- Chaque année, des millions d’animaux sauvages sont capturés dans leur habitat naturel, destinés à une vie en captivité. Le commerce des espèces sauvages est une des plus grandes menaces pour la biodiversité, menant à l’extinction de nombreux animaux exotiques. Pour tenter de résoudre ce problème, plusieurs pays de l’Union — Chypre, la Lituanie, le Luxembourg et Malte — ont proposé de lister un certain nombre d’espèces pouvant être détenues en tant qu’animaux de compagnie.
- D’après la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacés d’extinction (CITES), il est aujourd’hui évident que la captivité des animaux sauvages provoque une forte dégradation de la biodiversité. Une étude du programme des Nations unies sur l’environnement a d’ailleurs estimé que la détention d’un chimpanzé comme animal domestique ou dans un zoo entraîne la mort de dix autres pendant leur capture ou le transport1. La Commission européenne estime le coût du contrôle des espèces envahissantes au niveau européen à 12 milliards d’euros par an.
- La captivité des tigres représente une grande partie du commerce international des animaux exotiques en Europe. Selon l’association protectrice des animaux Four paws, la détention à titre privé des tigres est autorisé dans plusieurs pays européens dont : la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Irlande ou bien la République Tchèque2.
- Ce nouveau projet de loi, interdisant le commerce international d’un nombre précis d’espèces sauvages, sera largement soutenu par les défenseurs de la cause animale mais inquiétera les « rois des tigres »3.
- De nombreuses espèces exotiques ne sont pas couvertes par le CITES ou par les règlements européens sur le commerce international d’animaux. De plus, certains États membres ont des actes législatifs nationaux concernant l’importation d’animaux sauvages. Ainsi, une nouvelle liste positive commune au niveau européens, comportant un catalogue d’espèces concis, renforcerait la coopération des membres sur le sujet et permettrait de réduire les coûts administratifs engendrés.
- La liste reposerait sur trois grands principes : le bien-être animal ; la conservation de la biodiversité et la santé ; la sécurité publique, de manière à éviter les transmissions de maladies ainsi que les réactions dangereuses pour l’homme. Rappelons que le Monkeypox, qui commence à inquiéter les pays et organisations internationales, peut se transmettre d’un animal sauvage, dont — mais pas exclusivement — des singes, à l’homme.
- Les différents pays de l’Union se sont déjà positionnés sur cette proposition au cours du Conseil agriculture et pêche qui s’est tenu hier. Seuls deux États, la République Tchèque et la Pologne, ont exprimé une opposition frontale au projet. D’autres États ont déclaré vouloir une évaluation plus poussée de la situation pour adopter une position définitive.
Sources
- Conseil de l’Union européenne, Un nouveau cadre législatif de l’Union pour une liste positive de l’UE pour la détention d’animaux de compagnie, 16 mai 2022.
- Four Paws in Europe, The Tiger Kings in Europe, 20 avril 2020.
- Jakob Hanke Vela, « Deny of the tiger : EU weighs exotic pet ban », Politico, 24 mai 2022.