• La Russie a testé un missile anti-satellite le 15 novembre. Ce test était une démonstration de force par un tir visant à détruire l’un de ses propres satellites, inactif depuis 1984. La course à l’armement spatial a débuté dès les années 19701.
  • Les astronautes de la Station spatiale internationale – deux étant de nationalité russe – se sont préparés à une éventuelle évacuation face à ce tir et aux débris qu’il a créés et qui sont désormais en orbite autour de la Terre. Les États-Unis ont immédiatement dénoncé ce tir, qui a été qualifié « d’irresponsable » par les responsables de la NASA comme de l’OTAN. Anthony Blinken a affirmé que les États-Unis envisageaient une « réponse » face à ce test.
  • La Chine avait testé en 2007 une arme cinétique à incidence directe, en engendrant un nuage de plus de 3 000 débris spatiaux. Selon Roscomos, la semaine dernière, l’ISS a été contrainte de s’écarter de la trajectoire des plus de 2500 débris encore en orbite provoqués par ce test. Cette politique spatiale est une ambition de longue date de la Chine : dès les années 1950, Mao Zedong affirmait l’importance pour la Chine d’être une puissance spatiale, ambition que Deng Xiaoping commence à réaliser dès les années 19802.
  • Plus récemment, l’Inde a testé avec succès une arme antisatellite en mars 2019. Ce test, fait à 300 kilomètres au-dessus de la surface terrestre, une altitude relativement basse, a également créé des centaines de débris et avait déjà suscité des critiques compte tenu du danger qu’il pouvait provoquer pour les autres satellites en orbite3.
       
  • Selon des sources proches du dossier, les armées cherchent aujourd’hui à se doter d’armes moins destructrices et plus discrètes qui utilisent des impulsions électromagnétiques, des lasers et des micro-ondes pour désactiver temporairement ou rendre aveugles les satellites visés. Des recherches sont également menées sur les missiles hypersoniques, dont la Chine, comme les États-Unis et la Russie, cherchent à se doter4.
  • Les États-Unis, qui ont la suprématie sur ce type d’armement, avaient effectué un test similaire en 2008 en détruisant l’un de leurs satellites espions en perdition. Les essais russes sont d’autant plus dérangeant que l’armée américaine est de plus en plus dépendante des satellites5. Le premier missile anti-satellite a été développé par les États-Unis et testé en 1959, mais l’essai a échoué.  
  • D’ici 2040 le marché spatial devrait avoir triplé, passant de 350 milliards de dollars à 1100 milliards. Pour l’Union, l’accès à l’espace est un élément clé de la souveraineté technologique qui accompagne la réflexion sur l’autonomie stratégique.