serbie et le Kosovo n’ont pas été couronnés de succès récemment.