• Mercredi dernier, le 20 avril, Charles Michel s’est rendu à Kyiv pour réaffirmer le soutien de l’Union européenne à l’Ukraine, assurant à Volodymyr Zelensky que ce dernier « n’est pas seul […] que l’UE mettra tout en œuvre pour vous soutenir et pour faire en sorte que l’Ukraine gagne la guerre »1. Cette visite du président du Conseil intervient après que la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen ainsi que Josep Borrell se soient également rendus dans la capitale ukrainienne au début du mois.
  • Lors de sa visite à Kyiv, le HRVP avait annoncé la réouverture de la délégation de l’Union européenne dans la capitale ukrainienne après que celle-ci ait été déplacée à Rzeszow, en Pologne2. Les dirigeants polonais, tchèques et slovaques avaient été les premiers à se rendre à Kiev le 15 mars, alors que les frappes russes se rapprochaient de la capitale. Le 9 avril, Boris Johnson a aussi effectué une visite surprise à Kiev pour y rencontrer le président Zelensky. En revanche, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, s’est vu refuser, le 13 avril, sa demande d’entrée sur le territoire ukrainien en raison de ses anciens liens ambigus avec la Russie de Vladimir Poutine. 
  • L’activité diplomatique reprend ainsi à Kiev depuis le repli stratégique de l’armée russe du Nord de l’Ukraine. Les ambassades de France, d’Italie et de Roumanie ont ainsi repris du service dans la capitale après avoir été délocalisées dans la ville de Lviv,à proximité de la frontière polonaise. Il faut souligner que la Pologne a été l’un des rares pays européens à avoir conservé sa représentation diplomatique, l’ambassadeur Bartosz Cichocki fût même durant un temps le dernier ambassadeur d’un pays européen à être resté en poste à Kyiv3.
  • Dans un entretien accordé au Kyiv Post publié le 21 avril, Volodymyr Zelensky a reconnu « l’importance de la reprise du travail à Kyiv de la délégation de l’Union européenne ainsi que des ambassades de pays amicaux »4. Ce retour de la vie diplomatique s’accompagne de la reprise des services régaliens de l’État ukrainien dans tout le pays, parmi lesquels le retour de l’accès aux soins et à l’éducation pour la population, le retour au travail de services de police ainsi que la reprise des besoins primaires : eau courante, électricité, gaz.
  • Les visites de chefs d’État et de gouvernement ainsi que le retour des ambassades à Kyiv témoignent de l’expression de solidarité des pays européens avec l’Ukraine. Ces relocalisations relèvent toutefois, pour le moment, surtout du symbolique. L’ambassadeur français, Étienne de Poncins, a fait savoir publiquement que le retour de l’ambassade à Kyiv ne doit pas être vu comme le signe qu’il est possible pour les citoyens français de s’y rendre à nouveau, « c’est en réalité tout l’inverse »5.
  • Les pays qui se sont montrés très solidaires vis-à-vis de l’Ukraine mais qui n’ont pour le moment pas pris la décision de rouvrir leur ambassade à Kyiv – pensons à l’Allemagne ou aux États-Unis – ont évoqué les menaces sécuritaires qui continuent de peser sur la capitale ukrainienne, malgré le danger moins imminent posé par l’armée russe par rapport aux semaines précédentes. Toutefois, la pression exercée par des élus et anciens diplomates américains pourraient inciter l’administration Biden à une réouverture anticipée de l’ambassade américaine à Kyiv6.