• Dans le cadre du troisième paquet de sanctions européennes approuvé le 28 février, quatre jours seulement après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, l’Union annonçait une « une interdiction de survol de l’espace aérien et d’accès aux aéroports européens par les transporteurs russes »1. Au même moment, la République tchèque et la Pologne décidaient de suspendre leur délivrance de visas aux citoyens russes.
  • Depuis, plusieurs pays européens (Lettonie, Lituanie, Estonie) ont annoncé mettre fin à l’octroi de visas pour les citoyens russes. Toutefois, en raison de la libre circulation des individus au sein de l’espace Schengen — dont sont membres les trois pays baltes ainsi que la Finlande —, l’interdiction des visas devrait être adoptée à l’échelle de l’Union européenne pour qu’elle soit efficace.
  • L’annonce de la réduction de visas octroyés aux citoyens russes par la Finlande, qui prendra effet jeudi 1er septembre, aura déjà un effet important sur le nombre de Russes circulant au sein de l’Union. Avec plus de 1 300 kilomètres de longueur, la frontière russo-finlandaise est la plus longue entre la Russie et un pays européen. En raison de la facilité d’accéder en Finlande, les touristes russes avaient pris pour habitude de s’y rendre en voiture pour prendre des vols à destination de pays européens2.
  • Lors du sommet informel des ministres européens des Affaires étrangères, qui s’ouvre demain à Prague pour une durée de deux jours, le sujet de l’octroi des visas sera abordé. Si une interdiction complète paraît peu probable, l’Allemagne notamment s’y étant opposée, les ministres pourraient toutefois suspendre l’accord d’assouplissement du régime des visas entre l’Union et la Russie conclu en 20073.
  • Celui-ci, dont certaines parties ont déjà été suspendues le 24 février dernier dans le cadre de sanctions européennes, permet aux détenteurs d’un visa russe d’obtenir des traitements préférentiels lors de leurs demandes de visas dans des pays européens4. Ces derniers bénéficient de délais d’attente plus courts ainsi que de tarifs moindres, et doivent également produire moins de documents que les demandeurs de visa en provenance d’autres pays.
  • Selon le résultat des négociations qui seront conduites lors du sommet, une solution à l’échelle infra-européenne pourrait être envisagée. Le ministre des Affaires étrangères lituanien, Gabrielius Landsbergis, a déclaré la semaine dernière que « si une telle solution n’est pas trouvée, nous n’excluons pas de rechercher une solution régionale qui impliquerait les États baltes, la Pologne et, éventuellement, la Finlande »5.
Sources
  1. Timeline – EU restrictive measures against Russia over Ukraine, Commission européenne.
  2. Elias Huuhtanen, « Russian Tourists’ Luxury Cars Fill Up Helsinki Airport », The Moscow Times, 23 août 2022.
  3. Henry Foy, « EU set to suspend visa travel agreement with Russia », The Financial Times, 28 août 2022.
  4. Réunion extraordinaire du Conseil européen – Conclusions, Conseil européen, 24 février 2022.
  5. « With no EU agreement on visa ban for Russians, Lithuania will go for regional solution – FM », Lithuanian National Radio and Television, 23 août 2022.