Nuno P. Monteiro et Fritz Bartel (ed.), Before and After the Fall. World Politics and the End of the Cold War, Cambridge University Press

«  Alors que la guerre froide touchait à sa fin en 1991, le président américain George H. W. Bush y voyait l’aube d’un « nouvel ordre mondial » qui imposerait la paix et propagerait le capitalisme démocratique et libéral. Trente ans plus tard, avec la montée en puissance de la Chine, la résurgence de la Russie et le populisme qui agite le monde occidental, il est clair que le pronostic de Bush était erroné. Dans ce livre, d’éminents spécialistes des affaires internationales offrent un nouvel éclairage sur les raisons pour lesquelles les espoirs de l’après-guerre froide ont été déçus. Alors que le monde marque le trentième anniversaire de l’effondrement de l’Union soviétique, ce livre réunit des historiens et des politologues pour examiner les changements et les continuités de la politique mondiale qui sont apparus à la fin de la guerre froide et ont façonné le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.  »

Parution le 23 décembre

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Vincent Duclert, Premiers combats. La démocratie républicaine et la haine des juifs, Gallimard

«  Face à tant d’impuissance pour agir et penser aujourd’hui face à l’antisémitisme, il n’est pas vain de rappeler à la France, à l’Europe, le meilleur de ce qu’elles ont été dans le passé, afin de demeurer capables encore d’édifier des sociétés démocratiques. Ces récits de combats héroïques réinsufflent à la raison démocratique un supplément d’âme. Il ne suffit pas d’invoquer la démocratie pour la défendre. On doit «  croire  » en elle et trouver, dans cette croyance de raison, le courage de se battre pour elle. En 1910, Charles Péguy écrit dans Notre jeunesse que l’affaire Dreyfus «  ne finira jamais  ». Plus elle est finie, explique-t-il, «  plus elle prouve  ». 

Parution le 2 décembre

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Katerina Clark, Eurasia without Borders. The Dream of a Leftist Literary Commons, 1919–1943, Harvard University Press

«  Katerina Clark retrace les efforts déployés pendant l’entre-deux-guerres par les écrivains de gauche soviétiques, européens et asiatiques pour créer un espace commun eurasien : un espace culturel unique qui surmonterait les différences nationales, culturelles et linguistiques au nom d’une esthétique anticapitaliste, anti-impérialiste et, plus tard, antifasciste. 

Au cœur de cette histoire se trouve le bras littéraire de l’Internationale communiste, ou Komintern, ancré à Moscou mais atteignant Bakou, Pékin, Londres et bien d’autres endroits. Il implique divers réseaux d’écrivains originaires de Turquie, d’Iran, d’Inde et de Chine, mais aussi d’Union soviétique et d’Europe. Entre 1919 et 1943, tous ont cherché à établir une nouvelle littérature mondiale pour rivaliser avec la république des lettres capitaliste occidentales.

Eurasia without Borders révise la vision standard des mouvements littéraires mondiaux du XXe siècle. Le discours eurocentrique se concentre sur les interactions transatlantiques, omettant largement la gauche internationale et ses membres asiatiques. Dans le même temps, les études postcoloniales ont négligé le monde aligné sur le socialisme en faveur de l’affrontement entre l’impérialisme européen occidental et la résistance subalterne. Katerina Clark fournit éclaire une littérature originale qui cherchait à fusionner les traditions européennes et asiatiques vernaculaires au nom d’une culture post-impérialiste.  »

Paru le 2 novembre

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Camille Peugny, Pour une politique de la jeunesse, Le Seuil

«  De nombreuses réformes sont menées au nom de l’avenir des « jeunes », qu’il s’agisse de financer les retraites ou de réduire la dette. Pour autant, la France n’a aucune politique en direction de la jeunesse. Les dispositifs qu’on empile s’adressent à telle ou telle catégorie, sans jamais être arrimés à une réflexion d’ensemble. Une vraie politique de la jeunesse doit répondre à deux objectifs. D’abord, dans une société vieillissante, combler le fossé entre les jeunes, confrontés à une précarité grandissante, et les plus âgés, mieux protégés. Surtout, réduire les inégalités qui fracturent la jeunesse et, plus que jamais, menacent la cohésion sociale.  »

Parution le 21 janvier

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Antoine Compagnon, Proust du côté juif, Gallimard

« Il n’y a plus personne, pas même moi, puisque je ne peux me lever, qui aille visiter, le long de la rue du Repos, le petit cimetière juif où mon grand-père, suivant le rite qu’il n’avait jamais compris, allait tous les ans poser un caillou sur la tombe de ses parents. » 

Tout le monde cite cette phrase mystérieuse de Proust, comme si elle résumait ses sentiments à l’égard du judaïsme, déclinait son identité́ juive. Mais personne ne sait d’où elle vient. Madame Proust, née Jeanne Weil, ne s’était pas convertie : « Si je suis catholique comme mon père et mon frère », rappelait Proust en 1896 à Robert de Montesquiou, dont un propos antisémite l’avait blessé, « par contre, ma mère est juive ». Certains voient dans cette phrase de la distance et de l’indifférence, ou même de la honte de soi comme Juif, de même qu’ils soupçonnent d’antisémitisme les portraits de Swann, Bloch ou Rachel dans la Recherche. Or elle parut pour la première fois en anglais dans un hebdomadaire sioniste, The Jewish Chronicle, aussitôt après la mort de Proust, dans un hommage signé par André Spire. 

D’où une enquête de deux côtés. D’une part dans la communauté́ juive. Comment Proust fut-il lu durant les années 1920 et 1930, à la fois dans la presse consistoriale, qui n’avait que faire de son roman, et par les jeunes sionistes, qui se prirent de passion et firent de Proust un acteur de la « Renaissance juive » ? D’autre part autour du Père-Lachaise, dans le caveau de Baruch Weil, fabricant de porcelaine, vice-président du consistoire israélite de Paris, l’arrière-grand-père de Proust, et de sa nombreuse descendance, dont Nathé Weil, le grand-père de Proust, son grand-oncle Louis et divers oncles et tantes, cousins et cousines inconnus jusqu’ici, des colons en Algérie, un ingénieur bibliophile, un compositeur fou. 

De surprise en surprise, les deux fils de l’intrigue se nouent, les deux côtés se rencontrent. Le destinataire de la lettre renfermant la fameuse phrase est identifié (c’est Daniel Halévy, le camarade de Proust au lycée Condorcet), et le manuscrit de la nécrologie d’André Spire retrouvé (la fameuse phrase y figure dans un collage). Le côté juif de Proust n’aurait-il plus de secret ?  »

Parution le 27 janvier

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Michael North, A World History of the Seas. From Harbour to Horizon, Bloomsbury

«  Rédigé pour démontrer la connectivité mondiale des mers, mais aussi pour mettre en évidence les puissances maritimes régionales à différentes époques, From Harbour to Horizon prend les marins, les marchands et les migrants comme protagonistes de ces histoires et explore comment leurs expériences et leurs perceptions des mers ont été consolidées par le commerce et les échanges culturels. Rassemblant les différentes historiographies maritimes du monde et soulignant leur unité, ce livre montre comment l’océan a été un espace vital et naturel de la mondialisation. Transportant des marchandises, créant des alliances, reliant les continents et véhiculant la culture, l’histoire de l’océan a joué un rôle central dans la création de notre monde moderne globalisé.  »

Parution le 30 décembre

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Deborah Bauer, Marianne Is Watching. Intelligence, Counterintelligence, and the Origins of the French Surveillance State, University of Nebraska Press

«  Dans Marianne Is Watching, Deborah Bauer examine l’histoire des services d’espionnage et de contre-espionnage français à l’époque de leur professionnalisation, entre la défaite face à la Prusse en 1870 et le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Elle soutient que l’expansion des pratiques de surveillance reflète un changement dans la façon d’envisager la manière de protéger au mieux la nation. En guidant le lecteur à travers les modalités et les résultats de la professionnalisation du renseignement, elle fusionne l’histoire traditionnelle centrée sur l’État avec l’analyse sociale et culturelle pour fournir une compréhension moderne du renseignement et de son rôle dans la formation de l’État.  »

Parution le 1er décembre

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Amedeo Feniello, Demoni, venti e draghi : Come l’uomo ha imparato a vincere catastrofi e cataclismi, Laterza

«  Au XIVe siècle, à la fin de notre Moyen Âge, la planète entière a été secouée par une série de chocs violents : épidémies, catastrophes environnementales et changement climatique. Soudain, c’est comme si les démons, les vents et les dragons se déchaînaient ensemble pour punir l’orgueil de l’homme. De la Chine à l’Europe, la peste noire s’est répandue, une épidémie qui semblait annoncer l’apocalypse, accompagnée d’inondations furieuses et de gigantesques essaims de sauterelles. D’un bout à l’autre de l’Eurasie, les conséquences d’un changement soudain de température et le début de ce que l’on appelle le « petit âge glaciaire » se sont fait sentir. Pourtant, les humains ont été capables de réagir au traumatisme de ces événements dramatiques. Lentement, des « paysages adaptatifs » ont émergé, de nouvelles formes d’organisation sociale, politique et économique qui ont fait entrer le monde dans une nouvelle phase.  »

Paru le 18 novembre

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Ian Campbell, Holy War. The Untold Story of Catholic Italy’s Crusade Against the Ethiopian Orthodox Church, Hurst

«  En 1935, l’Italie fasciste a envahi l’État souverain d’Éthiopie – une guerre de conquête qui a déclenché une série d’événements dont le point culminant a été la Seconde Guerre mondiale. Dans cette histoire de deux Églises, l’historien Ian Campbell apporte une nouvelle perspective à cette histoire, révélant que les évêques de l’Église catholique italienne ont facilité l’invasion en la sanctifiant comme une croisade contre la deuxième plus ancienne Église nationale du monde. Les cardinaux et les archevêques ont orchestré le soutien de l’Italie catholique aux armées d’invasion du Duce en dénonçant les chrétiens éthiopiens comme hérétiques et schismatiques et en annonçant que l’attaque était une mission divine.

Campbell rassemble des preuves issues de trois décennies de recherche pour exposer le martyre de milliers de membres du clergé de l’Église éthiopienne, l’incendie et le pillage de centaines d’anciens monastères et églises d’Éthiopie, ainsi que l’instigation et l’armement d’un djihad contre la chrétienté éthiopienne. Enfin, il retrace comment, après la reddition de l’Italie aux Alliés, les horreurs de ce pogrom ont été balayées sous le tapis de l’histoire, et les principaux coupables mis sur le chemin de la sainteté.  »

Paru le 11 novembre

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Suzanne Husson et Juliette Lemaire (dir.), Les trois Républiques. Platon, Diogène de Sinope et Zénon de Citium, Vrin

«  Si la République de Platon continue à inspirer notre présent, ses deux petites sœurs les Républiques de Diogène de Sinope et de Zénon de Citium n’ont pas survécu aux aléas de la transmission des textes. Pourtant ces trois ouvrages forment une trilogie parcourue par des thèmes communs comme la communauté des femmes et des enfants et scandée par des ruptures, les Républiques cyniques et stoïciennes étant écrites contre Platon, mais aussi en mutuel décalage. Ce volume, accompagné d’un recueil des fragments des Républiques de Diogène et de Zénon, tente pour la première fois de les lire toutes trois en regard, s’interrogeant sur leur commune origine ainsi que sur les sources de leurs divergences.  »

Parution en décembre

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Crédits
Toutes les citations sont des extraits des quatrièmes de couverture rédigées par les éditeurs.