• La normalisation des relations du Maroc avec Israël date de décembre 2020 dans le cadre d’un accord trilatéral impliquant les États-Unis qui, en échange, ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Le Maroc a été le quatrième État de la région, après les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan à normaliser partiellement ses relations diplomatiques avec l’Israël. Le 11 août dernier, le ministre des Affaires étrangères israélien Yaïr Lapid s’est rendu au Maroc, une première depuis 2003. 
  • La compagnie aérienne Royal Air Maroc a annoncé, le 9 novembre, l’ouverture de la première ligne reliant le Maroc à Israël1. Cette liaison sera effective le 12 décembre et trois puis, à terme, cinq vols par semaine seront effectués entre les deux pays. Selon un communiqué de la compagnie, cette ouverture « répond aux attentes de la communauté marocaine établie en Israël qui entretient des liens forts avec son pays d’origine ».
       
  • En liant la question de la normalisation à la question du Sahara occidental, le royaume faisait un choix pragmatique, qui lui permettait de s’assurer le soutien de l’opinion publique (41 % des citoyens marocains approuvent la normalisation). Mais elle a également conduit à une intensifications des tensions avec l’Algérie – qui soutient ouvertement le Front Polisario. Le 13 novembre 2020, les tensions s’étaient accrues entre le Front Polisario et le Maroc, entraînant la rupture du cessez-le-feu de 1991. Le chef du mouvement indépendantiste, Brahim Ghali, a appelé à une intensification de la lutte armée le 19 novembre2.
  • Les tensions entre Rabat et Alger se sont particulièrement intensifiées ces derniers mois, avec notamment la rupture par l’Algérie des relations diplomatiques avec le Maroc le 24 août, et la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui relie le champ gazier de Hassi R’Mel (Algérie) à l’Espagne et au Portugal, ainsi que l’affaire Pegasus, qui a dévoilé que 6 000 numéros algériens auraient été espionnés.
       
  • Hier, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas était en visite officielle en Russie, auprès de laquelle il cherche une solution au conflit qui l’oppose à Israël. En effet, la Russie est membre du Quartet composé par les Nations unies, les États-Unis et l’Union européenne, et l’Autorité palestinienne choisit de s’appuyer sur Moscou : « Nous avons des relations et une amitié solides avec la Russie, et il existe entre nous des points d’entente communs liés à l’approche de la solution à deux États. Par conséquent, nous pensons que la Russie jouera un rôle plus efficace en raison de sa force et de son influence dans les relations internationales. » selon Ahmad Majdalani, ministre du Travail de l’Autorité palestinienne3.