• Depuis le 13 juin, la capitale de l’Équateur, Quito, est paralysée par des manifestations de groupes indigènes et de paysans qui sont descendus dans les rues pour protester contre des problèmes structurels en Équateur tels que l’inflation, le chômage et la corruption. Organisée en même temps que la grève nationale appelée par la Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur, la vague de manifestation des peuples indigènes se veut être pacifique, en opposition à la violence et au vandalisme qui avaient caractérisé les mouvements sociaux de 20191.
  • Aujourd’hui, une vidéo dénonçant les violences à l’encontre des « personnes représentant l’État » a été postée sur le compte twitter de la police équatorienne. La Conaie (Confederación de Nacionalidades Indígenas del Ecuador), principale confédération des indigènes en Equateur — qui a déjà participé au renversement des trois précédents présidents du pays —, a quant à elle exigé des garanties de la part de la police avant d’établir un quelconque dialogue.
  • Les manifestations se sont répandues dans plusieurs régions du pays et regroupent maintenant d’autres acteurs tels que les étudiants, les syndicats et les travailleurs des transports2. Les manifestants exigent des réformes sociales et économiques de la part du gouvernement de Guillermo Lasso, comme indiqué dans un document intitulé « Agenda de lutte nationale », listant les revendications des manifestants3.
  • Ces dernières consistent notamment en un gel du prix du carburant — dont le prix a presque doublé depuis 2020 en Équateur — et des produits essentiels, l’arrêt de la privatisation des entreprises publiques, l’augmentation des dépenses publiques dans les domaines de l’agriculture et de la santé ainsi que l’arrêt de l’expansion des activités pétrolières et minières en Amazonie.
  • Selon un communiqué du ministère de la Production, du Commerce extérieur, des Investissements et de la Pêche, les manifestations ont engendré un important arrêt de la production agricole et des activités commerciales, dont le bilan s’élève à 110 millions de dollars4. Les barrages routiers empêchent le transport et la commercialisation des productions comme les fleurs — notamment les roses, dont l’Équateur est l’un des principaux producteurs mondiaux. 
  • Pour encadrer les manifestations, le gouvernement a déployé un important dispositif de police et a imposé un état d’urgence qui s’étend désormais à six provinces du pays. Guillermo Lasso a également pris une série de mesures pour tenter de répondre aux demandes des manifestants, mais celles-ci n’ont pas suffi à ouvrir le dialogue. Leonidas Iza, le principal leader de la manifestation, a exigé la fin de l’état d’urgence avant d’entamer de premières discussions. La société civile de Quito ainsi que le maire de la capitale, Santiago Guarderas, insistent pour accélérer le processus.