• Depuis le coup d’État manqué de 2016, la Turquie a renforcé ses relations diplomatiques avec la Russie de Vladimir Poutine. Bien que membre de l’OTAN depuis 1952, la Turquie a acheté des systèmes de défense anti-missiles S-400 russes en juillet 2019 et, malgré des vues divergentes, les deux pays coopèrent également dans le règlement du conflit syrien. 
  • Mais sur le dossier ukrainien, Ankara s’oppose à Moscou. La Turquie est favorable à l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN, ne reconnaît pas l’annexion de la Crimée de mars 2014 et soutient la minorité Tatare turcophone de la région. 
  • Ankara a vendu à Kiev, en octobre 2019 des drones turcs Bayraktar TB2. Ces derniers ont donné un avantage décisif à l’Azerbaïdjan lors de la guerre du Haut-Karabagh à l’automne 2020 et qui pourraient être utilisés par l’Ukraine en cas d’invasion russe 1.
  • L’alliance turco-ukrainienne est aussi liée au rapport de forces dans la mer Noire où, depuis 2014, la Russie est redevenue la puissance dominante. En s’alliant avec l’Ukraine, Erdoğan cherche à contrebalancer la puissance de Moscou. 
  • Mais, Ankara ne veut pas s’opposer frontalement à Moscou. Le 26 janvier, Erdoğan a exhorté Vladimir Poutine à ne pas envahir l’Ukraine, car une telle attaque militaire « serait irrationnelle ». Il a proposé aux présidents russe et ukrainien de tenir des pourparlers à Ankara pour apaiser les tensions, proposition refusée par la partie russe.
  • Quelques jours avant cette visite la Turquie a aussi assuré à la Russie qu’elle continuait de soutenir la Convention de Montreux de 1936, qui permet de restreindre la navigation des forces de l’OTAN dans la mer Noire2.