• Depuis la première élection européenne au suffrage universel direct en 1979, les députés européens sont élus à la proportionnelle à l’intérieur du cadre national, en fonction du poids démographique de chaque État membre. Sur 705 députés au Parlement européen, l’Allemagne, pays le plus peuplé de l’Union, avec 83 millions d’habitants, a 96 eurodéputés et Malte, pays le moins peuplé de l’Union, avec 500 000 habitants, est représentée par 6 eurodéputés.
  • Cependant, il faut rappeler qu’au sein du Parlement européen, les eurodéputés ne siègent pas en fonction de leur nationalité, mais se placent en fonction de leur orientation politique dans les groupes politiques européens (GUE, SD,Verts, Renew, PPE, ECR,ID, Non-inscrits). 
  • Face à ces déséquilibres démographiques, mais aussi pour répondre à plusieurs défis, dont une abstention importante – bien qu’en baisse lors des élections de 2019 – et la nationalisation des campagnes électorales, l’idée de créer des listes électorales transnationales revient régulièrement dans le débat européen. En 2019, Yanis Varoufakis, ancien ministre des finances grec, avait fait une tournée européenne pour promouvoir l’idée, sans rencontrer de réel succès. Mais, elle est revenue sur le devant de la scène lors de la publication du contrat de coalition allemand, où les trois partis s’engageaient à soutenir « un droit de vote européen unique avec des listes en partie transnationales et un système de Spitzenkandidat obligatoire ».
  • Or, le 8 mars au Parlement européen, un accord informel a été conclu par des négociateurs des groupes PPE, S&D, Renew et Verts au sein de la Commission des affaires constitutionnelles pour créer une circonscription électorale européenne qui permettrait à tous les citoyens européens, d’élire 28 eurodéputés lors des élections européennes de 2024. Les autres eurodéputés resteraient élus sur des listes nationales. Il ne s’agit donc pas d’une liste européenne unique, mais d’un système double, qui s’apparente à un compromis.
  • Pour se présenter dans la circonscription européenne, il faudra constituer des listes européennes paritaires, sans être forcément rattaché aux groupes politiques européens déjà existants. Les quatorze premiers candidats d’une liste européenne devront aussi remplir des conditions de nationalité pour avoir une représentation équilibrée des élus en fonction de leur origine géographique. Trois groupes d’États membres seraient créés en fonction de la taille de leur population, mais ces groupes n’incorporeraient pas un nombre identique de pays. L’inscription des quatorze premières personnes sur une liste transnationale se ferait sur la base de trios de candidats provenant des trois groupes de pays mentionnés. Enfin, les quatorze candidats en dernière position sur une liste européenne n’obéiraient pas à ces règles.
  • Néanmoins, l’accord informel sur des listes transnationales doit encore être validé par le Parlement européen en commission parlementaire et en session plénière.