Julie Sten-Knudsen, Syv lag (Sept couches), Copenhague, Gutkind, 2021

Sept couches est le titre du nouveau recueil de poèmes de Julie Sten-Knudsen, en référence aux sept couches qui sont coupées par césarienne : la peau, le tissu adipeux, le tendon musculaire, les muscles abdominaux, la membrane abdominale, l’utérus, la membrane fœutale. Mais les poèmes parlent aussi des couches de la terre, des couches de la ville, des couches du temps. Ce sont des poèmes sur la césarienne et sur la crise climatique. Il y a des poèmes sur la naissance, des poèmes sur la vie urbaine avec un petit enfant, sur les excursions dans la forêt et au bord de la mer — puis une série de poèmes sur l’histoire de la césarienne, qui avec des faits sobres évoquent les aïeules qui ont eu le ventre coupé sans anesthésie, voire qui ont elles-mêmes attrapé le couteau par désespoir, et n’ont que rarement survécu. Il y a la couche de l’histoire, il y a la couche du corps, il y a la couche de la terre. Il y a la douleur de la césarienne, mais aussi de l’agression humaine sur la planète ; de la disparition d’espèces de papillons, de la fonte de la calotte glaciaire, du suicide des morses. Ce sont des poèmes qui font déployer avec une maîtrise tranquille la poésie comme d’une part la célébration de la plus petite feuille, et de l’autre un soupir de plainte sur la vulnérabilité du corps et de la planète.

Lire plus

Māris Bērziņš, Nākotnes kalējs. Vilis Lācis (Le forgeron du futur), Riga, Dienas Grāmata, 2021

Vilis Lācis (1904-1966) est l’un des personnages les plus controversés de l’histoire lettone. Dans la mémoire contemporaine, Lācis a beau être celui qui a signé de sa main les décrets de déportation de 1941 et de 1949 qui ont frappé plusieurs dizaines de milliers de personnes, assassinées ou déportées, le pantin de Staline, le collaborateur suprême, il bénéficie d’une certaine mansuétude : ses livres sont réédités, benoîtement étudiés dans les écoles, la mémoire collective a omis de l’excommunier.

Si les publications et travaux de recherche consacrés à Lācis sont relativement nombreux et variés, la tâche de Māris Bērziņš dans le cadre de la série « Es esmu… » (Je suis…), n’en était pas moins délicate, d’autant qu’à ses dires, il n’était, avant de se lancer dans l’écriture de ce livre, ni spécialiste ni même lecteur de Lācis.

Pour son Nākotnes kalējs. Vilis Lācis (Le forgeron du futur), Bērziņš a fabriqué une machine romanesque efficace associant, d’une part des documents authentiques reproduits tels quels — extraits du journal de Lācis, fragments de ses œuvres, extraits de lettres, coupures de presse, etc. —, et d’autre part, des extrapolations fictionnelles qui se donnent comme des pièces manquantes de sa production : une version étendue et non censurée de ses écrits intimes et un carnet « d’exercices d’hygiène psychique » rédigés à la demande d’une psychiatre imaginaire, qui sont le prétexte à la résurgence de souvenirs d’enfance. Ce roman apparaît donc comme un « docufiction » littéraire — une forme qui permet à Bērziņš de plonger dans la conscience de son personnage, d’user pour cela de tous les moyens de la fiction, sans empiéter sur les faits biographiques ou historiques établis.

Lire plus

Rein Raud, Päikesekiri (L’écriture du Soleil), Tallinn, Kirjastus Salv, mai 2021

Rein Raud (né en 1961) est une personnalité majeure de la vie intellectuelle estonienne. Depuis plusieurs décennies, tout en intervenant régulièrement dans le débat public, il mène de front une brillante carrière universitaire (en tant que japonologue et théoricien de la culture) et une œuvre littéraire abondante qui n’hésite pas à investir les genres de la littérature populaire (roman d’aventures, roman historique, roman d’espionnage, western…). L’écriture du Soleil, son dixième roman, mêle aventures historiques et érudition en entrecroisant habilement deux lignes narratives reliant le Japon et l’Estonie. L’une d’elles s’inspire de la vie de la lutteuse et circassienne estonienne Anette Busch (1882-1969). Comme elle, la protagoniste du roman, Lily Ojamaa, femme hercule dans un cirque itinérant, est en tournée à travers la Russie tsariste lorsque la révolution plonge le pays dans le chaos et la pousse à gagner la Chine, puis le Japon, où elle devient lutteuse de sumo. Pendant ce temps, un linguiste amateur japonais, Nitta Tsuneo, descendant d’une lignée de samouraïs et fils d’un prêtre shintō, fait le trajet inverse : il se rend en Russie, officiellement pour retrouver la tombe de son frère disparu pendant la guerre, mais en réalité pour résoudre une énigme d’une toute autre nature, en lien avec une écriture secrète shintō censée remonter à « l’âge des dieux ». Un riche et passionnant roman, considéré par certains critiques comme le meilleur de son auteur.

Lire plus

Ágnes Mészöly, Márta evangéliuma (L’Evangile selon Marthe), Budapest, Prae Kiadó, 2021

«  — Tiens Leva, ça te dit de prendre un chocolat chaud, je propose un peu à l’improviste. Il est 18h30, on arriverait trop tôt chez tonton Berci et le café de la librairie a l’air agréable. — Et tu me liras mon nouveau livre, sautille Leva toute contente à l’idée. — Non, il n’en est pas question, je proteste, il faut attendre le soir, quand tu vas te coucher.

Nous nous dirigeons vers le café et alors que nous nous approchons, à côté du comptoir, au coin, à la table la plus éloignée, je remarque un couple étrange. Non, ce n’est pas tellement le couple que j’aperçois mais le manteau et l’écharpe, accrochés sur le dossier de la chaise de la fille qui est de dos. La veste est relativement ordinaire, mais l’écharpe est spéciale. Je sais car je les ai achetées il y a deux ans, l’une d’entre elles dans ce centre commercial. C’était la première veste vraiment chère que Rebeka a eue, nous n’avons jamais économisé sur ses vêtements, mais cette veste soldée au magasin Levi’s était quatre fois plus chère que toutes les autres. Et l’écharpe, nous lui avons rapportée de Corfou. Je l’avais négociée sur un marché, j’en suis tombée amoureuse à première vue car elle a les couleurs de ma fille. Marron et bleu verdâtre. Comme cette fille assise à la table cachée.

Elle pleure mais je ne le remarque que lorsque nous nous rapprochons du comptoir. J’aperçois son visage dans le miroir derrière l’homme en face d’elle. Je ne connais pas l’homme mais un seul regard suffit à me le faire détester. Il a au moins ton âge, s’il n’est pas plus âgé, mais on dirait qu’il est plus jeune, son visage est bronzé, ses cheveux sont gris aux tempes, mais ils sont coupés courts, très à la mode, il a des pattes d’oie autour des yeux. Il est assis à la table mais on voit qu’il a une silhouette athlétique. Son âge, tu ne le vois que sur ses mains qui tiennent la main de ma fille. Il lui parle, et les larmes coulent des yeux de Rebeka.

Son ombre à paupières est jusqu’à ses pommettes.

Je comprends en un millième de seconde.

Nous n’avons jamais rencontré Barbara car elle n’existe pas en réalité, il y a cet homme à sa place, l’homme que je déteste non parce qu’il a trente ans de plus que ma fille mais parce que ma fille est malheureuse avec lui. Je ne sais pas pourquoi elle est malheureuse mais ce chagrin a quelque chose à voir avec le fait que nous ne connaissons pas cet homme, et nous ne sommes certainement pas les seuls qui ne le connaissons pas.  »

Les Marthe vivent parmi nous. On les reconnaît à leur invisibilité. Mais elles sont là quand il faut recoudre un bouton, ce sont leurs mains qui mettent des fleurs sur les tables, ce sont elles qui aplanissent les conflits. Sans leur dévouement, rien ne fonctionne bien, car pour elles, l’homme vient avant que l’idée. Il en allait déjà de même à l’époque biblique. Jésus et ses disciples n’étaient pas nourris et logés par Marie et Lazare, mais par leur sœur Marthe. Elle aurait aimé écouter les enseignements, mais alors tout le monde aurait eu faim.

Marthe – quel que soit le nom qu’elle porte – reste Marthe, parce qu’à tout âge, nous aimons pleurer sur les épaules de quelqu’un. L’un des fils du roman est l’histoire de la Marthe biblique, entrelacée avec une femme d’une quarantaine d’années qui est sa voisine. Nous pensons que tout le monde réussit mieux que cette dernière. Celle-ci est « seulement » épouse, mère, copine, jardinière, cuisinière, et bien sûr, elle a même un emploi. Et des secrets. Elle raconte son histoire et l’histoire de leur vie ensemble à son mari, l’homme avec qui elle vit depuis des décennies.

Le livre d’Ágnes Mészöly est la vie qui donne vie, avec toute sa douleur, sa joie, ses larmes et ses rires.

Lire plus

Szilárd Borbély, Le fils de Kafka (Kafka fia), Budapest, Jelenkor, juin 2021 

D’abord publié en traduction allemande en 2017 (Suhrkamp), Le fils de Kafka est le roman posthume et inachevé du poète, historien de la littérature et écrivain hongrois Szilárd Borbély, retrouvé après sa mort en 2014. Roman des pères et des fils en Europe de l’Est, roman de la relation au père, en chantier depuis le début des années 2000, Szilárd Borbély en interrompt l’écriture pour travailler sur ce qui deviendra La miséricorde des cœurs, (Nincstelenek, 2013 ; traduction française par Agnès Járfás, Christian Bourgois, 2015, et Gallimard, 2016). Reconnu comme l’un des plus importants romans de la littérature hongroise de la dernière décennie, Borbély avait cherché à y élucider sa propre relation à son enfance et à son père, étape qu’il avait jugée nécessaire à la finalisation du Fils de Kafka.

 « L’un des fils du roman suit les traces de Hermann Kafka, père du célèbre écrivain ; un autre révèle le monde « diurne » de la vie de Franz et la nature de sa passion pour l’écriture, avec en arrière-plan l’ombre menaçante du père, tandis qu’un troisième narrateur, autant auteur du livre que « fils de Kafka », retrouve dans l’écriture et dans son affinité avec la personne de Kafka la familiarité du désespoir.

La complexité des liens entre ancêtres et descendants n’apparait pas uniquement dans la représentation, entremêlée d’éléments réels et de fiction, de la relation entre les deux Kafka. Avec le langage subtil et concentré habituel à l’auteur, et tissé à partir d’éléments fragmentaires, le roman de Borbély évoque à grands traits les caractéristiques extrêmes de l’approche au monde de Kafka et les motifs emblématiques de son œuvre, sans non plus éviter les questions complexes de la généalogie littéraire et de l’histoire personnelle. » 

Lire plus

Jon Bilbao, Los extraños (Les Étrangers), Madrid, Impedimenta, 2021

Le roman Les étrangers de Jon Bilbao commence de la façon la plus normale qui soit : des retrouvailles familiales dans un endroit plutôt isolé au nord de l’Espagne. Toutefois, très rapidement, les retrouvailles de Jon et Caterina avec leurs cousins vont prendre un tout autre tour. Tout d’abord en raison de la conduite étrange des cousins, puis des petites lumières qui apparaissent à l’horizon…. Les lecteurs de Bilbao connaissent son écriture à la fois précise et très ambiguë, une écriture qui peut très rapidement glisser vers l’onirique ou le fantastique. Dans une période comme la nôtre où la pandémie nous a aussi éloigné des gens que l’on croyait connaître à la perfection, le roman de Bilbao acquiert des résonances inattendues et particulières. Un texte bref et extrêmement intense, où les attentes et ce que l’on tenait pour acquis se révèlent comme de fausses apparences, cachent un sens qui se dévoile petit à petit sans jamais pour autant trahir le mystère.

Lire plus

Tomer Gardi, Eine runde Sache (Une affaire qui roule), Graz, Droschl, août 2021

Eine runde Sache (« Une affaire qui roule »), dernier roman de Tomer Gardi, écrivain israélien résidant à Berlin, propose une expérience d’écriture singulière à plusieurs points de vue. Il s’ouvre en « broken german » (l’allemand imparfait qui est « le sien », titre aussi de son roman précédent) sur l’errance de trois personnages qui est aussi une errance de l’imagination, une réflexion sur les limites de la fiction et sa crédibilité, sur la vérité et le mensonge en littérature. Eine runde Sache se poursuit en hébreu (traduit par Anne Birkenhauer), pour retracer cette fois le destin du peintre indonésien Raden Saleh entre Java et l’Europe du XIXe siècle, une quête du mouvement en peinture comme dans la narration. Si ces deux volets mettent tous deux en scène des artistes dans leur confrontation à l’étrangeté quelle qu’elle soit, ils représentent aussi une exploration de la fiction avec pour « bâton de voyageur », selon les termes du narrateur, cette citation de Kafka : « Il est difficile de dire la vérité, car il n’y en a qu’une, mais elle est vivante, et a par conséquent un visage changeant. »

C’est précisément ce « visage changeant » qui a inspiré cet écrivain peu ordinaire dans le paysage littéraire germanophone.

Lire plus

Maisku Myllymäki, Holly, Helsinki, WSOY, août 2021

Eva, qui travaille dans un journal naturaliste dirigé par sa mère, se rend sur une île après qu’un oiseau rare y a été observé. Elle ne connaît pas encore personnellement Holly Ö, la femme qui a vu l’oiseau en question, mais elle la connaît de réputation : Holly est une actrice célèbre qui a tourné le dos au monde du spectacle et vit désormais seule sur l’île, comme le héros de son livre de chevet, La mer, la mer, d’Iris Murdoch. Alors qu’Eva fait le tour de l’île à la recherche de l’oiseau, son attention se tourne avec de plus en plus d’insistance vers Holly. Que fait cette dernière sur une île inhabitée ? Et Eva elle-même cherche-t-elle sur l’île autre chose que l’oiseau  ? Cette semaine passée auprès de Holly va en tout cas la métamorphoser.

Holly, premier roman de Maisku Myllymäki, a fait l’objet de recensions très positives ces dernières semaines en Finlande, les critiques louant notamment son jeu sur les fantasmes et la réalité, et la pertinence des hommages littéraires auxquels s’y livre l’autrice.

Lire plus

Štefaník, roman graphique, dessin : Václav Šlajch, scénario : Gabriela Kyselová & Michal Baláž, Prague, Labyrint, juin 2021, 200 pages, couleur

Štefaník, c’est l’histoire d’un homme aux multiples visages. Mais lequel est le vrai ? Tous ? Aucun ? C’est l’histoire d’un homme capable des plus grands gestes et des plus petites faiblesses. D’un homme tour à tour drôle, mondain et solitaire, ambitieux et incompris. D’un carriériste, d’un séducteur, d’un fanfaron et d’un Don Quichotte. C’est l’histoire de tous les masques que nous portons et de l’impossibilité de se connaître vraiment.

Milan Rastislav Štefánik (1880-1919) fut tout à tour homme politique, général, astronome, scientifique, citoyen du monde et surtout aventurier. Il fut peut-être aussi la personnalité la plus originale de l’histoire moderne de la Tchécoslovaquie. Quelques années après sa mort prématurée, le sculpteur Bohumil Kafka se lance sur ses traces : il cherche à savoir qui était vraiment Štefánik aux yeux de sa famille, de ses amis, de ses collègues et de ses amantes. Mais chaque rencontre ne fait que déranger l’image que Kafka se fait de cette personnalité qu’il est censé immortaliser dans son monument…

Lire plus

Florin Lăzărescu, La nuit, je m’en vais, la nuit, je reviens, Iași, Polirom, 2021

Six ans après son dernier livre, Florin Lăzărescu revient avec un roman splendide, difficile à égaler en termes d’ascèse stylistique et doué d’une voix mûte, détachée, tout à fait unique. L’auteur reconstitue, tel un photographe nostalgique, le négatif d’une vie ordinaire, dramatique et émouvante par sa simplicité. Un matin, Pavel nourrit les poules et monte dans un train… Un seul jour et deux cents pages où les personnages semblent parler de petits riens, retirer de l’argent à un distributeur, se disputer, fumer, se réconcilier, sont suffisants pour faire la radiographie complète d’une génération et d’un pays. Après La nuit, je m’en vais, la nuit, je reviens, Lăzărescu peut se taire encore six ans. (Tatiana Țîbuleac)

Lire plus

Claudiu Komartin, Autoportrait à la flamme de soudage, Bucarest, Casa de Editură Max Blecher, 2021

Un père tombe malade et devient aimable, son fils apprend à l’aimer. À la place de la morphine et des promissions, l’ensemble des choses qui ne peuvent plus être changés : le tiroir rempli de décorations militaires, la ceinture, la furie. Mais surtout et avant tout, tel un tube d’oxygène, le pardon – un lit d’hôpital toujours occupé, convoité par tous les deux.

Ce livre pourrait être un kaddich, si le mort n’était pas un seul. Claudiu Komartin revient à sa vitre ténébreuse d’une manière splendide, profonde, assumée. Un hurlement à deux voix – la voix du fils et la vois du fils devenu père – Autoportrait dans la flame de soudure est son livre le plus émouvant.

Lire plus

Tanguy Viel, La Fille qu’on appelle, Paris, Éditions de Minuit, août 2021

Quand il n’est pas sur un ring à boxer, Max Le Corre est chauffeur pour le maire de la ville. Il est surtout le père de Laura qui, du haut de ses vingt ans, a décidé de revenir vivre avec lui. Alors Max se dit que ce serait une bonne idée si le maire pouvait l’aider à trouver un logement.

«  Avec La Fille qu’on appelle, Tanguy Viel signe sans aucun doute son plus grand roman à ce jour.  » (Johan Faerber, Diacritik)

Lire plus

Maria Pourchet, Feu, Paris, Fayard, août 2021

Laure, prof d’université, est mariée, mère de deux filles et propriétaire d’un pavillon. À 40 ans, il lui semble être la somme, non pas de ses désirs, mais de l’effort et du compromis.

Clément, célibataire, 50 ans, s’ennuie dans la finance, au sommet d’une tour vitrée, lassé de la vue qu’elle offre autant que de YouPorn.

Laure envie, quand elle devrait s’en inquiéter, l’incandescence et la rage militante qui habitent sa fille aînée, Véra.

Clément n’envie personne, sinon son chien.

De la vie, elle attend la surprise. Il attend qu’elle finisse.

Ils vont être l’un pour l’autre un choc nécessaire.

Saisis par la passion et ses menaces, ils tentent de se débarrasser l’un de l’autre en assouvissant le désir… Convaincus qu’il se dompte.

Dans une langue nerveuse et acérée, Maria Pourchet nous offre un roman vif, puissant et drôle sur l’amour, cette affaire effroyablement plus sérieuse et plus dangereuse qu’on ne le croit.

«  Fort différentes, leurs voix ont en partage une stupéfiante vivacité : les phrases de Maria Pourchet avancent à la vitesse d’un incendie, laissant le lecteur éberlué. Comment parvient-elle à les faire claquer ainsi, à leur offrir cette folle rapidité, en y glissant tant de choses ?  » (Raphaëlle Leyris, Le Monde)

Lire plus

Antoine Wauters, Mahmoud ou la montée des eaux, Lagrasse, Verdier, août 2021

Syrie.

Un vieil homme rame à bord d’une barque, seul au milieu d’une immense étendue d’eau. En dessous de lui, sa maison d’enfance, engloutie par le lac el-Assad, né de la construction du barrage de Tabqa, en 1973.

Fermant les yeux sur la guerre qui gronde, muni d’un masque et d’un tuba, il plonge – et c’est sa vie entière qu’il revoit, ses enfants au temps où ils n’étaient pas encore partis se battre, Sarah, sa femme folle amoureuse de poésie, la prison, son premier amour, sa soif de liberté.

Antoine Wauters est né à Liège (Belgique) en 1981. Mahmoud ou la montée des eaux est son quatrième roman. Nos mères, paru en 2014, a reçu le prix Première de la RTBF, ainsi qu’un prix Révélation de la SGDL.

Lire plus

Crédits
Cette sélection, coordonnée par Mathieu Roger-Lacan, a été composée grâce à Nicolas Auzanneau (letton), Martin Carayol (finnois), Antoine Chalvin (estonien), Ildiko Jozan (hongrois), Vincenzo Latronico (italien), Benoît Meunier (tchèque), Lilian Munk Rosing (danois), Irene Nanni (italien), Emmanuelle Terrones (allemand), Félix Terrones (espagnol), Bénédicte Williams (hongrois).