La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne n’est plus au cœur des priorités des Britanniques.

  • L’état de l’économie (64 %), la santé (59 %) ou bien l’immigration (29 %) sont les sujets qui inquiètent le plus les Britanniques, loin devant le Brexit (17 %)1.
  • Lorsqu’interrogés sur le Brexit, les Britanniques regrettent la décision, et considèrent désormais aux deux-tiers (66 %) que le gouvernement « gère mal » la situation.
  • Pour cause, les négociations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sont toujours bloquées au sujet du protocole sur l’Irlande du Nord.
  • La réunion de lundi entre le vice-président de la Commission Maroš Šefčovič et le secrétaire d’État aux Affaires étrangères britannique, James Cleverly, n’a débouché sur aucune avancée concrète.
  • Les deux parties ont « discuté de l’éventail des défis rencontrés au cours des deux dernières années » et ont « convenu que ce travail de cadrage des solutions potentielles devait se poursuivre dans un esprit constructif et de collaboration »2.
  • Le porte-parole du Premier ministre britannique minimisait dans le même temps les attentes relatives à une avancée significative, soulignant les « écarts » entre les deux positions3.

La plupart des indicateurs économiques du Royaume-Uni sont au rouge : l’inflation demeure élevée (10,5 % en décembre 2022) par rapport aux autres grandes économies (9,2 % en zone euro en décembre, 6,2 % aux États-Unis), la sortie de l’Union aurait entraîné une pénurie de 330 000 travailleurs en raison de la fin de la libre-circulation des citoyens européens et la hausse des taux d’intérêt font craindre une crise durable de l’immobilier4.

Ce sentiment général que les « choses ont empiré » depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union — ressenti par 25 % des sondés ayant voté en faveur du Brexit en 2016 dans une récente étude YouGov5 — reflète la situation économique.

  • De tous les pays du G7, le Royaume-Uni est le seul dont le PIB n’a pas retrouvé ses niveaux pré-pandémiques.
  • En octobre, le Fonds monétaire international a revu à la baisse ses projections de croissance pour 2023 de 0,5 % en juillet à 0,3 %6.

Les projections de récession pour l’Allemagne et l’Italie en 2023, principalement imputées aux « effets de contagion de la guerre en Ukraine », seront certainement revues à la hausse le 31 janvier lors de la publication des prochaines prévisions du FMI en raison de l’impact limité des ruptures d’approvisionnement en gaz sur l’économie, comme en attestent les dernières données disponibles7.

Sources
  1. The most important issues facing the country, YouGov.
  2. Joint Statement by Vice-President Šefčovič and UK Foreign Secretary Cleverly following their video conference call today, Commission européenne, 16 janvier 2023.
  3. Sachin Ravikumar et Andrew Macaskill, « Gaps remain as Britain, EU press on with N.Ireland trade talks », Reuters, 16 janvier 2023.
  4. Jonathan Portes and John Springford, « Early impacts of the post-Brexit immigration system on the UK labour market », Centre for European Reform, 17 janvier 2023.
  5. Adam McDonnell, « Why have some Leave voters changed their mind on Brexit ? », YouGov, 6 janvier 2023.
  6. World Economic Outlook, Fonds monétaire international, octobre 2022.
  7. Guy Chazan, « Fears of recession in Germany ease as economy grows 1.9 % in 2022 », Financial Times, 13 janvier 2023 et Italy’s Economic Outlook 2022-2023, Istituto Nazionale di Statistica, 6 décembre 2022.