• Le Japon est une monarchie constitutionnelle avec un parlement bicaméral, la Diète, composée de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers. L’organisation politique actuelle a été mise en place par la Constitution de 1947, durant la période d’occupation du Japon par les États-Unis, qui a duré d’août 1945 à avril 1952. Le pouvoir exécutif est détenu par le Cabinet, l’équivalent du gouvernement : il est composé du Premier ministre – qui doit être un membre de la Diète et qui est nommé par celle-ci – et de ministres d’État – dont la majorité doit être issue de la Diète. 
  • Le nouveau Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a été élu le 29 septembre à la tête du Parti libéral démocrate, le parti majoritaire au Japon qui a un « quasi-monopole du pouvoir »1. Fumio Kishida avait succédé à Yoshihide Suga, au pouvoir pendant seulement un an – de septembre 2020 au 4 octobre 2021. Le 14 octobre, Kishida a dissous la Chambre des représentants, voulant profiter de l’améliorer de la situation sanitaire japonaise, puisque seulement 731 cas étaient recensés le 13 octobre2
  • Le Premier ministre japonais a défendu un nouveau programme économique – « kishidanomics »3. Ce dernier surnom fait écho aux Abenomics, la politique économique de Shinzo Abe, Premier ministre de 2012 à 2020. Fumio Kishida affirme vouloir en finir avec le néolibéralisme pour promouvoir un capitalisme favorable aux membres de la classe moyenne, ce que Shinzo Abe n’avait pas réussi à faire selon Kishida. Ce dernier prévoit par ailleurs de mettre en place des mesures de relance avoisinant les « dizaines de milliers de milliards de yens ». En réalité, le programme économique du PLD n’est pas novateur, en témoigne le retour de Kishida sur ses engagements en termes de redistribution, dont la nouvelle condition est un retour de la croissance. 
  • Le nouveau Premier ministre japonais ne bénéficie pas d’un soutien aussi large que ses prédécesseurs, sa côte de popularité avoisinant les 50 % à son entrée en fonction4 contre près de 66 % pour Yoshihide Suga au début de son mandat. Ainsi, alors que le PLD avait une majorité à lui seul avec 276 sièges  et détenait, avec son allié de centre-droit, le parti Komeito, 305 sièges depuis les élections de 2017, les projections donnent une majorité bien plus faible à la coalition, avec 212 à 255 sièges pour le PLD5
  • Une des promesses de campagne de Kishida est le doublement des dépenses liées à la défense dans le cadre de sa confrontation avec la Chine en mer de Chine orientale à propos de l’archipel des îles Senkaku, territoire disputé entre les deux pays. Le budget de la défense passerait ainsi de 1 % à 2 % du PIB japonais6, un objectif potentiellement irréalisable du fait de la dette publique japonaise, mais qui montre le tournant vers une politique militaire plus affirmée du Japon, et en particulier du PLD, parti de droite nationaliste,  alors que ses habitants sont de plus en plus inquiets par les menaces chinoises et nord-coréennes.