Dimanche et lundi (17 et 18 octobre), le second tour des élections locales a eu lieu dans de nombreuses municipalités italiennes. Au cumul des deux tours, le centre-gauche l’a emporté dans 58 des 119 municipalités de plus de 15 000 habitants. Résumé en cinq points. 

  • Le centre-gauche, qui avait obtenu des résultats bien au-delà des attentes au premier tour – l’emportant notamment à Bologne (Matto Lepore, 61,9 %), Milan (Giuseppe Sala, 57,7 %) et Naples (Gaetano Manfredi, 62,9 %) – a confirmé sa performance lors de ce second tour. Dans les grandes villes, les candidats de centre-gauche ont obtenu des pourcentages similaires à ceux de Milan, Bologne et Naples voilà deux semaines : 59,2 % pour Stefano Lo Russo à Turin et 60,2 % à Rome pour Roberto Gualtieri.  
  • Le centre-droit, en revanche, est sorti nettement affaibli de ce scrutin, hormis en Calabre, où il s’était déjà assuré la victoire au premier tour des élections régionales, et dans la ville de Trieste où le maire sortant Roberto Dipiazza, avec 52,3 %, n’a battu que de justesse le candidat de centre-gauche Francesco Russo (48,7 %). Les enquêtes de ces dernières semaines et l’assaut contre le siège du syndicat CGIL à Rome samedi dernier, en mettant en lumière les liens de la Ligue (Lega, ID) et de Frères d’Italie (Fratelli d’Italia, ECR) avec des groupes néo-fascistes, ont pu contribuer à la contre-performance de la coalition. 
  • Le parti le plus renforcé par ces résultats est le Parti démocratique (S&D), qui a présenté des candidats dans toutes les villes où le centre-gauche a gagné. Il est intéressant de noter que les seuls candidats de centre-droit qui ont gagné sont issus du parti de Silvio Berlusconi, Forza Italia (PPE), le plus modéré de la coalition. Au contraire, à Rome et à Milan, les candidats proposés par Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia, ECR) et Matteo Salvini (Lega, ID), pourtant à la tête de partis plus populaires et plus forts dans les sondages, ont obtenu de mauvais résultats. Le Mouvement 5 étoiles (Movimento 5 Stelle, NI), déjà en difficulté au premier tour là où il ne s’était pas présenté en coalition avec le centre-gauche, n’a pas pesé dans ce scrutin. 
  • Le taux de participation, déjà particulièrement bas au premier tour (54,7 %), a été inférieur à 50 % au second, ce qui inquiète de nombreux analystes. Benevento a été la capitale provinciale où le taux de participation a été le plus élevé (59,6 %), tandis que le taux d’abstention le plus élevé a été enregistré à Rome, où seulement 40,7 % des électeurs inscrits ont voté.  
  • Un dernier élément marquant de ce scrutin est l’écrasante inégalité entre les sexes : non seulement aucune femme n’a été élue au poste de maire ou de présidente de région, mais aucune candidate n’a atteint le second tour dans les grandes villes. Cela n’a pas même été le cas à Rome et à Turin, où la dernière administration était pourtant dirigée par les maires Virginia Raggi et Chiara Appendino (Movimento 5 Stelle, NI). Il semble qu’à ce niveau, quelle que soit l’affiliation politique, le chemin à parcourir soit encore incroyablement long. 

Nota bene. Les seconds tours des municipales en Trentin-Haut-Adige, en Sardaigne et en Sicile auront lieu les 24 et 25 octobre prochains.