• La visite de la présidente de la Commission était présentée comme une occasion de célébrer « 60 ans de relations bilatérales » entre l’Union européenne et l’Inde, les « deux plus grandes démocraties du monde », et de promouvoir leur partenariat stratégique.
  • Elle avait aussi pour objectif de rapprocher l’Inde de la position commune des Européens vis-à-vis de l’agression militaire russe en Ukraine et d’avancer sur les partenariats économiques et énergétiques. Ursula von der Leyen et le Premier ministre indien, Narendra Modi, ont convenu de mettre en place un Conseil du commerce et des technologies UE-Inde lors de leur réunion du lundi 25 avril à New Delhi.
  • La décision de créer un Conseil du commerce et des technologies avec l’un de ses partenaires est une première pour l’Inde, alors que l’Union européenne a déjà mis en place avec les États-Unis ce type de coopération. La création du Conseil du commerce et des technologies UE-Inde est une étape clé vers un partenariat stratégique renforcé dans l’intérêt de tous les citoyens indiens et européens. Enfin, l’Inde deviendra aussi un partenaire de l’Union dans le projet de Global GateWay dans le domaine des infrastructures.
  • L’Inde du dirigeant nationaliste hindou, Narendra Modi, s’est abstenue lors du vote de l’Assemblée générale des Nations unies du 7 avril sur la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme, mais aussi lors du vote précédent, beaucoup moins partagé, sur la condamnation de l’agression russe en Ukraine, le 2 mars. Ces positions peuvent s’expliquer par la dépendance de l’Inde en matière d’armement vis-à-vis de la Russie puisque plus de 60 % de l’approvisionnement militaire de l’Inde provient de Moscou. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Inde s’est également engagée à acheter une importante quantité de pétrole russe en roubles et à prix réduit. 
  • À la fin de sa visite, Ursula von der Leyen a délivré un discours au Raisina Dialogue, une conférence annuelle sur la géopolitique qui se tient à New Delhi. Elle a notamment déclaré que « l’issue de la guerre ne déterminera pas seulement l’avenir de l’Europe, mais elle affectera profondément aussi la région Indo-Pacifique« . Elle a aussi pointé du doigt le rapprochement sino-russe, marqué par la déclaration du 4 février 2022 entre Vladimir Poutine et Xi Jinping sur « une nouvelle ère des relations internationales ». 
  • Boris Johnson était également en Inde la semaine dernière pour une visite qui s’est conclue par des accords sur la défense et un futur partenariat de libre-échange, qui devrait voir le jour avant la fin de l’année 2022. Joe Biden a également eu un appel vidéo avec Narendra Modi le 11 avril – malgré les désaccords, le renforcement des relations avec l’Inde est la pierre angulaire de la stratégie de l’administration Biden dans la région indo-pacifique, notamment à travers la réunion du Quad (États-Unis, Australie, Japon, Inde) pour contrebalancer l’influence de la Chine. Cette dernière a d’ailleurs signé un accord de sécurité avec les îles Salomon le vendredi 22 avril. La possibilité de l’installation d’une base militaire chinoise dans cet État du Pacifique inquiète les autorités américaines et australiennes.