Réunion de la FED : Une remontée des taux directeurs attendue en mars

La décision de la FED était très attendue au moment où l’inflation aux États-Unis a atteint 7 % en décembre 2021, soit le plus haut niveau jamais enregistré depuis 1982. En 2021, la FED avait continué sa politique de taux directeurs faibles, malgré une inflation déjà en hausse. Au sein du conseil des gouverneurs de la FED, on espérait que cette augmentation des prix soit temporaire et on justifiait cette politique accommodante par la recherche du plein-emploi, dans un contexte de reprise économique post-Covid.

Si le chômage aux États-Unis est presque revenu à son niveau d’avant crise (3,9 % début 2022), le pouvoir d’achat des américains s’érode avec des augmentations de salaires (4,8 % en novembre 2021 sur une année) qui n’arrivent pas à suivre l’inflation. Lael Brainard, membre du conseil des gouverneurs de la FED avait déclaré le 13 janvier au Congrès américain : « L’inflation est trop élevée et les travailleurs de tout le pays s’inquiètent de savoir jusqu’où leur fiche de paie sera affectée » ¹.

En décembre 2021, La FED avait prévu d’augmenter ses taux directeurs progressivement à trois reprises en 2022 à partir du mois de mars, pour arriver à des taux directeurs en moyenne de 0,9 % à la fin de l’année. En organisant une réunion du conseil des gouverneurs fin janvier, la FED risquait d’accélérer la remontée des taux.

Wall Street s’est inquiété d’une éventuelle hausse des taux directeurs de la FED plus précoce. Les valeurs boursières ont chuté le lundi 24 janvier, comme lors de la semaine précédente ². Les marchés financiers s’attendent ainsi à un ralentissement des investissements provoqué par la future hausse des taux directeurs.

L’inflation en zone euro est moins importante qu’aux États-Unis (5 %), mais une remontée des taux par la FED pourrait pousser la BCE à suivre cette voie, en ralentissant son programme de rachat de dettes publiques sur les marchés secondaires. Christine Lagarde s’est pourtant voulu rassurante il y a une semaine, en indiquant que l’inflation en Europe allait se “stabiliser et baisser graduellement” en 2022 ³.