Résumé des résultats du premier tour dans les grandes villes italiennes

À Milan, Bologne et Naples, le centre-gauche a remporté une nette victoire, tandis qu’à Rome, Turin et Trieste, un second tour opposera le centre-droit et le centre-gauche les 17 et 18 octobre. Alors que la campagne du second tour bat son plein, retour sur les résultats du premier tour dans les grandes villes.

  • Le succès du centre-gauche (S&D) a été plus important que prévu : la coalition l’a emporté au premier tour non seulement à Bologne, où la victoire de Matteo Lepore (avec 61,9 %) était attendue, mais aussi à Naples (où l’ancien ministre Gaetano Manfredi a gagné avec 62,9 %) et même à Milan, une ville historiquement gouvernée par la droite, où le maire sortant Giuseppe Sala a été reconduit avec 57,7 %. À Rome et à Turin, les candidats de centre-gauche sont également considérés comme des favoris pour le second tour. 
  • La performance du centre-droit (PPE, ECR, ID) a été médiocre, les candidats de la coalition n’étant en tête qu’à Rome et à Trieste, où ils n’ont pas réussi à dépasser le seuil de 50 % nécessaire pour éviter un second tour. Enrico Michetti (30,2 %) et Roberto Dipiazza (47 %) devront donc affronter le centre-gauche (Roberto Gualtieri et Francesco Russo, respectivement 27 % et 31,7 %) au second tour. À Turin, le candidat de centre-droit Paolo Damilano a remporté le second tour avec 38,9 % mais a obtenu moins de voix que Stefano Lorusso, candidat du centre-gauche (43,8 %), contre lequel il était favori dans les sondages.  
  • Le Mouvement 5 étoiles (Movimento 5 Stelle, NI) a obtenu des résultats décevants partout, à l’exception partielle de Bologne et de Naples où il s’est présenté en coalition avec le centre-gauche (et dans les deux cas, la contribution des listes du M5S n’a pas été décisive). La donnée la plus significative est leur défaite à Rome et à Turin – villes où ils avaient réussi en 2016 à faire élire Virginia Raggi et Chiara Appendino -, où ils n’atteignent même pas le second tour.
  • Au sein des coalitions, les partis qui sortent les plus affaiblis de ce tour de scrutin sont le Mouvement 5 étoiles (EFDD) et la Ligue (Lega, ID), tandis que dans la coalition de centre-droit, Frères d’Italie (Fratelli d’Italia, ECR) se distingue. Au centre-gauche, la principale force, le Parti Démocratique (Partito Democratico, S&D), est sortie renforcée de ce week-end électoral, notamment grâce à sa victoire lors des élections partielles dans les circonscriptions de Sienne et de Pimavalle (Rome). Comme tous ces partis, à l’exception des Frères d’Italie, font partie de la majorité, l’impact que ces résultats auront sur le maintien du gouvernement Draghi est encore incertain.  
  • Un autre élément notable de ces élections municipales concerne le taux de participation, qui a diminué partout : le plus élevé (51,16 %) a été enregistré à Bologne, toutefois bien inférieur aux 59,7 % atteints en 2016, le plus bas à Trieste (46 % contre 53,5 %). Le chiffre national agrégé fait état d’une participation de 54,7 %, bien plus faible donc que les 61,6 % atteints en 2016. Les premières analyses suggèrent que ce sont principalement les électeurs de centre-droit qui se sont abstenus ; cependant, il faudra attendre des données plus détaillées sur les flux électoraux pour en être certain. 

Rome : la maire sortante éliminée dès le premier tour

À Rome, où aucun des candidats n’a obtenu plus de 50 % des voix, un second tour aura lieu entre les deux candidats les 17 et 18 octobre. Voici cinq points pour une analyse rapide des résultats du premier tour dans la capitale.

  • Le candidat du centre-droit (PPE, ECR, ID), l’avocat Enrico Michetti, a obtenu le plus de voix (30,2 % des votes). Malgré un résultat prometteur à l’issue d’une campagne où il s’est montré relativement discret, Michetti se trouvera au second tour en position d’outsider par rapport à son adversaire, selon les sondages.
  • Après un après-midi de sondages incertains, il a en effet été confirmé que Michetti serait confronté au second tour au candidat du centre-gauche (S&D), l’ancien ministre de l’économie Roberto Gualtieri, qui a obtenu 27,3 % des voix, et qui au second tour pourrait recueillir les voix des électeurs des autres forces politiques de gauche – y compris celles des électeur du Mouvement 5 étoiles (NI), qui avaient formé une liste séparée.
  • La maire sortante Virginia Raggi, membre des Cinq-Étoiles, a réalisé une performance plutôt décevante. Elle n’a obtenu que 19,1 % des voix, alors que certains sondages initiaux laissaient penser qu’elle aurait pu remporter le second tour. Le résultat est particulièrement remarquable si on le compare à la nette victoire de Raggi lors des élections locales de 2016, où elle avait obtenu 35,3 % des voix au premier tour et 67,2 % au second. 
  • Virginia Raggi a été dépassée par l’eurodéputé Carlo Calenda, le candidat de l’Action (S&D), qui a pris la troisième place avec 19,8 % des voix. La décision de Calenda de ne pas participer aux primaires de centre-gauche mais de se présenter en tant que candidat individuel a probablement enlevé beaucoup de voix à Gualtieri, qui pourrait les regagner au second tour.
  • Un autre fait surprenant concerne le taux de participation, qui s’est avéré extrêmement faible, à 48,8 % – une baisse de plus de 8 points par rapport à l’élection précédente, en juin 2016, où il avait atteint 57 %. Malgré les différences significatives entre les différentes circonscriptions, ces chiffres sont conformes à la baisse générale du taux de participation observée dans toutes les élections municipales du week-end passé.