En mars dernier, le premier mois faisant suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays de l’Union européenne payaient plus de 600 millions d’euros par jour pour l’achat d’hydrocarbures russes.
- En octobre, ce montant est passé en-dessous des 250 millions d’euros par jour, soit le niveau le plus faible depuis février en glissement annuel.
- La baisse générale des prix du pétrole et du gaz depuis cet été ainsi que la réduction du débit de gaz transitant dans les gazoducs reliés à l’Europe sont les principaux facteurs expliquant cette tendance.
En prenant en compte tous les acheteurs (UE et hors-UE), la Russie perçoit toujours plus de 700 millions d’euros par jour pour sa vente d’hydrocarbures, en légère baisse par rapport au mois de février.
Avec l’entrée en application de l’embargo européen sur le charbon russe en août dernier, la Chine a très rapidement remplacé le rôle occupé par l’Union de principal importateur.
- Le charbon russe autrefois destiné au marché européen est désormais principalement exporté vers l’Asie : Corée du Sud, Inde, Japon, Taïwan…
- Les pays européens demeurent toutefois, en valeur, les principaux acheteurs de gaz naturel liquéfié, de pétrole et de gaz naturel russe.
- Alors que l’embargo européen sur le pétrole russe entrera en vigueur le 5 décembre, les importations sont en baisse et n’indiquent aucune ruée de dernière minute pour s’approvisionner en pétrole russe.
Depuis le début de la guerre le 24 février dernier, la Bulgarie et l’Allemagne ont payé le plus la Russie pour l’achat d’hydrocarbures, avec un total de plus d’un milliard d’euros chacun.
- Malgré l’arrêt des ventes de Gazprom à la Bulgarie en avril dernier, Sofia continue d’importer de larges quantités de gaz russe indirectement via d’autres pays européens. En octobre, la Bulgarie était le premier acheteur de gaz russe en Europe.
- Avec l’arrêt du transit de gaz via Nord Stream 1 au début du mois de septembre, les achats allemands de gaz russe sont tombés à zéro en octobre.
L’économie russe s’est contractée durant deux trimestres consécutifs cette année (-4 % au deuxième puis au troisième trimestre), traduisant l’entrée en récession du pays 1. Pour faire face à l’inflation, la banque centrale russe a décidé le 28 octobre de maintenir son taux directeur à 7,5 % 2.
Sources
- « Russia Falls into Recession », The Moscow Times, 17 novembre 2022.
- The Bank of Russia keeps the key rate at 7.50 % p.a., Banque centrale russe, 28 octobre 2022.