L’étude1 souligne que 60,9 millions de déplacements internes, ou mouvements, ont été enregistrés au cours de l’année, soit 60 % de plus qu’en 2021 et le chiffre le plus élevé jamais enregistré ; le nombre de déplacements associés aux conflits et à la violence a presque doublé pour atteindre 28,3 millions sur l’année 2022 ; la guerre en Ukraine y compte pour 16,9 millions, le chiffre le plus élevé jamais enregistré pour un pays.

  • Les conflits et la violence ont laissé 62,5 millions de personnes déplacées dans 65 pays et territoires à la fin de l’année 2022. Les catastrophes représentent 8,7 millions de personnes supplémentaires, dans 88 pays.
  • Près des trois quarts des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays vivent dans dix pays seulement : Syrie, Afghanistan, République démocratique du Congo, Ukraine, Colombie, Éthiopie, Yémen, Nigeria, Somalie et Soudan. Dans de nombreux cas, les catastrophes et les conflits se sont superposés en 2022, contraignant certaines d’entre elles à se déplacer pour la deuxième ou la troisième fois.

Le phénomène climatique La Niña a aussi persisté pour la troisième année consécutive, entraînant des niveaux records de déplacements dus aux inondations dans des pays tels que le Pakistan, le Nigeria et le Brésil. Il a également alimenté la pire sécheresse jamais enregistrée en Somalie, en Éthiopie et au Kenya, provoquant 2,1 millions de déplacements.

  • En Asie du Sud, les inondations ont été à l’origine de 90 % des déplacements liés aux catastrophes dans la région en 2022. Tous les pays ont enregistré des déplacements dus aux inondations, mais le Pakistan, l’Inde et le Bangladesh ont été les plus touchés.
  • Au Pakistan, pays le plus touché, des précipitations record ont engendré des inondations soudaines entre juillet et septembre, couvrant 10 % du territoire du pays. 

Les conflits, les catastrophes et les déplacements ont aussi aggravé l’insécurité alimentaire, déjà latente en raison de la lenteur et de l’inégalité de la reprise après la pandémie de Covid-19.

  • Alors que l’Ukraine et la Russie comptent parmi les plus grands producteurs mondiaux d’engrais et de céréales, l’invasion russe a déstabilisé les chaînes d’approvisionnement mondiales et les prix des denrées, aggravant l’insécurité alimentaire dans de nombreux pays.
  • Les trois quarts des pays où des évaluations de la sécurité alimentaire ont été réalisées comptaient des populations déplacées à l’intérieur de leur pays. La RDC, le Nigeria, l’Afghanistan, l’Éthiopie et le Yémen, qui comptaient le plus grand nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë en 2022, abritaient également plus de 26 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, soit plus d’un tiers du total mondial.
Sources
  1. Disponible à cette adresse.