Un rapport de 20201 place la part du secteur de l’habillement dans les émissions mondiales de CO₂ à 4 % (extraction des matières premières, transformation et vente inclus). L’étude indique qu’en 2018, le secteur a émis 2100 Mt de CO₂. 

L’industrie textile, portée désormais par les fibres synthétiques, est devenue largement dépendante du pétrole, faisant du textile l’un des secteurs principaux de l’industrie pétrochimique. 

  • Les fibres synthétiques (portées par le polyester, un produit dérivé du pétrole) représentent en effet près de 80 % de la production totale de fibres textiles ; à partir des années 1990, la production de textile à partir de fibres synthétiques a dépassé celle à partir du coton.
  • Conséquence du passage du textile au synthétique, en 2019, 6 % de la production de plastique a été destinée à l’habillement2 (les fibres synthétiques représentant 13 % de la production totale de plastique, de 460 Mt). 
  • L’Agence internationale de l’énergie estime que les plastiques seront le principal moteur de la croissance nette de la demande de pétrole au cours des deux prochaines décennies, devant l’aviation et le transport automobile3. L’industrie chimique et pétrochimique a émis 1,16Gt de CO₂ en 2020, soit 13 % du total des émissions industrielles directes (8,74Gt). 

La hausse des émissions de carbone du secteur de l’habillement s’explique aussi par une forte augmentation de la production. 

  • La réduction des coûts de production et la rationalisation des chaînes d’approvisionnement ont entraîné une baisse du prix des vêtements par rapport à celui d’autres biens de consommation. Les délais de production plus courts ont également permis aux fabricants de vêtements de lancer de nouvelles lignes plus fréquemment.
  • Le rythme de production des vêtements dépasse désormais souvent la demande, ce qui pose la question de savoir ce qu’il advient des vêtements qui ne sont jamais vendus. L’entreprise H&M a été critiquée en 2018 pour avoir révélé dans son rapport annuel qu’elle avait accumulé 4,3 milliards de dollars de stocks invendus. Au cours des années qui ont suivi, ses invendus sont restés au même niveau.

L’économie circulaire du textile reste encore à développer, alors que la majorité des vêtements en fin de vie sont incinérés ou mis en décharge. 

  • Un rapport de la Fondation Ellen MacArthur4 concluait en 2017 que moins de 1 % des vêtements usagés sont transformés en nouveaux vêtements. Quatre-vingt-sept pour cent de l’ensemble des fibres utilisées pour la fabrication des vêtements sont finalement incinérées ou mises en décharge.
  • En comparaison, toujours selon l’OCDE, 9 % du plastique jeté chaque année est recyclé, 19 % est incinéré et 49 % est mis en décharge ; les 22 % se retrouvent en partie dans l’environnement (22 Mt relâchées en 2019). Depuis le début de l’industrie du plastique dans les années 50, l’on estime que 140 millions de tonnes ont été relâchées dans les océans.
Sources
  1. « McKinsey&Co and Global Fashion Agenda (2020) Fashion on Climate », McKinsey, 2020.
  2. « Global Plastic Outlook », OCDE, 2022.
  3. « The Future of Petrochemicals », International Energy Agency, Octobre 2018.
  4. Ellen MacArthur Foundation (2017), A New Textiles Economy : Redesigning Fashion’s Future.