• Il s’agit du grand rendez-vous annuel des 57 ministres des Affaires étrangères des États membres, provenant de l’Europe, de l’Asie centrale et de l’Amérique du Nord 1 et la plupart des discussions porteront sur la région du voisinage oriental de l’Europe. En particulier, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a prévu d’y participer. 
  • L’Azerbaïdjan sera le principal sujet de ce Conseil. Ces dernières semaines, des tensions sont survenues dans la région du Haut-Karabagh, dont des tirs d’artillerie azerbaïdjanais sur le territoire arménien limitrophe de la province controversée, qui ont entraîné une quinzaine de morts. Le 16 novembre, journée de violences particulièrement soutenues 2, un accord avec l’Azerbaïdjan, sous la médiation de la Russie, avait été trouvé.  
  • Ces tensions interviennent un an après la guerre ayant opposé l’Azerbaïdjan et l’Arménie, qui avait abouti à un cessez-le-feu signé dans la nuit du 9 au 10 novembre 2020 3 sous l’égide de la Russie, qui avait alors déployé des soldats pour assurer la paix dans la région. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait alors multiplié les provocations envers le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, affirmant notamment « Nous [l’]avons forcé à signer le document, cela revient à une capitulation ».
  • L’objet de cette « guerre intermédiaire », le Haut-Karabagh, est un sujet de tension fréquent entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. La région est en effet rattachée au premier pays dans le droit international mais la majorité de sa population est arménienne. Cette guerre a par ailleurs permis à la Turquie, très proche de l’Azerbaïdjan, les deux pays partageant notamment la même langue, de renforcer son influence dans la région, sous l’œil d’abord attentiste de la Russie. Deux autres acteurs étaient indirectement impliqués dans la guerre : l’Iran, soutien de l’Arménie pour contrer l’accroissement de l’influence turque, et Israël, soutien supposé de l’Azerbaïdjan. 
  • Dans sa conversation avec Le Grand Continent, Charles Michel affirmait, au sujet des États membres du Partenariat oriental  « ce sont nos voisins et nous avons intérêt à ce que ces pays-là connaissent du développement économique, de la prospérité, de la stabilité et partagent le plus possible des valeurs proches des nôtres. […] C’est pourquoi j’ai modestement retroussé mes manches dans le cadre du Partenariat oriental, pour être engagé en Géorgie, en Moldavie, lors du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabagh. C’est pourquoi j’ai soutenu une position commune claire et forte sur le Bélarus. » 
  • Lavrov a également prévu de présenter une proposition de document ministériel pour lutter contre l’usage d’Internet à des vocations terroristes.