Parmi les objectifs de sécurité nationale1, le gouvernement se donne pour objectif d’« établir la paix sur la péninsule et se préparer à une future unification », alors que la Corée du Nord a intensifié ses activités militaires l’an passé ; au cours de tests réalisés en octobre 2022, la Corée du Nord a déclaré que le pays conduisait une « simulation » d’attaque nucléaire contre le Sud2.

  • La Corée du Sud annonce ainsi la poursuite du renforcement de sa défense, notamment dans le domaine numérique, en s’efforçant « de modifier les lois et règlements pertinents afin d’autoriser nos militaires à s’engager dans des cyber-opérations dans des situations critiques » et de réduire le processus d’implémentation de nouvelles armes de 10 à 5 ans. 
  • Le pays s’efforcera ainsi d’amener la Corée du Nord à la dénucléarisation, en combinant la dissuasion militaire, l’usage de sanctions économiques et financières et les voies diplomatiques.
  • Ce processus n’exclut pas la poursuite de la normalisation des relations intercoréennes ; l’administration de Yoon Suk Yeol annonce ainsi : « nous autoriserons progressivement l’accès du public aux émissions, médias, publications et autres sources d’information nord-coréennes afin d’améliorer la communication entre les deux Corées ».

Le document laisse aussi prévoir une attitude plus intransigeante de la Corée du Sud face à la Russie, déclarant qu’à la lumière de l’invasion de l’Ukraine, « il est de plus en plus nécessaire que le gouvernement procède à une réévaluation approfondie de [sa] politique diplomatique à l’égard de la Russie ».

  • L’invasion de l’Ukraine par la Russie avait donné lieu à des frictions entre Séoul et Washington. Des documents américains fuités début avril, relayant des conversations diplomatiques, faisaient état de pressions américaines pour la fourniture d’armes à Kiev et des réticences coréennes.
  • La Corée du Sud, grand producteur d’obus d’artillerie, affirme qu’elle n’a pas fourni d’armes létales à l’Ukraine, invoquant ses relations économiques avec la Russie et l’influence de Moscou sur Pyongyang. Elle a limité son soutien à l’aide humanitaire, à hauteur de 200 millions d’euros3.
  • Se prononçant donc encore peu sur la possible réévaluation de la relation, le document affirme que « le gouvernement s’efforcera également de maintenir des relations stables avec la Russie. Nous poursuivrons la communication diplomatique sur les questions majeures nécessitant une coopération avec la Russie, tout en nous efforçant de minimiser les dommages causés par les sanctions à notre économie et aux entreprises opérant en Russie ». 

La stratégie de sécurité prévoit également de développer davantage les exportations d’armes de la Corée du Sud, alors que le pays a atteint un record d’exportations en 2022 pour 17,3 milliards de dollars – soit cinq fois la moyenne annuelle des exportations des cinq dernières années.

  • En dépit de l’absence de soutien direct à l’Ukraine, les entreprises de défense coréennes ont ainsi signé des contrats importants en Europe, notamment un de 5,8 milliards de dollars pour la fourniture d’obusiers et de chars d’assaut à la Pologne, finalisé en août dernier. 

Mardi 6 juin, Yoon Suk Yeol avait également annoncé que l’alliance de défense Corée du Sud-États-Unis garantissait désormais le soutien nucléaire américain en cas d’attaque du pays. Le président sud-coréen s’était réuni avec son homologue américain lors d’un sommet à Washington fin avril, Yoon Suk Yeol souhaitant une intégration plus poussée du pays au sein du parapluie américain, pour se défendre en cas d’attaque nucléaire de la Corée du Nord. 

Sources
  1. Consultable à cette adresse.
  2. Frances Mao, « North Korea says missile launches were nuclear attack simulation on South », BBC, 11 octobre 2022.
  3. Ukraine Support Tracker, Kiel Institute.