Enzo Traverso, Revolution. An Intellectual History, Verso

«  Ce livre réinterprète l’histoire des révolutions du XIXe et du XXe siècle en composant une constellation d’«  images dialectiques  »  : les « locomotives de l’histoire » de Marx, les corps sexuellement libérés d’Alexandra Kollontai, le corps momifié de Lénine, les barricades et les drapeaux rouges d’Auguste Blanqui, la démolition de la colonne Vendôme par la Commune de Paris, entre autres. Il relie les théories aux trajectoires existentielles des penseurs qui les ont élaborées, en esquissant les divers profils des intellectuels révolutionnaires – de Marx et Bakounine à Luxemburg et aux bolcheviks, de Mao et Ho Chi Minh à José Carlos Mariátegui, C. L. R. James et autres esprits rebelles du Sud – en tant qu’exclus et parias. Enfin, il analyse l’enchevêtrement entre révolution et communisme qui a si profondément marqué l’histoire du XXe siècle. Ce livre fusionne ainsi idées et représentations en accordant une importance égale aux sources théoriques et iconographiques, offrant pour notre présent troublé une nouvelle histoire intellectuelle du passé révolutionnaire.  »

Paru le 19 octobre

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Alain Bonjean et Benoît Vermander, L’homme et le grain. Une histoire céréalière des civilisations, Les Belles Lettres

«  Cet ouvrage retrace la longue histoire des interactions entre l’Homme et les céréales.
Depuis les premières tentatives de domestication jusqu’aux applications agronomiques les plus contemporaines de la génomique, depuis les gestes de partage qui scandent le quotidien jusqu’aux rituels agraires les plus élaborés, Alain Bonjean et Benoît Vermander dévoilent la diversité des espèces productrices de grain et celle des sociétés qui s’organisent autour de leur culture.


La domestication des orges, exemplaire du travail poursuivi entre la nature et l’humanité ; la naissance des blés dans le croissant fertile, leur introduction en Europe puis dans le monde entier ; la précoce mise en valeur des millets et l’exubérance du répertoire mythique qui les accompagne ; les transferts et les drames qui ont marqué l’échange colombien, depuis l’introduction du maïs en Europe jusqu’à celle de techniques culturales africaines en Amérique du Nord ; le répertoire élaboré des riz asiatiques et des rituels associés ; la diversité maintenue des céréales africaines, celle des espèces andines trop longtemps négligées, gage d’espoir pour l’humanité… Telles sont quelques-unes des étapes de ce livre, qui ouvre des perspectives inédites sur les rapports entre l’homme et le végétal et sur les crises qui marquent aujourd’hui pareille relation.  »

Parution le 5 novembre

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Delphine Dulong, Premier ministre, CNRS Éditions

«  «  Le Premier ministre existe-t-il ? Ce n’est pas sûr », pointait le politiste Maurice Duverger au lendemain de la promulgation de la Ve République. La nouvelle Constitution institue en effet un régime hybride inédit en plaçant à la tête du pouvoir exécutif deux dirigeants, le Premier ministre et le Président de la République, sans établir de hiérarchie nette entre eux, non plus qu’une claire division des tâches.


Situé au sommet de l’État, au point d’intersection de tous les espaces sociaux, le Premier ministre doit tout à la fois faire fonctionner le gouvernement, assurer les relations avec le Parlement et avec les administrations, recevoir les syndicats comme les représentants des collectivités locales et accueillir les dirigeants étrangers. Rien de moins. Dans le même temps, en vertu d’une règle tacite tôt établie par Charles de Gaulle, il doit s’effacer devant le Président, au point d’accepter d’être parfois ravalé au rang de simple « collaborateur »…

Cette contradiction entre ses importantes fonctions constitutionnelles et sa position dominée vis-à-vis du Président fait du poste de Premier ministre un point d’observation privilégié du fonctionnement et de l’évolution de la Ve République. Car ce rôle central s’est construit avec le temps, par la sédimentation de « précédents », plus encore qu’il n’a été défini en droit.
Soucieuse de rendre compte des effets de position comme de la stratégie des acteurs, des rapports de pouvoir comme des transformations institutionnelles, cette enquête socio-historique mobilisant archives, corpus de presse et témoignages offre un vif éclairage sur les six dernières décennies de la vie politique française et les incohérences qui la structurent.  »

Parution le 10 novembre

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Jean-Yves Tadié, Proust et la société, Gallimard

«  Chaque siècle a besoin d’une Comédie humaine. Celle du XXe nous a été donnée par Marcel Proust. Sa vie a coïncidé avec la meilleure époque de la IIIe République et avec les sources du monde contemporain. Il a observé le remplacement d’une société de cour par une société des élites, et la permanence d’un peuple chargé d’histoire.


C’est le regard de Proust sur ce monde extérieur changeant que nous avons voulu analyser. Si le monde intérieur de l’auteur, avec sa sensibilité et ses passions, nous est bien connu, s’épanouissent également dans son œuvre une sociologie, une géographie et une histoire, chacune de ces disciplines se proposant de rendre compte du monde tel qu’il a été, tel qu’il est. En creux se dessine alors un portrait renouvelé d’un auteur tout à fait dans son siècle.
Quelle surprise de voir Proust, parfois injustement décrit comme un peintre du passé, si sensible à certains aspects de la vie collective moderne  ! Observateur avisé de ses contemporains, il intervient volontiers dans les débats de l’époque (génocide arménien, affaire Dreyfus, séparation de l’Église et de l’État), tout autant qu’il fait preuve d’un grand intérêt pour les progrès techniques nombreux (téléphone, aviation). Homme social évoquant ses fréquentations, boursicoteur peu capable de gérer sa fortune, géographe de Paris et de la province, Proust se dévoile de façon inédite, parfois malgré lui.


Voici donc un parcours à travers un autre monde, et à la découverte d’un autre Proust.  »

Parution le 11 novembre

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Carlo Ginzburg, La lettera uccide, Adelphi

« Face à la variété des thèmes abordés dans ces essais, on peut se demander s’il existe un fil conducteur. Le titre du livre en offre un : « La lettre tue, l’esprit donne la vie » disait Paul de Tarse, opposant la loi juive dans laquelle il était né à la nouvelle foi – le christianisme – dont il était le fondateur. « Il tue » et « il donne la vie » sont des métaphores qui ne doivent pas être prises au pied de la lettre. On peut y répondre par une autre métaphore : la lettre tue ceux qui l’ignorent. De l’analyse approfondie de cas spécifiques émerge une version de la micro-histoire, présentée ici dans une nouvelle perspective. Au centre de ces cas d’études, des personnages célèbres (Machiavel, Michel-Ange, Montaigne) ou semi-inconnus (Jean-Pierre Purry, La C.***) ; un texte ou une image ; un thème (la révélation) ou une lettre de l’alphabet. Et un élément récurrent : la réflexion sur la méthode, sur l’enchevêtrement du « hasard » et de la « chance » – entre les études de cas et les éléments aléatoires, souvent délibérément produits. « Le livre dont vous avez besoin peut se trouver à côté du livre que vous cherchez » : le lecteur découvrira les résultats souvent imprévisibles de cette déclaration d’Aby Warburg. »

Paru en octobre

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Klaus Larres, Uncertain Allies. Nixon, Kissinger and the Threat of a United Europe, Yale University Press

« Les États-Unis ont longtemps été tiraillés entre la promotion d’une Europe occidentale unie pour renforcer leur défense de l’Occident et la crainte qu’une Europe occidentale plus unie ne se soumette pas à leur leadership politique et économique. L’époque du soutien inconditionnel à l’unité européenne s’est limitée à l’immédiat après-guerre. Les positions des trois derniers présidents américains – l’unilatéralisme de Bush, l’insistance d’Obama sur le «  leading from behind  » et l’hostilité ouverte de Trump envers l’Union européenne – ont été préfigurées par les stratégies économiques et géopolitiques de Washington dans les années 1960 et 1970. En se concentrant sur les politiques de Richard Nixon et d’Henry Kissinger, Klaus Larres soutient que leurs années de mandat ont constitué un tournant majeur lorsque l' »hégémonie bienveillante » a fait place à une attitude envers l’Europe qui était rarement plus que tiède, souvent même carrément hostile. »

Parution le 30 novembre

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Roland Ennos, L’Età del legno, Einaudi

« La base de notre relation avec le bois réside dans ses propriétés extraordinaires. C’est un matériau structurel polyvalent qui n’a pas son pareil à cet égard. Il est plus léger que l’eau et pourtant, pour le même poids, il est aussi dur, solide et résilient que l’acier et résiste à la traction et à la compression. Il est facile à façonner, car il se fend facilement et il est suffisamment tendre pour être coupé, surtout lorsqu’il est vert. On le trouve dans des tailles suffisamment grandes pour supporter une maison, mais il peut être coupé en outils de la taille d’un cure-dent. Il peut durer des siècles, s’il est maintenu constamment sec ou humide, ou même brûler, pour nous tenir chaud, cuire les aliments et faire fonctionner d’innombrables processus industriels. Avec tous ces avantages, le rôle central du bois dans l’histoire de l’humanité semble non seulement compréhensible, mais inévitable. 

Ce livre réfute l’idée répandue selon laquelle le bois n’est guère plus qu’une relique obsolète de notre lointain passé. Il montre comment, pendant la majeure partie de notre séjour sur cette planète, l’homme a vécu dans une ère dominée par les matériaux les plus polyvalents, et comment, à bien des égards, c’est toujours le cas. Et enfin, comment, pour le bien de l’environnement et de notre bien-être psychophysique, nous devons revenir à l’âge du bois. 

Parution le 30 novembre

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Emmanuel Droit, Les suicidés de Demmin. 1945, un cas de violence de guerre, Gallimard

«  30 avril 1945  : Hitler se suicide dans son bunker de la chancellerie de Berlin. Au même moment, au nord de la capitale du Reich, des unités de l’Armée rouge s’apprêtent à investir Demmin, une petite ville de Poméranie-Occidentale à la confluence de trois cours d’eau  : la Peene, la Trebel et la Tollensee. En faisant exploser les trois ponts qui enjambent la ville hanséatique, les dernières unités de la Wehrmacht rendent impossible tout repli des habitants vers l’ouest de l’Allemagne. Pris au piège, terrés dans leurs caves, ces derniers attendent anxieusement l’arrivée des Soviétiques, présentés depuis des mois par la propagande nazie de Goebbels comme des «  bêtes bolcheviques  ».


Et puis tout bascule en quelques heures… Les Soviétiques transforment Demmin en un espace de violence, se livrant à des pillages et à des viols dans une ville en proie aux flammes d’un gigantesque incendie. Ce drame qui se joue à Demmin entre le 30 avril et le 4 mai 1945 est très particulier dans la mesure où ce déchaînement de violence conduit des centaines de personnes, à commencer par des femmes et des enfants en bas âge, à se suicider. Comment cette ville a-t-elle pu être le théâtre de cette «  orgie de suicides  »  ? Ce suicide collectif a-t-il été le résultat d’un «  mouvement de panique  »  ? A-t-il constitué de manière consciente une stratégie de sortie de guerre  ? Dans quelle mesure le discours idéologique de fin du monde diffusé par les nazis a-t-il pu influencer le comportement collectif des habitants de Demmin  ?

En s’appuyant sur de nombreux témoignages, cette enquête historique cherche à comprendre et à donner du sens à cette «  pulsion suicidaire allemande  » en sortant des schémas interprétatifs globaux sur la violence de guerre.  »

Parution le 18 novembre

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Sabine Dullin, L’ironie du destin, Une histoire des Russes et de leur empire (1853-1991), Payot

«  Les dirigeants de l’Empire russe puis soviétique n’ont cessé de lancer des politiques aboutissant à des résultats contraires. Les tsars voulurent agrandir, consolider et moderniser l’Empire en le russifiant et en lui donnant les contours d’un État-nation à l’européenne assorti d’un Empire colonial ; le résultat, ce furent des défaites, d’amples révoltes et l’éclatement de l’Empire en 1917. Les bolcheviks voulurent supprimer l’Empire et abolir l’État et les frontières ; le résultat, ce fut la constitution d’un vaste Empire autoritaire et bureaucratique derrière une frontière épaisse. En Union soviétique, une société socialiste devait être fondée, homogène et égalitaire, débarrassée du nationalisme et de la domination des Russes ; mais lorsque l’URSS s’effondra en 1991, la principale « réussite » du communisme avait été la consolidation de nations qui prirent alors leur indépendance et la restauration d’une Russie dominant son étranger proche. En sept dates clés, Sabine Dullin explique cette ironie du destin et nous aide à comprendre ce qui motive depuis plus de 150 ans notre plus puissant voisin. »

Parution le 10 novembre

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Mark Mazower, The Greek Revolution. 1821 and the Making of Modern Europe, Allen Lane

«  Dans les années d’épuisement et de répression qui ont suivi la défaite de Napoléon en 1815, une cause a galvanisé d’innombrables personnes en Europe et aux États-Unis : la liberté de la Grèce. Face à un défi quasi impossible, les habitants des villages, des vallées et des îles de Grèce se sont soulevés contre le sultan Mahmud II et ont affronté la puissance des forces armées impériales ottomanes, ses cavaliers turcs, ses fantassins albanais et les redoutables Égyptiens. Malgré les plus terribles désastres, ils ont tenu bon jusqu’à ce que l’intervention militaire de la Russie, de la France et de la Grande-Bretagne garantisse finalement le royaume de Grèce.

Marl Mazower rassemble les différents volets de cette histoire. Il nous fait pénétrer dans l’esprit des conspirateurs révolutionnaires, dans la terreur des villes assiégées, dans les histoires des prêtres itinérants, des marins et des esclaves, des héros ambigus et des femmes et enfants sans défense qui luttent pour rester en vie au milieu d’un conflit d’une extraordinaire brutalité. En parcourant la Méditerranée orientale et bien au-delà, il explore la place centrale de la lutte dans la création du romantisme et d’un nouveau type de politique qui a fait affluer des volontaires de toute l’Europe pour mourir en faveur des Grecs. Ce livre raconte comment les hommes d’État se sont confrontés à une force encore plus puissante qu’eux – la force du nationalisme – et comment des personnes ont décidé de voir leur monde différemment et, au prix d’un sacrifice souvent terrible pour eux-mêmes et leurs familles, ont changé l’histoire.  »

Parution le 3 novembre

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Paul Guillibert, Terre et capital. Pour un communisme du vivant, Amsterdam

«  L’humanité a basculé dans l’ère des catastrophes globales. Partout sur la planète les forêts brûlent, les océans s’asphyxient, les espèces disparaissent. La sixième extinction de masse est en marche. L’urgence commande l’élaboration d’une politique qui conjurerait la destruction généralisée de la vie  : un communisme du vivant. Puisque la crise environnementale procède de la recherche effrénée du profit, toute écologie politique formulée en dehors de cet horizon est vouée à l’échec. S’appuyant sur une lecture conjointe du marxisme et des humanités environnementales, Paul Guillibert défend une philosophie sociale de la nature pour démontrer que la préservation de la biosphère est devenue une condition nécessaire à l’émancipation. Tentative inédite de fournir une assise théorique aux luttes pour les usages de la Terre et à la prise en compte des non-humains, cet essai propose une ambitieuse actualisation du projet communiste, fondée sur la protection du vivant.  »


Parution le 5 novembre

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Alex J. Kay, Empire of Destruction. A History of Nazi Mass Killing, Yale University Press

«  L’Allemagne nazie a tué environ 13 millions de civils et autres non-combattants dans le cadre de politiques délibérées de meurtres de masse, principalement pendant les années de guerre. Près de la moitié des victimes étaient juives, systématiquement détruites lors de l’Holocauste, le cœur du programme paneuropéen de purification raciale des nazis. Alex Kay soutient que le génocide des Juifs d’Europe peut être examiné dans le contexte plus large des massacres nazis. Empire of Destruction considère les Juifs d’Europe aux côtés de tous les autres grands groupes de victimes : les soldats captifs de l’Armée rouge, la population urbaine soviétique, les victimes civiles non armées de la terreur préventive et des représailles, les handicapés mentaux et physiques, les Roms européens et l’intelligentsia polonaise. Alex Kay montre comment chacun de ces groupes était considéré par le régime nazi comme une menace potentielle pour la capacité de l’Allemagne à mener avec succès une guerre d’hégémonie en Europe.  »

Paru le 26 octobre

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Collectif, The Cambridge History of America and the World, Cambridge University Press, 4 volumes

« La Cambridge History of America and the World offre un panorama renouvelé de l’engagement américain dans le monde de 1500 à nos jours. Cet ouvrage de référence en quatre volumes accorde une attention soutenue aux moments clés de la diplomatie américaine, de la guerre d’indépendance et de la doctrine Monroe à l’ascension des États-Unis en tant que puissance mondiale lors de la Première Guerre mondiale, de la Seconde Guerre mondiale et de la Guerre froide. Les volumes abordent également les histoires transnationales des Amérindiens, du monde atlantique, de l’esclavage, de l’économie politique, des zones frontalières, de l’empire, de la famille, du genre et de la sexualité, de la race, de la technologie et de l’environnement.  »

Parution le 30 novembre

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Andreas Reckwitz et Hartmut Rosa, Spätmoderne in der Krise. Was leistet die Gesellschaftstheorie ?, Suhrkamp

«  En ces temps de profonds bouleversements sociaux et de crises manifestes, le moment est venu de procéder à des analyses fondamentales qui jettent un regard sur la société contemporaine dans son ensemble, examinent ses caractéristiques structurelles et sa dynamique et, peut-être même, indiquent des moyens de sortir de la crise. Récemment, Andreas Reckwitz et Hartmut Rosa ont présenté des théories de la société de grande envergure mais très différentes, qui déterminent de manière décisive les débats actuels sur la modernité tardive. Dans ce livre commun, ils entament maintenant un dialogue critique.

Partant du souci de placer l’analyse de la modernité en tant que formation sociale au centre d’une sociologie qui prend au sérieux sa tâche d’éclairer la société sur elle-même, ils déploient d’abord leurs propres perspectives socio-théoriques dans des essais détaillés. Dans une deuxième partie, ils affinent à nouveau leurs positions, élaborent des points communs mais marquent aussi des différences fondamentales dans une conversation directe animée par Martin Bauer.  »

Paru le 10 octobre

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Agnès Sinaï, Politiques de l’Anthropocène. Penser la décroissance. Économie de l’après-croissance. Gouverner la décroissance, Presses de Sciences-Po

« Âge de l’épuisement des ressources, du bouleversement des cycles naturels, l’Anthropocène s’illustre par la rapidité des transformations thermo-industrielles du système-Terre. En dépit de cette accélération sans analogue, les sociétés contemporaines continuent de se nourrir de valeurs obsolètes. La croissance est l’une d’elles.

D’où l’impératif de déconstruire un imaginaire productiviste qui ignore la nature et les contenus de la production ; de penser des politiques de l’Anthropocène qui se fondent sur l’acceptation de seuils et de limites. Envisagée ici comme un projet égalitaire plutôt que comme une injonction à diminuer le produit intérieur brut, la société décroissante cherche à éviter le délitement des liens, à maintenir les conditions d’habitabilité de la Terre dans une décence commune. »

Parution le 25 novembre.

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Howard W. French, Born in Blackness : Africa, Africans, and the Making of the Modern World, 1471 to the Second World War, Liveright

«  Les récits traditionnels de la création du monde moderne accordent une place prépondérante à l’histoire européenne. Certains l’attribuent à l’ère des découvertes du XVe siècle et à la connexion maritime qu’elle a établie entre l’Occident et l’Orient, d’autres à la découverte accidentelle du « Nouveau Monde ». D’autres encore soulignent le développement de la méthode scientifique, ou la diffusion des croyances judéo-chrétiennes. L’histoire de l’Afrique, en revanche, a longtemps été reléguée à la périphérie de notre histoire globale. Et si, au contraire, nous mettions l’Afrique et les Africains au centre de notre réflexion sur les origines de la modernité ?

C’est ce que fait Howard W. French en démontrant comment l’ascension économique de l’Europe, l’ancrage de la démocratie en Occident et la réalisation des idéaux dits des Lumières sont tous nés de l’engagement déshumanisant de l’Europe envers le continent « noir ». En fait, le premier élan de l’âge des découvertes n’était pas – comme on nous le dit si souvent, même aujourd’hui – l’aspiration de l’Europe à nouer des liens avec l’Asie, mais plutôt son désir séculaire de forger un commerce de l’or avec des sociétés noires légendairement riches, séquestrées au cœur de l’Afrique occidentale. »

Paru le 12 octobre

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Crédits
Toutes les citations sont des extraits des quatrièmes de couverture rédigées par les éditeurs.