Les élections régionales calabraises des 3 et 4 octobre 2021 constituaient le terme d’une séquence politique sévèrement marquée par la pandémie de Covid-19. Bilan en cinq points.

  • Le 15 octobre 2020, la présidente Jole Santelli, élue en janvier 2020, est décédée en cours de mandat. Alors que le statut de la région prévoyait des élections dans les 60 jours en cas de décès du chef de l’exécutif, le scrutin a été reporté à plusieurs reprises du fait des évolutions défavorables de la pandémie de Covid-19, pour se tenir finalement au début du mois d’octobre 2021.
  • Sans grande surprise, la coalition de centre-droit menée par le député Roberto Occhiuti a remporté la majorité absolue des suffrages. Avec 54 % des suffrages, il sera le prochain président de la junte de Calabre, l’exécutif de la région. La candidate du centre-gauche Amalia Bruni termine quant à elle deuxième avec 28 %. Le candidat de la gauche Luigi de Magistris est troisième avec 15,6 % des suffrages.
  • Le prochain président de la région de Calabre est aussi député et chef du groupe Forza Italia (PPE) à la chambre basse italienne. La région avait été conquise au Parti démocratique (S&D) en janvier 2020 grâce au succès de Jole Santelli, elle-aussi membre de Forza Italia. Lorsqu’on décompose les résultats par parti, Forza Italia obtient selon les résultats partiels environ 17 % des suffrages, plaçant ainsi le parti de l’ancien président du Conseil et actuel eurodéputé Silvio Berlusconi en situation de quasi-hégémonie dans la région.
  • Avec 44,4 % de participation, les élections régionales de 2021 ont mobilisé autant d’électeurs qu’en janvier 2020 où 44,3 % des électeurs s’étaient mobilisés pour élire Jole Santelli. La candidate du centre-gauche Amalia Bruni a déploré le taux d’abstention lors de son discours de défaite, en évoquant le rôle que le Covid-19 a pu jouer sur le taux de participation. L’abstention s’établit à un niveau élevé mais stable sur les trois derniers scrutins : il faut remonter à 2010 pour observer un taux de participation au dessus de 50 %. Entre 1985 et 2021, le taux de participation a chuté de 35 points de pourcentage, de 79 à 44 %.
  • À l’inverse du centre-droit, la gauche et le centre-gauche sont partis divisés en deux coalitions. Si le centre-gauche a finalement dominé la coalition de gauche de De Magistris, les deux listes payent le prix de leur division. Elles n’ont pas réussi à créer une dynamique qui aurait pu leur permettre, ensemble, d’inverser la tendance et de disputer la première place au candidat du centre-droit. Luigi De Magistris, maire de Naples sortant, a obtenu le soutien de la gauche radicale et des communistes, alors que la candidate de centre-gauche, Amalia Bruni, a obtenu le soutien du Parti démocratique, du Mouvement Cinq-Étoiles, des Verts et du Parti socialiste italien.