• Le sommet se déroule en présence de Kamala Harris, en visite en France depuis le 9 novembre. Chargée du dossier de l’immigration par Joe Biden, la vice-présidente a récemment adopté un discours de fermeté vis-à-vis des immigrants clandestins venus d’Amérique centrale : “ne venez pas”. La question migratoire et humanitaire est également au cœur de la situation libyenne et européenne : outre les discours des différentes parties, d’éventuelles mesures adoptées à l’issue du sommet sont attendues.
  • Le sommet est présidé par la France, l’Allemagne, l’Italie, les Nations unies et la Libye. Seront également présents, en plus de la vice-présidente américaine, le président égyptien al-Sissi ainsi que le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov et un certain nombre de voisins de la Libye, en particulier quatre pays frontaliers : la Tunisie, le Niger, le Tchad et l’Algérie.   
  • Le départ des forces armées, la transition politique, la situation humanitaire et la question des flux migratoires en Libye seront discutés. La présence de troupes turques, de mercenaires syriens, de mercenaires du groupe Wagner, liés à la Russie, et des mercenaires soudanais, sera également discutée, beaucoup de parties en présence étant favorables au départ des quelque 20 000 mercenaires étrangers qui seraient présents sur le territoire libyen1
  • Les élections législatives et présidentielles devaient avoir lieu simultanément, le 24 décembre prochain. Les présidentielles sont maintenues à cette date, mais les législatives ont finalement été déplacées à fin janvier. Les dépôts de candidature ont débuté le 8 novembre.
  • Le bon déroulement de l’exercice démocratique est une priorité pour la communauté internationale, afin de sortir le pays de la situation qu’il connaît depuis 10 ans, avec la chute du régime du colonel Kadhafi en 2011. Les craintes concernant l’instabilité et la contestation du premier scrutin présidentiel du pays ne sont pas dissipées alors que des sujets de tension ont opposé Mohammed el-Menfi, le président du Conseil présidentiel, une institution de trois membres représentant les trois régions libyennes (le Fezzan, la Tripolitaine et la Cyrénaïque) mise en place en février au Premier ministre Abdelhamid Dbeibah, chef du gouvernement intérimaire2.
  • L’homme fort de l’Est libyen et commandant de l’Armée nationale libyenne (ANL), Khalifa Haftar, est une figure controversée. Il y a quelques semaines, une loi électorale ratifiée (sans vote) par le Parlement a été contestée par le Haut Conseil d’État car considérée comme conçue pour et trop favorable au maréchal Haftar, avec qui la France entretient des relations privilégiées.
  • La situation en Libye est enfin caractérisée également par la contestation de la guerre et les blocages de la société civile. Olivier Vallée revenait dans nos colonnes sur le dernier numéro de la revue Hérodote, consacré à l’analyse du chaos libyen : « ​​deux femmes, une députée et une activiste, se sont levées, chacune, contre les entreprises de guerre et la corruption du maréchal Haftar. Elles ont illustré à la fois la vitalité et la modernité d’une société civile s’incarnant dans des figures féminines. Mais aussi sa fragilité. Toutes deux ont été assassinées ».