L’annonce de la création du Conseil avait été faite par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le premier ministre indien, Narendra Modi, le 25 avril 2022 à New Delhi – son objectif est de consolider la coopération commerciale et économique entre l’Union et New Delhi. 

  • Les deux parties seront amenées à discuter des normes mondiales en matière d’intelligence artificielle, des investissements à venir dans leurs industries respectives de semi-conducteurs et du secteur des technologies propres (voitures électriques, gestion des déchets).

Des différends commerciaux délicats tels que la prochaine taxe de l’Union européenne sur les entreprises étrangères qui vendent leurs produits à forte intensité de carbone au sein du bloc des pourraient néanmoins rendre les échanges du sommet difficiles. 

  • Dans le cadre du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, qui entrera en vigueur en 2026, les importateurs hors Union seront obligés de payer une taxe équivalente au prix du carbone payé par leurs rivaux européens qui font partie du système d’échange de quotas d’émission de carbone. 

Les exigences en matière de développement durable auxquelles l’Union veut que l’Inde souscrive constituent un autre sujet sensible. Elles sont discutées dans le cadre de négociations distinctes sur un accord de libre-échange, mais risquent d’éclipser une partie de la discussion sur les émissions de gaz à effet de serre lors de la réunion. 

  • Alors que l’Union et l’Inde négocient depuis 2006 un nouvel accord de libre-échange, les discussions sont au point mort depuis 2013. Les négociations avaient notamment échoué sur la question de l’ouverture aux importations du marché indien de l’automobile et de l’alcool, mais aussi sur le statut des travailleurs qualifiés indiens désirant rejoindre l’Europe.
  • Pour les deux parties, il s’agit aussi de s’extraire d’une trop grande dépendance économique vis-à-vis de la Chine. Pékin est devenu le premier partenaire commercial de l’Union en 2020 — 585 milliards de dollars d’échanges, soit 31 milliards de plus que les États-Unis sur la même année —, mais l’Union est fortement déficitaire ; en 2021, son déficit commercial avec la Chine atteignait 250 milliards d’euros. 
  • Pékin est également l’un des premiers partenaires commerciaux de l’Inde, le marché chinois étant le troisième marché pour les exportations indiennes, et le premier pour les importations.

L’Inde développe depuis quelques années une diplomatie commerciale intense visant à se détourner de la Chine. Outre ces négociations d’accord de libre-échange avec l’Union, l’Inde espère conclure un accord commercial avec le Royaume-Uni avant la fin de l’année 2023, et a déjà signé deux nouveaux accords commerciaux avec les Émirats arabes unis — quatrième partenaire commercial du pays en 2020 — et l’Australie au début de l’année 2022.