Que le numérique bouleverse notre rapport à l’espace, personne n’en disconviendra tant nous le ressentons intuitivement, nous qui conversons avec des interlocuteurs à l’autre bout de la planète. Mais le passage de l’intuition à la conceptualisation est plus délicat. Nous proposons de le penser comme une déspatialisation, qui n’est pas une sortie pure et simple de l’espace mais un nouveau rapport à ce qu’il implique de contraintes et donc de normes.   

Une crise qui excède la déterritorialisation

Il faut d’abord situer la déspatialisation par rapport au phénomène historique de la déterritorialisation qui en est une illustration plutôt qu’une cause. La mondialisation de l’après 89 a considérablement affaibli le rôle politique du territoire. Le monde cesse de s’organiser par le partage de la terre et la réciprocité, par le commerce des armes ou des biens entre souverainetés mais se réaménage autour de l’économie et plus précisément du marché. Le marché, pour reprendre les termes de Marx1 comme de Foucault2, est «  non local  » c’est-à-dire déterritorialisé  ; il n’a pas de centre, ne repose sur aucun organisme central (même s’il existe des «  places de marché  ») car c’est un mécanisme qui doit fonctionner comme une machine autonome et s’autoréguler, et n’a pas plus de limites externes. La dynamique néolibérale consiste précisément à convertir tout bien ou service spatialisé, c’est-à-dire localisé, en un bien ou service marchand qui pourra être évalué et échangé selon une autre logique. La financiarisation marque une étape supplémentaire dans le processus de la déterritorialisation en se dématérialisant et donc en s’éloignant d’une économie spatialisée autour de territoires et de biens matériels. Pendant la période de l’après-guerre froide, la financiarisation a trouvé un puissant relais dans l’apparition des technologies numériques  : celles-ci permettent aux flux de capitaux de s’affranchir de la matière et de se jouer de l’espace. Les deux phénomènes de la déterritorialisation et la déspatialisation se distinguent cependant. Le numérique accélère certes la déterritorialisation par le marché en renforçant son autonomie par rapport au territoire mais la déspatialisation excède largement ce simple cas en marquant de son empreinte tous les domaines de la vie collective et personnelle. Il propose une totalisation non plus par le marché mais par une technique qui agit de manière autonome, c’est-à-dire automatique.

La dynamique néolibérale consiste précisément à convertir tout bien ou service spatialisé, c’est-à-dire localisé, en un bien ou service marchand qui pourra être évalué et échangé selon une autre logique.

Antoine Garapon et Jean Lassègue

L’illusion d’un cyberespace

L’interprétation de cette crise de l’espace peut d’autre part se fourvoyer si elle voit dans la révolution numérique une simple duplication de celui-ci : c’est ce qui est véhiculé par l’expression quelque peu trompeuse et déjà légèrement surannée de «  cyberespace  » qui tend aujourd’hui à être remplacée par «  réseaux  ». Le «  cyberespace  » aurait toutes les qualités de l’espace de la perception tout en étant débarrassé des lois régissant la perception, de même que celles de la pesanteur, des conventions sociales ou de la pression politique. On pourrait ainsi faire des affaires sur Internet, discuter sur les réseaux sociaux, se marier sur la blockchain, etc. Ces opérations, nous les faisons tous les jours (sauf peut-être la dernière) et nous recevons effectivement le produit que nous avons commandé, nous fixons des rendez-vous et échangeons des photos avec nos proches et discutons à l’infini sur les réseaux sociaux. Le confinement a intensifié l’expérience d’événements susceptibles d’être vécus à distance (télétravail, mais aussi télé-audiences voire télé-obsèques). Expérience étrange à vrai dire où l’on vit un événement sans engagement de notre corps  : « y sommes-nous donc vraiment allés ? » peut-on se demander après coup. 

C’est par exemple le cas de la dernière utopie en date, le « métavers« , néologisme construit sur «  univers  », dont Mark Zuckerberg, le puissant PDG de Facebook, a récemment vanté les mérites3. Le projet est de pousser la convergence numérique encore plus loin en vue de rendre possible l’immersion complète de l’utilisateur dans un nouvel espace au sein duquel la frontière entre l’espace de la perception par les sens et l’espace de l’émulation informatique serait devenue impossible à distinguer. Le but que se propose d’atteindre le PDG de Facebook consiste donc en quelque sorte à «  entrer dans l’écran  » et à dépasser l’expérience seulement bidimensionnelle que l’informatique rend aujourd’hui possible en retrouvant une perception tridimensionnelle se rapprochant un peu plus de l’expérience du corps dans l’espace. Tout comme ce fut le cas du jeu «  Second Life  » dans les années 2000, on peut craindre que ce ne soit une illusion de plus, mais une illusion rentable en ce qu’elle conditionne les rapports sociaux. 

Certes, le numérique permet de nous évader de certaines contraintes spatiales en nous faisant voir, à travers un appareillage technique comme le casque 3D, ce qui ressemble à s’y méprendre à la réalité,  à tel point que la vision, autrefois certificateur du vrai, n’est plus que le véhicule du fake (c’est le problème des fake news). Le numérique permet certes également de communiquer intensément sans nous voir, sans espace d’interlocution  ; de pénétrer le territoire d’autrui sans que ce dernier s’en rende compte  ; d’annuler la distance en agissant à l’autre bout de la terre, comme les récentes affaires de rançon dans des hôpitaux ou des oléoducs l’ont montré. Bref, l’une des principales forces du numérique est bien de supprimer les contraintes de l’espace, qu’elles soient perceptives (le regard appareillé peut voir infiniment plus de chose que le regard brut) ; sociales (songeons aux réseaux sociaux), politiques (espionnages indétectables comme le bien nommé logiciel «  Pegasus  »)  ; physiques (abolition des distances et des coûts de la communication).

Le but que se propose d’atteindre le PDG de Facebook consiste en quelque sorte à «  entrer dans l’écran  » et à dépasser l’expérience seulement bidimensionnelle que l’informatique rend aujourd’hui possible en retrouvant une perception tridimensionnelle se rapprochant un peu plus de l’expérience du corps dans l’espace.

Antoine Garapon et Jean Lassègue

La naïveté serait de croire que l’on puisse échapper sans frais à la contrainte de l’espace pour rejoindre un nouvel espace sans contraintes  : il y a là de l’intoxication idéologique. Non, les contraintes de l’espace sont remplacées par d’autres contraintes implicites  : à la légalité de l’espace ayant son propre régime de contrainte, de la souveraineté sur un territoire aux zones interdites ou prescrites en passant par des objets porteurs d’enjeux sociaux, se substitue une autre légalité, celle du calcul qui enveloppe elle aussi d’autres contraintes, de nature essentiellement graphique, définies en termes d’accès et de permissions d’accès  ; c’est précisément cette substitution que nous proposons d’appeler déspatialisation. Ce terme désigne pour nous4 les interférences très perturbantes politiquement, économiquement, socialement ou encore juridiquement, entre ces deux légalités, entendues comme manières de produire de la régularité aussi bien corporelle, mathématique ou sociale. 

Une évolution identique de l’espace mathématique et de l’espace social

Pour avancer, il faut abandonner le concept d’espace au bénéfice de celui de spatialité5. La spatialité participe immédiatement de la construction collective du sens dans une société donnée à une époque donnée. Elle implique la perception de valeurs à même le sensible (tel lieu est accessible, tel autre interdit, tel autre exige le recueillement ou au contraire le relâchement). La déspatialisation s’attaque à ce sensible et à son sens contenu dans ses éléments à la fois langagiers, politiques, économiques, sociaux qui étaient à tel point inscrits dans l’espace que l’on n’en percevait plus leur spatialité.  Ainsi les réseaux sociaux semblent oublier les conditions de l’interlocution en face à face, ainsi les relations internationales ne sont plus exactement structurées par l’idée de frontière, ainsi la politique ne se confond plus  avec la délimitation de la souveraineté d’une nation, etc. 

Il faut donc explorer à nouveaux frais les principales dimensions perceptives, sociales, politiques, physiques et mathématiques de l’espace pour y  redécouvrir la spatialité que ces dimensions ont tendance à occulter. Perceptives car c’est  principalement par l’œil et par l’image que nous nous représentons l’espace6  ; sociales en ce que l’espace résulte d’une attention collective projetée sur des objets qui se révèlent dès lors dotés d’un enjeu particulier7  ; politiques en ce que l’espace  s’organise autour de la délimitation d’un territoire qui définit ce qu’il faut entendre par son occupation légitime  ; physiques en ce qu’il introduit une distance dont le franchissement exige un effort, et donc à la fois  un délai  et un coût ; mathématiques enfin, dans la mesure où il s’exprime aussi sous forme de concepts (lieu, distance, mesure, direction, bord, etc.) renvoyant tous à la science de l’espace, la géométrie.

La spatialité participe immédiatement de la construction collective du sens dans une société donnée à une époque donnée. Elle implique la perception de valeurs à même le sensible (tel lieu est accessible, tel autre interdit, tel autre exige le recueillement ou au contraire le relâchement). La déspatialisation s’attaque à ce sensible et à son sens contenu dans ses éléments à la fois langagiers, politiques, économiques, sociaux qui étaient à tel point inscrits dans l’espace que l’on n’en percevait plus leur spatialité.

Antoine Garapon et Jean Lassègue

Pour comprendre l’affrontement de ces contraintes et de leurs légalités propres, il ne faut pas craindre de mettre en rapport l’espace social et l’espace mathématique, ce qui est contre-intuitif. L’informatique comme science du calcul puis comme technologie numérique est en effet née d’une crise de la géométrie, c’est-à-dire d’une crise de l’espace mathématique. Quand, à partir du milieu du XIXème siècle, sont apparues des géométries concurrentes à la géométrie euclidienne, un doute s’est installé quant au caractère euclidien de l’espace. Pour éviter ces contradictions, on s’est progressivement reposé non plus sur le caractère euclidien de l’espace mais sur la cohérence du calcul conçu comme écriture, c’est-à-dire comme manipulation absolument réglée de marques graphiques hors de tout espace. D’autres problèmes ont alors surgi car un tel  transfert de l’espace géométrique vers le calcul hors espace n’est pas intégralement réalisable et, comme Turing le montra dans ses dernières recherches, il reste à justifier scientifiquement l’apparition de formes stables dans l’espace par-delà le calcul, en particulier en biologie.

À l’image de ce transfert de légalité en mathématique, le numérique postule que les difficultés liées à la spatialité nécessaire à toute vie en commun peuvent se résoudre en faisant appel à des programmes, c’est-à-dire une combinatoire d’éléments appartenant à une écriture hors-espace. La tension est forte alors entre un espace politique et un non-espace numérique. 

Une coexistence non coordonnée entre une normativité reposant sur l’espace social et une autre sur le calcul

L’espace apparaît ainsi comme le garant ultime des normativités aussi bien juridiques que politiques ou sociales  ; et c’est de cette place qu’il est délogé par le numérique. C’est à ce niveau de profondeur que se situe donc l’enjeu. C’est la raison pour laquelle la déspatialisation numérique doit être considérée comme un «  nouveau partage originaire » – en référence à Cassirer qui défendait «  l’idée d’une émergence possible de nouveaux invariants, c’est-à-dire l’idée même de la possibilité qu’émergent de nouvelles formes symboliques, au terme d’Urteilungen, ou séparations originaires nouvelles dont l’avènement reste et doit rester contingent (c’est-à-dire non prévisible, indéterminé)  »8

Ce nouveau système combinatoire de signes écrits et les incroyables performances que permet leur manipulation par le calcul bouleversent les anciens opérateurs de la spatialisation. La biométrie par exemple recompose la spatialité du pouvoir qui est moins dépendante du territoire et qui permet désormais d’identifier, de localiser, de tracer voire de bloquer des individus à leur insu. Ce que nous appelons «  déspatialisation  » consiste précisément à attaquer les vecteurs de spatialisation pré-numériques traditionnels en les désensibilisant tous d’un même mouvement et en créant à la fois la possibilité effective – mais aussi le rêve – de les contourner, voire de les court-circuiter en vue de les faire purement et simplement disparaître. 

L’espace apparaît ainsi comme le garant ultime des normativités aussi bien juridiques que politiques ou sociales  ; et c’est de cette place qu’il est délogé par le numérique. C’est à ce niveau de profondeur que se situe donc l’enjeu.

Antoine Garapon et Jean Lassègue

Nos institutions spatialisées se trouvent démunies face à ce hors-espace : atteinte à la souveraineté par la manipulation des élections ou l’arrêt unilatéral des réseaux sociaux  ; cyber-attaques sur des lieux ou des entreprises  ; volonté d’en finir avec les médiations symboliques pour ne s’en remettre qu’aux médiations techniques dans la justice et la police, l’économie et la finance, l’éducation, la santé  ; fuites massives de données privées vendues au plus offrant… la liste n’est malheureusement pas exhaustive. Nos institutions spatialisées n’ont d’autre choix aujourd’hui que d’articuler plus ou moins volontiers cet hors-espace avec les formes spatialisées de la vie en commun.

La «  déspatialisation  » numérique est donc générale parce qu’elle touche l’organisation symbolique des opérateurs de spatialisation. Elle modifie la nature même des signes qui ne sont plus des objets disposés dans l’espace mais des nombres d’emblée sans espace et sans contexte. Là où il fallait disposer dans l’espace et mettre en scène une construction symbolique comme le pouvoir politique par toute sorte de ritualisations et de récits collectifs souvent mythiques, le numérique permet d’atteindre la même fonction de contrôle sans tout cela, de remplacer la frontière traditionnelle par des frontières intelligentes (smart borders)9 combinant l’utilisation de nombreuses technologies (fichiers très complets, identification biométrique, machines prédictives par exemple). En modifiant la nature du rapport aux signes, qui passe d’objets spatialisés à des nombres hors espace, la révolution numérique est d’emblée transversale à tous les opérateurs de spatialisation  : elle opère un «  décollement  »10 dans lequel le numérique devient autonome par rapport au sens. L’organisation interne de ces différents opérateurs ne gravite plus autour d’un lieu symbolique à élaborer collectivement mais autour de la notion de règle algorithmique de calcul. Cette nouvelle grammaire modifie en profondeur le système même de la construction collective d’une spatialité qui permet de se repérer et d’agir dans notre société.Le numérique a bouleversé toutes les formes de spatialité vécue non pas en imposant une forme unique surplombant et se substituant aux autres (ce que sous-entend le terme de «  cyberespace  ») mais en laminant les formes existantes sans toutefois les détruire. La déspatialisation ne désigne donc pas la sortie hors d’un espace conçu comme simple étendue passive hors de nous, mais la réorganisation du cadre de l’action, de l’ensemble des relations humaines et de leur sens en raison de cette nouvelle ressource sémiotique offerte par le numérique. Cette nouvelle ressource qui entretient avec l’écriture mécanisée des ordinateurs des liens intimes produit des signes en surabondance. La source de cette surabondance des signes – qu’ils soient juridiques, financiers ou techniques – n’est plus un lieu de l’espace mais une production sans localité dans des flux. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne feront pas l’objet d’une re-spatialisation ultérieure mais celle-ci sera secondaire et masquée par cette apparence d’être intégralement hors-espace. La prise de conscience de cette re-spatialisation sera d’autant plus lente qu’elle est obstruée par le rêve d’une vie hors de son corps, libérée de toute médiation jugée nécessairement répressive.

Sources
  1. Marx avait compris très tôt que la dynamique du capitalisme allait «  anéantir  » l’espace  : « Si donc le capital tend, d’une part, nécessairement à supprimer toutes les limites spatiales qui s’opposent au trafic, c’est-à-dire l’échange, et à conquérir la terre entière comme son marché, il tend, d’autre part, à anéantir l’espace par le temps, c’est-à-dire à réduire au minimum le temps que coûte le mouvement d’un lieu à un autre  » (Marx, Grundrisse, t. 2, p. 32 : cité dans Jean Vioulac, L’époque de la technique  : Marx, Heidegger et l’accomplissement de la métaphysique, Paris, PUF, 2009, p. 296).
  2. «  Entre les sujets économiques, écrit-il, le lien est non local. L’analyse du marché prouve que sur toute la surface du globe, finalement, la multiplication des profits se fera par la synthèse spontanée des égoïsmes s’il n’y a pas de localisation, il n’y a pas de territorialité, il n’y a pas de regroupement singulier dans l’espace total du marché. En revanche, dans la société civile ces liens de sympathie, ces liens de bienveillance sont corrélatifs de liens au contraire, de répugnance, de non-adhésion, de non-bienveillance à l’égard de certains autres, c’est-à-dire que la société civile se présentera toujours comme ensemble limité, comme ensemble singulier parmi d’autres ensembles  » (Michel Foucault, Naissance de la biopolitique, op. cit. p. 305.).
  3. Interview en ligne sur le site de The Verge
  4. A. Garapon et J. Lassègue, Le numérique contre le politique. Crise de l’espace et reconfiguration des médiations sociales, Paris, PUF, 2021.
  5. Cf. Marc Desportes, Paysages en mouvement. Transport et perception de l’espace, XVIIIe-XXe siècles, Paris, Gallimard, 2005, p. 179  : « Dans le cas de la perception spatiale, l’espace n’est jamais appréhendé comme un cadre abstrait, en dehors de tout repère, mais toujours selon des dispositions, des arrangements, des aménagements qui sont autant de données signifiantes, autant de point d’ancrage aidant l’habitant à structurer son action et à lui conférer un sens. Il peut s’agir de l’ordonnancement d’un village qui renvoie à une organisation clanique, et au rôle que chacun y tient, ou bien de la position d’une porte que signale un seuil et invite à une certaine attitude. La notion de spatialité résume l’idée que toute expérience spatiale s’articule sur des signes, au contraire de celle d’espace qui, elle, décrit, la géométrie des dispositions sans s’interroger sur leur inscription sémantique.  »
  6. C’est ce que fait remarquer le philosophe Hans Jonas dans l’article “The Nobility of Sight” dans The Phenomenon of Life ; Towards a Philosophy of Biology, Evanston, Northwestern University Press, 1966, p. 135‐156.
  7. Comme le sociologue et anthropologue Georg Simmel l’avait fait remarquer à propos d’un objet aussi anodin que le seuil d’une porte, lieu qui à la fois divise et ouvre l’espace tout en appelant à redresser son maintien.
  8. Muriel Van Vliet, « Déformation » des conceptions kantiennes et hégéliennes de la forme : morphologie ou structuralismes chez Ernst Cassirer ? » dans Jean Seidengart (dir.), Sciences et philosophie de la culture chez Ernst Cassirer , Paris, L’Art du comprendre, n°22, 2013 2., pp. 142-143.
  9. Elle se définit comme une frontière intelligente capable, grâce à un usage massif de technologies, de laisser passer les flux tout en détectant les personnes suspectes ou les trafics illicites. Son objectif est de réduire la contradiction entre circulation et sécurité.
  10. Le mot est d’Annie Le Brun et Juri Armanda, Ceci tuera cela, Stock, Paris, 2021, p. 59.