• En amont de plusieurs sommets internationaux (le Congrès mondial de la nature de l’UICN en septembre, le sommet du G20 de Rome en octobre ainsi que la COP 26 de Glasgow en novembre), les trois chefs d’État se sont entretenus pour discuter de domaines dans lesquels ils pourraient accroître leur coopération afin « d’apporter une réponse appropriée aux défis mondiaux », selon le communiqué chinois.
  • Les questions écologiques et de transition énergétique ont tenu une place importante dans la discussion. Emmanuel Macron et Angela Merkel ont notamment abordé, dans la continuité des annonces faites lors de la dernière réunion du G7 en Cornouailles, la question de la fin du financement des centrales à charbon.
  • La Chine est à la fois le premier producteur, le premier consommateur et le premier importateur de charbon, alors que les pays du G7 ont déclaré vouloir atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, et «  inverser la perte de la biodiversité » d’ici 2030. Aucune mesure concrète n’a toutefois émané de cet entretien, qui s’inscrit dans la continuité de la visioconférence d’avril dernier, en préparation du sommet sur le climat.
  • L’autre point majeur de cet entretien est la coopération de la France, de l’Allemagne et de la Chine avec l’Afrique. Xi Jinping a invité les deux dirigeants européens à rejoindre l’Initiative sur le partenariat pour le développement de l’Afrique, plateforme lancée conjointement par la Chine et certains pays africains. Cette dernière avait déjà invité tous les pays et organisations internationales à rejoindre cette initiative lors de son lancement en mai dernier.
  • En plus de la coopération avec l’Afrique, Xi Jinping a, selon le communiqué chinois, invité les dirigeants européens à renforcer les liens qui les unissent, notant que les Nouvelles routes de la soie ont pour vocation de « créer davantage d’opportunités pour un développement commun ». Cet appel à la coopération survient alors que les dirigeants des pays du G7 ont lancé le partenariat Build Back Better World (B3W) après le sommet du mois dernier en Cornouailles, conçu comme un concurrent direct au projet d’infrastructures chinois, qui a toutefois été critiqué pour son manque de substance et de projets concrets, en dépit de promesses d’importants financements.
  • Dans une conférence de presse, Angela Merkel a salué l’engagement chinois en Afrique, tout en laissant entendre qu’elle souhaiterait que la coopération entre les différents pays prennent part dans le cadre du G20 – dont la Chine fait partie – qui constitue un format plus multilatéral, bénéficiant du soutien de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
  • Emmanuel Macron s’est montré conciliant vis-à-vis de l’Initiative de suspension des dettes mise en place par la Banque mondiale, et largement soutenue par la Chine, qui vise à aider les pays pauvres à surmonter la crise d’après-Covid. Cette initiative vient s’ajouter aux accords bilatéraux déjà existants entre la Chine et 19 pays africains, qui visent à alléger les dettes de ces derniers. Les préoccupations exprimées vis-à-vis de la situation des Ouïghours dans le Xinjiang ont apparemment été abordées, mais ne figurent pas dans le communiqué chinois.